Séminaire
Pourquoi écrire la musique ?
Pourquoi écrire la musique ?
L’écriture musicale ne se réduit pas à la seule question de la notation. Ce qu'on appelle la « musique d’écriture » engage des manières de composer qui, de la réalisation sonore à la conception de la forme, n'auraient pas été possibles sans une pensée spécifique de l'écriture. En creusant ce que l'écrit peut avoir d'irréductible dans la création musicale, notre séminaire veut chercher à saisir la vitalité propre de la musique contemporaine et la grande variété de niveaux de conception qu'une pensée de la musique par l'écriture continue de renouveler aujourd'hui.
Un rapport particulier au temps. Sans être assignée à la seule spontanéité du présent, l'écriture d'une partition, qui se déroule elle-même dans un temps long, combine différents registres de temporalités. La médiation de la partition permet une structuration complexe du temps faisant appel à la mémoire autant qu'à l'anticipation et à la perception du présent.
Un rapport particulier à la technologie. Plutôt qu'à une désappropriation par un contrôle total de l'ensemble des variables et des paramètres musicaux, le recours à l'informatique musicale redéploie la responsabilité du compositeur et de son écriture. Les langages informatiques, par leurs innovations formelles, invitent à concevoir de nouveaux paradigmes musicaux.
Un rapport particulier à l'espace sonore. Par la recherche de formalisations spécifiques, la pensée de l'espace acoustique, gagnant elle-même en finesse en s'écrivant, devient une catégorie esthétique de première importance.
Notre séminaire donnera la parole à des compositeurs, à des interprètes, ainsi qu'à des philosophes qui accordent à l’écriture musicale une capacité critique, philosophique, esthétique au-delà de son seul usage fonctionnel. En offrant un large panel des pratiques compositionnelles contemporaines, il s'adresse autant au grand public qu’aux artistes et chercheurs qui développent, depuis d'autres disciplines, un rapport privilégié avec la musique.
David Christoffel, Julien Labia, Philippe Manoury, Yan Maresz, Véronique Verdier, Charles-David Wajnberg.
Séminaire coorganisé par le laboratoire STMS (Ircam, CNRS), en partenariat avec le CIPh (Collège International de Philosophie).
Soutenu par le CREAA, Institut thématique interdisciplinaire, Université de Strasbourg.