La 53e Rencontre : v'là l'programme...
Cliquer sur le visuel pour ouvrir et télécharger la brochure
VENDREDI 25 OCTOBRE
10h30 Accueil
VOYAGE EN COMÉDIES
Trois films dans lesquels les réalisateurs, à des époques différentes,
ont joué avec les mots et la caméra pour concevoir un nouveau langage comique.
14H00 Le Roman d’un tricheur
Sacha Guitry - France - 1936 - 1h17
Avec Sacha Guitry, Jacqueline Delubac, Pauline Carton…
Comédie satirique et subtile racontant l’histoire d’un homme qui découvre très jeune son talent pour la triche et en fait son mode de vie. Construit de manière originale, avec « le tricheur » en narrateur qui s’adresse au public pour raconter ses escroqueries. Ceci donne un ton léger et humoristique à l’histoire, malgré le sujet. Mise en scène soignée et élégante mettant en valeur les décors et les costumes de l’époque. Dialogues bien écrits, avec des jeux de mots et des répliques cinglantes qui font mouche. Un des films préférés de l’acteur et réalisateur Orson Welles.
16H30 La Huitième Femme de Barbe-Bleue (Bluebeard’s Eighth Wife)
Ernst Lubitsch - États-Unis - 1938 - 1h25 - vostf
Avec Gary Cooper, Claudette Colbert, David Niven…
Michael Brandon, milliardaire américain, rencontre dans un magasin de vêtements Nicole de Loiselle, aristocrate ruinée. Il tombe sous le charme de cette dernière. Bien qu’il ait déjà divorcé sept fois, elle accepte de l’épouser sous réserve d’un contrat de mariage lui garantissant une pension alimentaire considérable en cas de rupture. Le couple part alors en voyage de noces, Nicole étant bien déterminée à « dompter » Michael ! Cette comédie au rythme endiablé, déjouant les codes de censure en usage dans les années 30, est le récit à la fois tendre et cinglant d’un chassé-croisé amoureux porté par Gary Cooper et Claudette Colbert.
20h45 L’Homme de Rio
Philippe de Broca – France/Italie - 1964 - 1h52.
Avec Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais…
En permission pour une semaine, le soldat de 2e classe Adrien Dufourquet arrive à Paris pour retrouver sa fiancée Agnès. Au même moment, une statuette rapportée d’Amazonie par l’explorateur Catalan est volée au musée de l’Homme. Peu après, c’est le professeur Catalan lui-même qui est enlevé devant le musée. Agnès, qui n’est autre que la fille de l’explorateur, se voit hélas kidnappée à son tour. Adrien se lance à la poursuite des ravisseurs… L’équipe réunie pour ce film-manifeste, réalisateur et scénaristes, acteurs et actrices, techniciens, etc., insuffle une énergie et une impertinence qui vous emportent jusqu’au Brésil.
SAMEDI 26 OCTOBRE
PUISSANCES DE LA NATURE AU JAPON
La vogue des « animes » invite à les mêler à d’autres films du patrimoine et à les apprécier au cours de cette journée,
en explorant les réflexions écologiques propres à la cinématographie japonaise.
9H30 Dersou Ouzala
Akira Kurosawa - Union Soviétique/Japon - 1976 - 2h22 - vostf.
Avec Maksim Mounzouk, Youri Solomine…
En 1902, le géographe Vladimir Arseniev engage Dersou pour le guider dans la région de l’Oussouri. C’est un chasseur autochtone, étrange et rustre au premier abord. Mais sa vie dans la forêt lui impose amour et respect pour la nature, une passion qu’il communique peu à peu à Vladimir. L’histoire d’une amitié improbable se construisant au gré des expéditions dans les confins sibériens. Un film marquant que nous nous réjouissons de pouvoir montrer sur grand écran tant les paysages sont spectaculaires et participent à la compréhension sensible de cette aventure humaine. Oscar du meilleur film étranger 1976.
14H00 Charisma (カリス,マKarisuma)
Kiyoshi Kurosawa - Japon - 1999 - 1h44 - vostf
Avec Koji Yakusho, Hiroyuki Ikeuchi, Jun Fubuki…
Goro Yabuike est un inspecteur de police déchu après son échec lors d’une prise d’otage. Il erre dans une forêt énigmatique dont un arbre, le « Charisma », détruit l’écosystème et provoque l’affrontement des habitants du lieu. La désorientation de l’inspecteur est aussi celle du spectateur, qui voit constructions ruinées et personnages étranges se succéder dans une ambiance post-apocalyptique, au cœur d’une nature énigmatique et souveraine. Entre Cure (1997) et Kairo (2001), Kiyoshi Kurosawa signe cette œuvre sans concession, aussi brillante que dérangeante, où le fantastique emporte le spectateur au plus près d’un monde sans repères.
