portraits de personnalités engagées

Mois contre les violences faites aux femmes

3919 - numéro d'urgence contre les violences sexistes et sexuelles

Ghada Hatem

Née en 1959 au Liban, Ghada Hatem est une gynécologue-obstétricienne franco-libanaise.


En 2011, alors qu'elle est cheffe du service maternité à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (2011), elle y crée avec des collègues un service de reconstruction et de réparation des mutilations sexuelles. 


Elle fonde en 2016 la Maison des Femmes (Saint-Denis, hôpital Delafontaine) ; la première structure en France qui offre une prise en charge globale (soins médicaux et accompagnement psychosocial) des femmes victimes de violences et d’excision.


Elle participe à la rédaction de guides pour la Haute Autorité de Santé sur la prise en charge des femmes mutilées sexuellement et sur le repérage des femmes victimes de violences. 

Co-fondatrice du collectif “Prévenir et Protéger” qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, elle participe à sensibiliser les jeunes dans les établissements aux questions de sexualité et de violence. 


Ghada Hatem est une fière défenseuse du droit à la PMA pour toutes les femmes, en plus de ses combats pour un meilleur accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles. 


Elle reçoit en 2018 le prix Simone Veil des trophées ELLE de France de la région Ile-de-France pour son dévouement à la cause des femmes. L'année suivante, elle est lauréate du prix du centenaire du Zonta International, qui récompensent les personnes et organisations qui ont apporté une contribution significative à l’autonomisation des femmes. 

Teri Hatcher

Née en 1964, en Californie (Etats-Unis), Teri Hatcher est une actrice, connue notamment pour son rôle dans la série TV Desperate Housewives.


Elle révèle en 2006 avoir été abusée sexuellement par son oncle alors qu’elle avait 7 ans, et contribue ainsi à libérer la parole des victimes.  

Elle prononce un discours devant les Nations unies le 25 novembre 2014, dans le cadre de la campagne de sensibilisation de l’ONU #orangeyourneighbourhood contre les violences subies par les femmes : "J'ai survécu à cette agression. (...) Mais cela ne fait pas de moi une héroïne. Cela fait simplement de moi une femme sur trois. Je représente la femme sur trois forcée d'accepter la violence comme une part de son histoire. Je représente la femme sur trois qui aura à se battre pour le reste de sa vie contre une voix dans sa tête qui la culpabilisera pour ces abus, une voix qui est à l'opposé de l'acceptation de soi et du bonheur".

Elise Choppin

Elise Choppin a 21 ans, elle est une étudiante française (Brest) et militante féministe depuis trois ans.


Elle est l’une des participantes au documentaire Riposte Féministe (de Marie Pérennès et Simon Depardon - sorti en novembre 2022) : elle y raconte les violences physiques et psychologiques qu’elle a vécu pendant plusieurs années. 


Elle monte les marches de Cannes avec une banderole faisant le décompte des 129 victimes de féminicides en 2022. (voir photo ci-dessus) 


Elle est membre du collectif “Collages Féministes Brest” ainsi que du collectif #NousToutes à Brest. 


Un combat qu’elle est fière de mener mais qui n’est pas sans conséquences. « Je reçois des messages d'insultes ou des menaces », confie-t-elle. Malgré cela, l’étudiante assure aller bien aujourd’hui. « Lors des rencontres, on me pose des questions. Je reçois beaucoup plus de soutien, même de la part d’hommes, sourit-elle. Si je me bats, ce n’est pas forcément pour moi mais pour les générations futures. Je pense notamment à ma petite sœur. J’aimerais qu’elle grandisse dans une société moins violente et plus égalitaire. Ce que je veux aujourd’hui c’est donner un message d’espoir. »


Ernestine Ronai

Née en 1947 à Paris, Ernestine Ronai est une militante féministe française, pionnière dans la lutte contre les féminicides en France. 


Anciennement institutrice et psychologue scolaire, elle devient secrétaire nationale de Femmes Solidaires (association féministe française crée en 1945) à la fin des années 1980. 

