Population - Caractérisation des pays développés et en développement
2. Caractérisation de la population mondiale
Caractériser la population des pays en développement
Caractériser la population des pays développés
Déterminer le principal facteur expliquant un taux d'accroissement naturel négatif
Déterminer les facteurs explicatifs de l'accroissement d'une population
2.1. L'indice de développement humain
Une manière de catégoriser les pays : développés ou en développement
Indice de développement humain (IDH)
L'indice de développement humain est un indice statistique composite, créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990, évaluant le niveau de développement humain des pays du monde.
Il s'agit d'un indice composé qui mesure la qualité de vie moyenne de la population d'un pays. Théoriquement, l'indice va de 0 à 1. Il tient compte de trois dimensions du développement humain. D'abord, la possibilité d'avoir une vie longue et en santé en se fondant sur l'espérance de vie à la naissance. Ensuite, le niveau de scolarisation, évalué à partir du taux d'analphabétisme et de la fréquentation des différents niveaux du système scolaire. Enfin, le standard de vie, calculé à partir du produit intérieur brut (PIB) par capita en tenant compte de la parité du pouvoir d'achat (PPA).
La PPA sert « à mesurer le pouvoir d'achat relatif des monnaies de différents pays pour les mêmes types de biens et de services. Étant donné que le prix des biens et des services peut varier d'un pays à l'autre, la PPA permet de comparer plus exactement le niveau de vie de différents pays. Pour estimer la PPA, on compare le prix d'articles analogues, mais comme les articles disponibles dans les différents pays et à différentes périodes ne sont pas identiques, ces estimations ne sont pas toujours solides ».
2.2. Phénomènes démographiques des pays en développement
Définition - Pays en développement
Pays qui a enclenché un processus, sur les plans économique et social, pour relever le niveau de vie de ses habitants, en tentant de mettre fin, notamment, au faible développement de son industrie, à l'insuffisance de sa production agricole, au déséquilibre entre la rapidité de sa croissance démographique et l'augmentation de son revenu national.
Source : GDT, 2000
2.2.1 La mortalité infantile
Une amélioration significative depuis 1970 dans les pays en développement
Si quelque 10,5 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent encore chaque année dans le monde, des progrès ont tout de même été accomplis depuis 1970, année où ce chiffre dépassait 17 millions. Ce recul de la mortalité ne s'est pas partout opéré de manière uniforme au fil des ans, mais les remarquables succès remportés en la matière dans certains pays en développement montrent clairement qu'il est possible de parvenir à un faible taux de mortalité dans ces pays. Il ne faut pas sous-estimer les conséquences d'une telle réussite. En effet, si le taux de mortalité juvéno-infantile dans le monde était ramené au taux que connaît l'Islande (le plus bas du monde en 2002), ce sont plus de 10 millions de décès qui seraient évités chaque année.
Actuellement, presque tous les décès d'enfants se produisent dans des pays en développement, et près de la moitié en Afrique. Mais si quelques pays africains sont parvenus à faire très sensiblement reculer la mortalité chez les enfants, ceux-ci continuent en majorité de vivre dans des pays où les gains obtenus en termes de survie ont été gommés, en grande partie du fait de l'épidémie d'infection à VIH/SIDA.
L'exemple du Congo : un pays en développement
La survie de chaque enfant congolais : un espoir réel
Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en République démocratique du Congo connait une baisse depuis les derniers 27 ans. Il est passé de 184 décès pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 94 décès pour 1000 naissances vivantes en 2016, soit une réduction de 49%.
Pour les mêmes périodes, la mortalité infantile est passée de 118 décès à 72 décès pour 1000 naissances vivantes, soit une réduction 39% ; et pour les nouveau-nés, la mortalité néonatale est passée de 41 décès pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 29 décès pour 1000 naissances vivantes en 2016, soit une réduction de 29%.
La proportion diminue, mais la quantité augmente
Cependant, compte tenu de l’accroissement de la population, le nombre absolu d’enfants de moins de 5 ans qui meurent avant leur cinquième anniversaire est en augmentation (passant de 280 000 en 1990 à 304 000 en 2016).
Questions
Que constates-tu quant à l'évolution du taux de mortalité infantile au Congo depuis 1960 ?
À ton avis, à quoi serait attribuable la hausse de la mortalité infantile entre 1990 et 1999 ? Énonce une hypothèse.