16H30 Le Voyage de Chihiro (Sen to Chihiro no kamikakushi)
Hayao Miyazaki (Studio Ghibli) - Japon - 2001 - 2h05 - vostf
En route vers leur nouvelle maison, Chihiro, 10 ans, et ses parents se perdent à proximité d’un parc à thème abandonné. Ils décident d’y aller, sans savoir qu’il s’agit d’une porte d’entrée vers le monde des esprits. Séparée de ses parents, Chihiro doit faire face à cet univers inconnu pour les retrouver. Oscar du meilleur film d’animation en 2023, et succès majeur du cinéma japonais, Le Voyage de Chihiro est une traversée du folklore japonais, autant conte initiatique que fable écologique s’adressant à tous les âges. Le tout accompagné par une bande originale composée par Joe Hisaishi.
20h45 Princesse Mononoké (Mononoke Hime)
Hayao Miyazaki (Studio Ghibli) - Japon - 1997 - 2h15 - vostf
Dans le Japon médiéval, Ashikata, prince d’une tribu, est frappé d’une malédiction. Dans l’espoir de trouver un remède, Ashikata quitte le village. Il rencontre San, jeune fille élevée par les loups en guerre contre Dame Eboshi, à la tête d’une communauté de forgerons qui détruisent la forêt. Film salué par la critique du monde entier, Princesse Mononoké est une fresque épique qui aborde de multiples thématiques : la protection de la nature, les ravages de la guerre, la condition féminine… La complexité des personnages, qui exclut toute lecture manichéenne, en fait un film encore d’actualité, plus de 20 ans après sa sortie.
DIMANCHE 27 OCTOBRE
REGARD SUR LE CINÉMA DE JULIE BERTUCCELLI
Une journée en compagnie de la réalisatrice Julie Bertuccelli qui présentera différentes facettes de son cinéma à partir
de deux documentaires et de deux fictions.
9H30 Dernières Nouvelles du cosmos
Julie Bertuccelli - France - 2016 - 1h24
Hélène n’a aucun accès à la parole et n’est jamais allée à l’école. Lorsqu’elle a vingt ans, sa mère découvre un moyen de communiquer avec elle. Hélène dévoile alors qu’elle écrit parfaitement et livre des poèmes d’une grande richesse dans lesquels le langage réinventé met en communication les humains, les plantes, les animaux, le cosmos en somme… Elle se définit elle-même comme « lot mal calibré, ne rentrant nulle part » et prend « Babouillec » comme nom d’artiste. Nul dolorisme dans ce film aux nombreuses récompenses qui évoque l’autisme non comme un handicap mais comme une autre manière d’être au monde.
14H00 La Cour de Babel
Julie Bertuccelli - France - 2013 - 1h35
Avec Brigitte Cervoni et des élèves du collège de la Grange aux Belles à Paris…
Irlandais, Serbes, Brésiliens, Tunisiens, Chinois ou Sénégalais, ils ont de onze à quinze ans et viennent d’arriver en France. Ils sont regroupés dans une même classe d’accueil pour apprendre le français. Dans ce petit théâtre du monde s’expriment l’innocence, l’énergie et les contradictions d’adolescents animés par le même désir de changer de vie. Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé des échanges, des conflits, des joies de collégiens et collégiennes qui remettent en cause beaucoup d’idées reçues sur la jeunesse et l’intégration, faisant espérer en l’avenir. Le film a été sélectionné dans de nombreux festivals comme New York, Rome, Rio, Tokyo…
16H30 Depuis qu’Otar est parti…
Julie Bertuccelli - France, Belgique, Géorgie - 2002 -
1h45. Avec Esther Gorintin, Nino Khomasuridze, Dinara Drukarova…
En Géorgie, Ada, jeune femme de 25 ans, vit dans un petit appartement avec sa mère Marina, qui gagne modestement de quoi faire vivre la famille, et sa grand-mère Eka, vieille dame francophile, légèrement nostalgique de l’époque stalinienne. Son oncle Otar, frère de Marina et fils adoré d’Eka, est parti travailler à Paris. Eka vit constamment dans l’attente de ses nouvelles. Mais un jour, les lettres n’arrivent plus… Avec beaucoup de sensibilité, Julie Bertuccelli livre une comédie douce-amère, un film poignant où le dit et le non-dit créent une trame délicate et subtile. Un récit captivant qui révèle trois sublimes portraits de femmes.
