L'association Aime L'étoile gère et administre le lieu nommé "Maison du Partage". Elle y organise toutes les actions faites dans le cadre de la "Maison du partage".
Une salle est mise à disposition de tous les adhérents. Chacun des adhérents peut organiser des activités et événements (dans le cadre décrit dans les statuts) et bénéficier de ceux organisés par les autres membres de l'association.
MAISON DU PARTAGE
1°) Origine de la maison
Une lettre, non datée, de réponse au sous-préfet nous apprend qu’une salle d’asile a été créée à l’automne 1858 grâce à une souscription par les habitants de la commune d’Aime et la vente de billets d’une loterie autorisée par le gouvernement Sarde.
La surveillance appartenait au Maire et la direction a été confiée avec l’enseignement aux religieuses de St Joseph qui fournissaient le local. Cette salle d’asile était fréquentée par 105 enfants. Elle offrait un double bénéfice : instruction précoce des enfants et économie pour les parents pouvant se consacrer à leurs travaux de la campagne sans devoir payer une domestique ou des ouvriers.
Comment savoir que la salle d’Asile était située dans la Maison du partage ?
2°) Une délibération du 12/09/1871
L’extrait du plan ci-dessous pour une délibération de 1871 nous apprend que :
- B était la salle d’asile, D sa cour de récréation et C ses cabinets d’aisances ;
- B’ : le préau ;
- B’’ : le palier de l’entrée des écoles ;
- B’’’ : la salle de l’école communale des filles ;
L’intitulé du plan est « descriptif de l’établissement des sœurs de St Joseph et des terrains et servitudes de Dme Perronne Janinaz fme Marchand-Liffoz à acquérir, pour l’assainissement des écoles communales ».
m et m’ désigne, selon la légende, un « Jardin où l’on propose de faire la cour de l’école communale »
L’école communale des filles sera dans cette maison jusqu’en 1936, année d’ouverture de l’actuel collège Jovet qui accueillera d’un côté de son bâtiment cette école communale et de l’autre côté celle des garçons.
3°) Arrivée des Sœurs Auxiliaires
La Maison du Partage a été achetée par la Congrégation des Petites Auxiliaires du Clergé (actuellement Sœur Auxiliaire du Sacerdoce) le 5 novembre 1937 à la commune d’Aime. L’information est transmise à Rome, le 3 décembre 1937, par télégramme à Mère M. Xavier.
Les Auxiliaires s’installeront seulement le 20 juin 1938 après une transformation de la maison par des cloisons intérieures et une remise en état.
4°) Une Maison du Patronage
La maison, avec un jardin beaucoup plus grand que celui actuel, était une maison du Patronage tenue par les Sœurs.
Hélène, 96 ans, habitant enfant au hameau du Noyeray, se souvient : « On allait à la messe de 8 heures à jeun et après il nous arrivait de prendre le petit-déjeuner préparé par les Sœurs dans la maison du Patronage ».
Cette maison servait également à la confection de tuniques pour la messe. Il y avait un grand potager et même une (ou des) chèvre(s) appartenant aux Sœurs sûrement donnée(s) par un habitant.
5°) Une occupation perturbée :
De 1939 à 1947, la maison est occupée successivement par :
- Des soldats français (une roulante[1]) ;
- Les allemands qui la pillent (canapé, chaises du parloir…) sans y demeurer ;
- Les instituteurs laïques, chassés de chez eux par les allemands occupant le palais scolaire, viennent y chercher refuge (4 ménages) ;
- Des réfugiés de Bourg-Saint-Maurice (2 ménages) ;
- Enfin, elle est louée au Comte de Leusse (avec promesse de quitter la maison dès que la Congrégation le souhaiterait). Il admit dans une chambre la tante de M. Lacoste.
6°) Une tentative de réquisition ratée
Début 1947, apprenant que la maison devait être réquisitionnée au profit des gendarmes dont le logement allait être démoli, la congrégation décida rapidement de l’occuper. Cependant, le Comte de Leusse y vivait toujours et il leur confirma que la Préfecture comptait sur cette maison.
Après des démarches à la Mairie d’Aime, à Moutiers, puis par téléphone à Chambéry, après la visite d’un membre du Comité du logement pour connaître les lois de réquisition, l’intervention d’une autorité religieuse et d’autres démarches, l’enquête du Brigadier de gendarmerie est : « Moi, je m’en f… ». La maison est sauvée. Les travaux de remises en état ont lieu et les espaces sont organisés : les cellules, la salle de communauté, le parloir…
7°) La Maison de 1947 à aujourd’hui
Difficile de dire si la maison a été de nouveau une maison du patronage, en tout cas, elle est depuis cette date occupée par les Sœurs Auxiliaires du Sacerdoce.
Sources :
- Témoignage du 14 janvier 2024 de Mme Hélène BRUNET, née en 1928 ;
- Témoignages de mars 2024 de M. Fernand VILLIEN, né le 11/02/1929 ;
- Archives Communales de la mairie d’Aime-La-Plagne ;
- Documents de la Congrégation des Sœurs Auxiliaires du Sacerdoce ;
- Carte postale récupérée auprès de la Société d’Histoire et d’Archéologie d’Aime.
[1] Une roulante désigne une cuisine mobile (ou roulante) qui a pour fonction de ravitailler l’armée de repas chauds et réguliers.
Le projet « Aime lieu source » est issu du projet d’intérêt collectif initié par Marie Magdeleine Galliod qui souhaitait promouvoir une société plus juste et fraternelle, en développant des activités à caractère social, spirituel, culturel et solidaire en sensibilisant notamment les jeunes, aux besoins matériels et sociaux des malades, des migrants, des blessés de la vie, à la sauvegarde de la planète et à l’économie solidaire.
Dans ce cadre et en ce XXIe siècle où tant de personnes sont en quête de sens, dans cette région de Tarentaise où bien des associations cherchent à travailler pour la sauvegarde de la planète, pour une vie belle pour tous, l’association Aime l’Etoile met en place un lieu nommé “Maison du partage”. L’association a pour but de gérer ce lieu et d’y organiser des moments d'échanges et de partages. Ceux-ci consistent notamment :
à l’échange de connaissances et de savoir-faire : initiation bridge, atelier fartage de skis...,
aux partages de moments conviviaux,
à la mise en place d’un espace “Donnez/Prenez”…
L’association encourage et accompagne également les initiatives et les projets qui s’inscrivent dans l’esprit de la maison du partage détaillé ci-dessus. Pour cela, elle met en œuvre les moyens d’action fixés par son conseil d’administration. Ceux-ci consistent notamment en l’organisation de réunions, colloques, journées de formation et en l’écoute des personnes en recherche de sens.