2.2.2. L'espérance de vie
Pour les pays en développement
Dans l'ensemble, l'espérance de vie a progressé de manière spectaculaire au cours des dernières années. Selon les derniers chiffres, l'espérance de vie à la naissance devrait passer de 72,6 ans en 2019 à 77,1 ans en 2050. Des progrès remarquables ont été enregistrés dans la réduction des inégalités d'espérance de vie entre les pays mais il existe encore de fortes disparités au niveau mondial. En 2019, l'espérance de vie à la naissance dans les pays les moins avancés accuse un retard de 7,4 ans par rapport à la moyenne mondiale, en grande partie à cause de taux de mortalité infantile ou maternelle élevés, de la violence et des conflits ou des conséquences de l'épidémie de VIH/sida.
L'espérance de vie à la naissance des hommes en République démocratique du Congo
L'espérance de vie à la naissance des femmes en République démocratique du Congo
Questions
Compare l'espérance de vie à la naissance des hommes et des femmes de la République démocratique du Congo. Quel sexe possède l'espérance de vie à la naissance la plus élevée ?
Que s'est-il passé pour que l'espérance de vie diminue entre 1990 et 1999 ? Utilise un moteur de recherche pour le découvrir.
Ces événements ont-ils touché les deux sexes de la même manière ? Justifie ta réponse à l'aide des données du tableau.
2.2.3. Les migrations internationales
En importante hausse
Portrait général
Si les migrants internationaux peuvent avoir tendance à gagner des pays à revenu élevé, leur origine peut être très variée. Certains pays d’origine comptent une forte proportion de ressortissants vivant à l’étranger pour des raisons économiques, politiques, commerciales, culturelles ou de sécurité, actuelles ou historiques. Par exemple, la République arabe syrienne connaît un taux d’émigration supérieur à celui de la plupart des autres pays en raison des déplacements dus au conflit de longue durée.
Les États-Unis d’Amérique sont, pour leur part, le premier pays de destination des migrants internationaux depuis 1970. Depuis lors, le nombre de personnes nées à l’étranger résidant dans ce pays a presque quadruplé – passant de moins de 12 millions en 1970 à près de 51 millions en 2019. L’Allemagne, pour sa part, est la deuxième destination des migrants. La migration et les migrants dans le monde a elle aussi enregistré une hausse au fil des ans, de 8,9 millions en 2000 à 13,1 millions en 2019.
En 2018, avec 3,7 millions de réfugiés, principalement des Syriens (plus de 3,6 millions), la Turquie était le plus grand pays d’accueil au monde pour la cinquième année consécutive. Signe de la forte proportion de Syriens dans la population mondiale de réfugiés, deux autres pays frontaliers, la Jordanie et le Liban, figuraient parmi les 10 premiers pays d’accueil. Le Pakistan et la République islamique d’Iran faisaient aussi partie des 10 principaux pays d’accueil des réfugiés ; ce sont eux qui abritent le plus grand nombre de réfugiés originaires d’Afghanistan, qui est le deuxième pays d’origine. Les cinq autres pays figurant parmi les 10 premiers pays d’accueil sont l’Ouganda, le Soudan, l’Allemagne, le Bangladesh et l’Éthiopie. La grande majorité des réfugiés étaient accueillis dans des pays voisins.
Définition de migrant
Selon les Nations Unies, ce terme désigne « toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d’une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilisés pour migrer ».
Bilan migratoire international
Légende :
Le bleu (+) signifie qu'il y a un bilan migratoire positif ;
Le vert (0) signifie que le bilan migratoire est neutre ;
Le orange (-) signifie que le bilan migratoire est négatif ;
Le gris (?) signifie que les données ne sont pas disponibles.
Questions
Compare la carte Indice de développement humain (IDH) 2017 et la carte Bilan migratoire international. Que constates-tu ? Y a-t-il une tendance quand aux migrations humaines ?
Les pays de l'hémisphère nord ont-ils un bilan migratoire positif ou négatif ? Énonce une hypothèse à ce sujet.
Les pays de l'hémisphère sud ont-il un bilan migratoire positif ou négatif ? Énonce une hypothèse à ce sujet.
2.3. Phénomènes démographiques des pays développés
Définition - Pays développé
Les pays développés sont des pays dont la majorité de la population accède à tous ses besoins vitaux ainsi qu'à un certain confort et à l'éducation. Les premières définitions ne faisaient appel qu'au développement économique, les pays développés étant ceux ayant un fort produit intérieur brut. On raisonne maintenant en termes de développement humain.
Définition - Le taux de fertilité (ou indice de fécondité)
Le taux de fertilité est le nombre moyen d'enfants qu'ont les femmes d'un pays au cours de leur vie, entre 15 et 50 ans.