20h45 L’Arbre
Julie Bertuccelli – France, Australie, Italie - 2010 - 1h45 - vostf.
Avec Charlotte Gainsbourg, Morgana Davies, Marton Csokas…
Peter et Dawn vivent heureux entourés de leurs quatre enfants à l’ombre d’un figuier étalant ses racines et sa gigantesque ramure dans le bush australien. Lorsque Peter disparaît, chacun réagit à sa manière et l’arbre majestueux devient un personnage à part entière… Superbes images et interprétations convaincantes de Charlotte Gainsbourg et de la toute jeune Morgana Davies. Pour Julie Bertuccelli, « Le film utilise la force primitive de la Nature comme miroir des sentiments. C’est pourquoi il était capital de tourner en Australie, où la Nature et ses excès sont parfois hallucinants et au centre de tout ».
LUNDI 28 OCTOBRE
BERNADETTE LAFONT, UNE BELLE FILLE COMME ELLE
Ce 28 octobre est le jour anniversaire de la naissance de Bernadette Lafont. Belle occasion pour confier à Bernard
Bastide, historien du cinéma qui lui a consacré un ouvrage, le soin d’animer cette journée.
9H30 L’Amour c’est gai, l’amour c’est triste
Jean-Daniel Pollet - France - 1971 - 1h35
Avec Bernadette Lafont, Claude Melki, Jean-Pierre Marielle…
Au fond d’une impasse du Faubourg Saint-Antoine, Léon partage un modeste logement avec sa sœur Marie. Il est tailleur et reçoit ses clients dans une pièce. Dans l’autre, Marie, voyante extralucide, reçoit les siens. Léon est pleinement heureux jusqu’au jour où il apprend ce que Marie lui cachait par affection… On découvre dans ce film le fabuleux Claude Melki à la démarche hésitante, à la fois maladroite et poétique, Bernadette Lafont en sœur fantasque et Jean-Pierre Marielle en phraseur lâche et xénophobe. Une comédie truculente aux dialogues savoureux signés Remo Forlani.
INTERDIT -16 ANS
14H00 Les Bonnes Femmes
Claude Chabrol - France - 1960 - 1h32
Avec Bernadette Lafont, Stéphane Audran, Lucile Saint-Simon…
Un des premiers films de Claude Chabrol, une pépite au charme fou. L’histoire est assez simple : quatre jeunes femmes célibataires travaillent dans un magasin d’appareils ménagers à Paris. Elles rêvent de rencontrer le grand amour ou, à défaut, de rompre l’ennui de leur quotidien en allant s’amuser le soir. Un conte cruel sans fées sur la jeunesse parisienne des années 50 qui dénonce déjà la société de consommation. « Quelle que soit sa figure, ordinaire, bourgeoise ou marginale, la femme chabrolienne est face à la société comme Don Quichotte l’était face aux moulins à vent : immobile ou combative, son action semble vaine ». (Ariane Beauvillard – Critikat – 10/11/2009)
INTERDIT -12 ANS
16H30 Les Stances à Sophie
Moshé Mizrahi – Franco-canadien - 1971 - 1h37
Avec Bernadette Lafont, Michel Duchaussoy, Bulle Ogier…
Céline, femme libre et moderne, mène une vie insouciante faite de rencontres sans lendemain. Elle tombe amoureuse de Philippe, riche homme d’affaires assez conformiste. Elle l’épouse et s’ennuie vite dans une vie triste où elle se retrouve « coincée ». Elle se lie d’amitié avec Julia, l’épouse d’un ami de son mari. Le film est une adaptation du roman éponyme de Christiane Rochefort. Il fait écho à son époque, les « années 70 », entre combat féministe et critique de la vie bourgeoise. Moshé Mizrahi trouvait en Bernadette Lafont l’actrice idéale pour son « rare naturel, une franchise dans son comportement et son discours ».