Elle contribue à mettre en place, avec le Ministère de l’Intérieur, un questionnaire pour la gendarmerie et la police afin de détecter les violences faites aux femmes. 


Elle crée le premier Observatoire départemental des violences faites aux femmes en 2002 (création qui lui est confiée par le Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis), qui est principalement axé sur les féminicides. Elle en était toujours responsable en 2022. 


Ernestine Ronai est une personnalité associée au CESE où elle a présenté un rapport sur les violences faites aux femmes dans les Outre-mers. 

Co-présidente entre 2013 et 2021 de la Commission violences au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, elle préside aussi depuis 2020 le comité de pilotage de l’ordonnance protection. Elle est également membre de la Commission inceste (Ciivise) depuis 2021.


Elle est une des coordinatrices du diplôme universitaire “Violences faites aux femmes” à Paris 8. 


Ernestine Ronai coordonne, entre 2013 et 2017, la lutte contre les violences faites aux femmes au sein de la Mission interministérielle de protection des femmes (Miprof). 


Elle est également à l’initiative du dispositif téléphone grave danger (dispositif pour les femmes menacées par leur ancien conjoint ou compagnon), de la mesure d’accompagnement protégé , de l’espace de rencontre protégé, et du dispositif féminicide. Ces dispositifs ont d'abord été expérimentés en Seine-Saint-Denis puis déployés sur le territoire national. 

Diariata N'Diaye

Née en 1983, Diariata N'Diaye est une artiste et militante française. 

Elle est connue pour être la co-fondatrice de l’association Resonantes ainsi que lacréatrice de l’application App-elles


Mariée de force au Sénégal quand elle était adolescente, elle décide de s'engager contre les violences sexistes et sexuelles pour les arrêter. 

Elle a travaillé dans le milieu scolaire en tant qu'animatrice, et continue d'organiser des ateliers d’écriture avec les jeunes. 


En 2019, elle écrit, avec Patrick Dethorey et sur la demande de l’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, le spectacle Mots pour Maux pour sensibiliser les jeunes sur les violences faites aux femmes.


Elle fonde l’association Resonantes en 2015 pour sensibiliser les jeunes sur ce sujet et lance un site internet pour faire connaître les structures d’aides aux jeunes subissant des violences.


Elle crée ensuite l'application App-elles qui permet aux femmes d’envoyer une alerte à des gens de confiance si elles subissent des violences (l’application informe sur des professionnels et des services à contacter), l'application existe aussi sous la forme d’un bracelet connecté par la suite. 

Cette application décroche 27 prix en 8 ans, notamment le prix de l’innovation du CES (salon consacré à l’innovation technologique et électronique) à Las Vegas en 2019. Elle contabilise 92 000 utilisateurs et 29 000 alertes émises. 


 Elle est également nommée Chevalière de l’Ordre National du Mérite en 2018. Diariata N'Diaye est lauréate du prix “Les Margarets” de la Journée de la Femme Digitale (mouvements de valorisation des femmes entrepreneurs dans le secteur du numérique) en 2019. Elle devient membre de la commission des violences au Haut Conseil à l’Egalité en juin 2022. 

Nesrine Slaoui

Née au Maroc, Nesrine Slaoui arrive en France à l’âge de 3 ans. Elle grandit dans le Vaucluse dans un quartier populaire d’Apt.Excellente élève, elle intègre une classe préparatoire puis fait ses études à Science Po et diplômée de journalisme en 2018. 


Nesrine Slaoui à travaillé pour de nombreux médias dont RMC, LCI ou encore France télévision. Sa volonté d’être journaliste remonte aux émeutes de 2005 suite à la mort de Zyed et Bouna deux adolescents électrocutés suite à une course poursuite avec la police.


Nesrine Slaoui est particulièrement engagée pour diverses causes, elle lutte notamment contre l’islamophobie, les violences sexistes et sexuelles et les violences policières. Prises de position qui lui vaudront de nombreuses vagues de cyberharcèlement notamment après avoir mis en avant la place des femmes dans le sport. Nesrine Slaoui a également écrit deux ouvrages dont Illégitimes en 2021 ouvrage dans lequel elle évoque sa condition de fille d’immigrés et les batailles liées à ce statut notamment pour s’imposer et être acceptée dans le monde du journalisme ainsi que dans la société française en général.