Au Canada, en 2016, le taux était de 1,54.
Définition - Seuil de renouvellement des générations
Le « seuil de renouvellement des générations » est une formule forgée par les démographes. Il indique le nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour qu'une population donnée conserve le même effectif.
Les seuils réels sont supérieurs à ce minimum, en raison de la mortalité entre la naissance et l'âge de procréation. Dans les pays développés, le seuil réel de renouvellement est de de 2,10 enfants par femme.
2.3.1. Le taux de fertilité des pays développés
Mise en contexte
Prends connaissance des informations suivantes, dans l'ordre croissant.
1.Le nombre global d’enfants par femme dans le monde est passé de 4,7 en 1950 à 2,4 aujourd’hui. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Université de Washington dirigé par M. Mokdad. Dans le détail, quatre-vingt-onze nations, principalement situées en Europe et sur le continent américain, n’ont pas un nombre de naissances suffisant pour maintenir leur population actuelle.
5. Parmi les facteurs socioéconomiques qui expliquent ces disparités, l’éducation joue un rôle particulièrement important, selon les auteurs de l’étude.
« Plus une femme passe d’années à l’école, plus elle recule ses grossesses et réduit donc son nombre d’enfants », dit à l’AFP Ali Mokdad, de l’IHME.
3. Il a compilé plus de 8000 données de santé pour analyser le passage de la population mondiale de 2,6 milliards d’individus en 1950 à 7,6 milliards l’an dernier.
6. Il souligne que généralement, l’augmentation de la population des pays en développement s’accompagne en parallèle d’une amélioration de leur niveau de vie, sauf s’ils sont frappés par des guerres ou des troubles. Au final, cela peut influer sur le nombre de naissances.
« Au fur et à mesure de l’amélioration de l’économie de ces pays, il est probable que leur fertilité déclinera », selon M. Mokdad.
2. À l’inverse, en Afrique et en Asie, les taux de natalité sont en augmentation, selon cette étude de l’Institut de métrologie et d’évaluation de la santé (IHME, Université de Washington), organisme financé par la fondation Bill et Melinda Gates.
4. Chypre est la nation la moins fertile sur Terre, avec une seule naissance par femme en moyenne, selon les données rassemblées par l’IHME. À l’inverse, les femmes du Mali, du Tchad et de l’Afghanistan ont en moyenne plus de six bébés, voire sept pour celles du Niger.
Questions
De manière générale, les pays ayant un fort taux de fertilité ont-ils un bilan migratoire positif ou négatif ? Justifie ta réponse.
De manière générale, les pays ayant un fort taux de fertilité sont-ils développés ou en développement ?
Quelle est la tendance qui s'observe quant au taux de fertilité des pays en développement ?
2.3.2. Les pays développés et le vieillissement de la population
Situation générale
Selon la Division Population des Nations Unies, nous traversons une période de vieillissement de la population « sans précédent dans l’histoire de l’humanité ». Deux facteurs sont à l’origine de cette tendance de fond: la baisse de la fertilité et le recul des taux de mortalité. Bien que le vieillissement de la population soit une réalité à la fois prégnante et irréversible dans la quasi-totalité des pays du monde, le phénomène est beaucoup plus prononcé dans les pays développés. Les individus âgés de 60 et plus devraient y représenter un tiers de la population totale en 2050, contre environ 20% aujourd’hui.
Défis
Le vieillissement de la population apporte son lot de défis économiques pour les pays développés.
Fondamentalement, la diminution de la population en âge de travailler implique une baisse de la main d’œuvre disponible, qui est l’un des principaux déterminants de la croissance économique à long terme. Cependant, à plus court terme, les États sont confrontés à une hausse des dépenses liées au vieillissement, avec notamment une hausse des coûts des retraites publiques et des coûts liés aux soins de santé et aux programmes d’assistance de longue durée. L’augmentation des dépenses liées au vieillissement pèse sur les déficits budgétaires et les niveaux de dette des États.
Opportunités
S’il donne du fil à retordre aux gouvernements, le vieillissement des populations crée parallèlement des opportunités intéressantes pour les entreprises et les investisseurs.
Le secteur de la santé en est le premier bénéficiaire. Malgré l’allongement de la durée de vie, les capacités physiques du corps humain diminuent irrémédiablement au fil du temps. Cela entraîne une augmentation de la demande en produits de santé (médicaments, appareils auditifs, matériel d’orthopédie et produits ophtalmologiques) et toute une gamme de services médicaux, notamment les établissements hospitaliers privés.
Source : Base de données internationale du U.S. Census Bureau, novembre 2010