20h45 Le Voleur
Louis Malle - France - 1967 - 2h
Avec Jean-Paul Belmondo, Julien Guiomar, Bernadette Lafont…
Orphelin, Georges Randal a été élevé par son oncle. De retour après ses études, il pense épouser sa cousine Charlotte mais découvre que son oncle l’a promise à un autre et a dilapidé sa fortune. Par dépit, le jour des fiançailles, il vole les bijoux de la famille du fiancé. Georges entame alors une nouvelle et longue carrière, celle de voleur… Louis Malle s’est très librement inspiré d’un livre de Georges Darien, romancier anarchiste, anticlérical et antiparlementariste. Le Voleur n’est pas un simple film d’aventures, c’est aussi une réflexion sur le pouvoir et l’argent.
MARDI 29 OCTOBRE
COUPS DE PROJECTEURS
Journée de découverte ou redécouverte de films singuliers d’horizons très divers. Surprises, innovations et émotions
à poursuivre peut-être, suivant vos retours, une autre année.
9H30 Les Filles (Flickorna)
Mai Zetterling - Suède - 1968 - 1h40 - vostf
Avec Bibi Andersson, Harriet Andersson, Gunnel Lindblom…
Lors d’une tournée théâtrale dans la province suédoise, trois comédiennes et amies jouent Les Oiseaux d’Aristophane, pièce dans laquelle Lysistrata propose aux femmes de la cité grecque de pratiquer la grève du sexe pour mettre fin à la guerre. Sans qu’il soit toujours possible de les distinguer aisément, trois strates de récits se superposent et s’entremêlent : celle de la pièce jouée, celle de la réalité vécue par les actrices, celle de leurs rêves. Une succession heurtée de plans magnifiquement composés, un beau noir et blanc qui rappelle Bergman, un film qui déploie subtilement la thématique féministe au cœur de l'œuvre de Mai Zetterling.
INTERDIT -12 ANS
14H00 Requiem pour un massacre ((Иди и смотри, Idi i smotri )
Elem Klimov - URSS - 1985 - 2h20 - vostf
Biélorussie, 1943. Le jeune Flora trouve un fusil dans le sable et décide, malgré les supplications de sa mère dont le mari est déjà sur le front, de rejoindre un groupe de partisans de son pays occupé par les nazis. S’ensuit un voyage halluciné à travers l’atrocité de la Deuxième Guerre mondiale d’un point de vue inhabituel : celui d’un cinéaste soviétique de génie. Au terme de cette tragédie qui nous saisit dès le premier plan, Flora sera devenu vieux, très vieux.
16H30 La Dernière Piste (Meek’s Cutoff)
Kelly Reichardt – États-Unis - 2010 - 1h44 - vostf
Avec Michelle Williams, Bruce Greenwood, Will Patton…
En 1844, trois familles d’émigrés traversent les vastes plaines de l’Oregon guidées par le surprenant pisteur Stephen Meek, personnage réel de la conquête de l’ouest… Découvrir ou redécouvrir le cinéma de la réalisatrice indépendante américaine Kelly Reichardt, c’est se confronter pour chacun de ses films à « une infraction aux codes de ce cinéma bien établi que pratiquent avec succès ses collègues masculins », comme le souligne Laetitia Mikles (Positif n°720). Un minimalisme qui va à l’os pour cet anti-western « manière d’humaniser plutôt que d’héroïser la réalité », dira Jacques Mandelbaum à la sortie du film (Le Monde, 21/06/2011).
INTERDIT -12 ANS
20h45 Belladonna (哀しみのベラドンナ, Kanashimi no Beradonna)
Eiichi Yamamoto - Japon - 1973 - 1h33 - vostf
Avec Tatsuya Nakadai, Katsuyuki Itô, Aiko Nagayama…
Belladonna ou La Belladone de la tristesse nous raconte l’histoire de Jeanne et Jean qui s’aiment passionnément, mais leur pauvreté empêche leur union. Leur seigneur, subjugué par la beauté de Jeanne qui se refuse à lui, la viole. Celle-ci, chassée du château puis rejetée par Jean, sera finalement séduite par le diable et deviendra sorcière. Cette adaptation fortement érotisée d’une œuvre de Jules Michelet (La Sorcière, 1862) brasse de nombreuses références esthétiques, psychédélisme de l’époque mais aussi Egon Schiele, Klimt ou Mucha... Une œuvre expérimentale qui témoigne des recherches des dessinateurs japonais.