Pierre Foldès

Pierre Foldès est un chirurgien urologue français. Il est très engagé au niveau humanitaire. Il découvre tôt dans sa carrière l'urgence médicale des filles et des femmes victimes de mutilations génitales et décide de s'engager pour les accompagner et leur apporter une solution chirurgicale pour alléger voire arrêter leurs souffrances. Il s'est fait décorer de la légion d'honneur puis du grade de Chevalier de la légion d'honneur pour son engagement et en tant que « chirurgien urologue, président d'un centre de recherche et de développement spécialisé dans la prise en charge des femmes victimes de violences ».

“ Je me suis aperçu que les femmes excisées étaient très souvent victimes d’autres violences, comme le mariage forcé, le viol conjugal. Cela permet de mesurer à quel point ces violences sont peu ou mal prises en charge dans le monde médical. Moins de 1 % des violences faites aux femmes arrivent à une plainte et moins de 10 % sont traitées médicalement”

Ses engagements humanitaires l'ont en outre conduit au Liban (1976-1977), en Thaïlande (1978), en Érythrée (1980), en Angola (1986), à Calcutta (1988-1989), notamment lors de son engagement au sein de Médecins du monde. Il a travaillé pendant quelques années avec Mère Téresa à Calcutta.

Il est l'auteur de la thèse La cystectomie totale radicale pour cancer de la vessie dans laquelle il décrit une technique chirurgicale d’ablation de la vessie. Il invente -avec Jean-Antoine Robein - une méthode chirurgicale permettant de réparer les dommages causés par la clitoridectomie, une mutilation génitale consistant en l'ablation partielle ou totale du capuchon ou du gland du clitoris, qui est souvent pratiquée pour contrôler la sexualité féminine. Ses travaux sont récompensés par une grande reconnaissance au sein de la communauté scientifique, puis par la prise en compte de cette opération par l'assurance maladie, en France dès 2004. La France reste d'ailleurs à ce jour le seul pays du monde qui rembourse cette intervention chirurgicale.

Cela fait partie d'une de ses actions dans sa longue lutte contre les mutilations génitales féminines (pour plus d'informations sur le sujet, vous pouvez aller lire notre article de NOUS-letter en partenariat avec UNICEF Fontainebleau).

Ses travaux et ses engagements ont aidé à la libération de la parole des filles et des femmes au sujet des mutilations génitales. De plus en plus de personnes réclament une réparation chirurgicale pour les actes qu'on leur a fait subir, et militent contre l'excision et pour une meilleure sensibilisation des médecins et des dirigeants politiques.

Il cofonde avec Frédérique Martz, en 2014, WomenSafe, la première association en France à avoir organisé la prise en charge des femmes et des enfants témoins ou victimes de violence, accueilli par une équipe pluridisciplinaire en un même lieu, réunissant médecine et justice, et évitant ainsi la rupture dans le difficile parcours des victimes. Les femmes et filles en besoin d'aide sont ainsi accompagnées avec une équipe solide de professionnels.

Son engagement rejoint sa carrière quand il décide de s'intéresser au plaisir féminin. Il découvre qu'il n'y a pas d'études sur le clitoris, contre plus de 10 000 sur la verge. Il se penche lui même sur le sujet et effectue des recherches avec le professeur Vincent Delmas, sur l'anatomie du clitoris, son échographie, son implantation fonctionelle, et sur le point G. Il publie d'ailleurs avec Odile Buisson Qui a peur du point G ? - Le plaisir féminin, une angoisse masculine.


Merci à vous tout.es pour tout ce que vous avez fait, et tout ce que vous continuer à faire.

3919 - numéro d'urgence contre les violences sexistes et sexuelles

Merci à Alice, Lili et Maëlis pour leurs recherches !