L'Ordre Social et la désobéissance civile

Qu'est-ce que l'ordre social?

Dans le titre «L'ordre social», il y a deux mots: «ordre» et «social».

L'ordre désigne l'état d'un ensemble, d'un lieu, etc., dont tous les éléments sont à leur place, qui satisfait l'esprit par sa régularité, son organisation. Le mot social concerne les relations entre les membres de la société ou l'organisation de ses membres en groupes, en classes.

Pour vivre ensemble, les gens doivent s'entendre sur une façon d'interagir les uns avec les autres. L'ordre social désigne la façon d'organiser les rapports humains dans la société.

Caricature de l'ordre social
Dans la vidéo ci-joint, le dessin animé «Les Simpsons» critiquent le fonctionnement de l'ordre social et la façon dont la société réagit face à un individu considéré comme étant «hors norme».


Facteurs influençant l'ordre social

Valeurs et normes
L’ordre social se définit comme l'ensemble des règles et des lois qui régissent les rapports entre les êtres humains, les comportements auxquels on s'attend dans la société. Il repose sur un ensemble de valeurs et de normes qui assurent l’organisation de la société, la stabilité de ses institutions et le respect de sa réglementation. L'ordre social permet également de préciser les comportements considérés comme inconvenants ou qui pourraient être dangereux.

Parmi les
normes, il existe:
Les normes formelles, qui sont généralement expliquées clairement, par écrit ou verbalement. Ainsi, on a les règlements et les lois qui sont rédigés dans les codes ou d'autres documents officiels.

Les normes informelles, qui ne sont pas écrites. Elles indiquent ce qu'il convient de faire dans une situation. Les habitudes, les coutumes et les conventions sociales sont des normes informelles.



Ci
-joint: Des élèves d'un lycée en France ont créé cette petite vidéo sur les normes sociales.


Le pouvoir politique démocratique

Plusieurs formes de pouvoir sont utilisées afin de gouverner dans chaque pays du monde.

Le pouvoir démocratique: Dépendant du respect de la liberté, la conviction du fait que tous les êtres humains sont égaux et de la liberté d'expression, le pouvoir démocratique est prédominant au sein des sociétés occidentales. Les meneurs d'un système démocratiques sont élus par l'ensemble de la population qui détient le droit de vote.

Donc, la démocratie est un système politique dans lequel la souveraineté est attribuée au peuple qui l'exerce de façon :

directe lorsque le régime dans lequel le peuple adopte lui-même les lois et décisions importantes et choisit lui-même les agents d'exécution, généralement révocables. On parle alors de démocratie directe (Grèce antique);

indirecte lorsque le régime dans lequel des représentants sont tirés au sort ou élus par les citoyens, pour un mandat non-impératif à durée limitée, durant lesquels ils ne sont généralement pas révocables par les citoyens. On parle alors de démocratie représentative .

Ci-haut, le système électoral canadien.

Le pouvoir politique autoritaire

Cette façon de gouverner est utilisée dans les régimes de dictature.

Une dictature est créée lorsqu'il n'existe qu'un seul parti politique dans un pays. Un dirigeant, servant de figure publique, est élu à la tête de celle-ci. Les dictatures imposent une façon de penser à la population et interdisent à celle-ci de penser autrement. Pour s'en assurer, les moyens de communication sont monopolisés, par la surveillance et l'espionnage, des méthodes employées par le gouvernement. De plus, leurs moyens utilisés afin de régner sur une population sont basés sur la peur. Ils n'accordent aucune place à la société civile et toute participation publique ou moyens de s'exprimer en public sont interdits.


Le Pouvoir héréditaire

Utilisé dans les régimes de monarchie, pouvoir est transmis des parents aux enfants. Dans les monarchies le pouvoir du roi est transmis à son plus proche parent de la génération suivante.

On peut distinguer: a) La monarchie absolue : encore présente entre autres en Arabie saoudite ou b) La monarchie constitutionnelle et la monarchie parlementaire : le Royaume-Uni, la Belgique, le Canada, l’Espagne, le Maroc, etc.


Le pouvoir divin

La théocratie est un système politique où la légitimité politique découle de la divinité. La souveraineté y est exercée par la classe sacerdotale, qui cumule pouvoir temporel et religieux.


Le pouvoir hiérarchique

Souvent utilisé dans les grandes entreprises, le pouvoir hiérarchique est celui où une personne doit gravir des échelons afin d'avoir une plus grande part du pouvoir d'une organisation.

Le pouvoir charismatique

Il arrive qu'un groupe définit un dirigeant ou un meneur simplement parce qu'il a les capacités à diriger ce groupe simplement avec son charisme, son expertise, etc.

Un ordre social pour tous?

Malgré tous les points forts de chaque forme de pouvoir, une question se pose: est-ce que l'ordre social d'une société favorise l'ensemble de sa population?

Malheureusement, non. Le sexe, l'origine ethnique, l'orientation sexuelle, la situation socioéconomique d'une personne peuvent être des facteurs majeurs menant à la discrimination de celle-ci. Par exemple, dans le milieu de l'emploi, les femmes au Québec vont subir des répercussions de cette réalité. Selon la Fédération des Femmes du Québec, un organisme qui a pour but d'enrayer la discrimination faite envers les femmes dans différentes sphères de la société. Par exemple, dans le milieu du travail, «Le rapport “Écarts de revenus au Canada : une inégalité économique racialisée ” du Centre Canadien de politiques alternatives publié ce lundi 9 décembre vient confirmer notre analyse : Au Canada, les femmes racisées gagnent 59% du salaire d’un homme blanc quand une femme blanche gagne 67% des salaires d’un homme blanc. » (source: https://ffq.qc.ca/non-les-femmes-ne-gagnent-pas-85-du-salaire-des-hommes/ ) Donc, une femme est désavantagée dans plusieurs secteurs de l'emploi à cause de deux facteurs qu'elle ne contrôle pas: son sexe et son origine ethnique.

Ci-joint: Explication du racisme systémique et son impact au Québec.

Des conséquences de l'ordre social étudiées

L'expérience de Milgram


Faisant face à une injustice frappante, plusieurs personnes affirment qu'elles n'hésiteraient à agir. Est-ce vraiment le cas? La célèbre expérience de Stanley Milgram (1933-1984), un psychologue américain prouve le contraire...

Des causes et des conséquences du racisme systémique au Québec

Bien que le nombre de policiers ayant usage de force excessive représente une minorité par rapport à l'ensemble des interventions policières, la relation entre la police et les minorités ethniques sont tendues suite à plusieurs cas de violence excessive enregistrées sur plusieurs années. La situation s'est envenimée partout en Amérique du Nord suite à la mort de George Floyd, un homme afro-américain de 46 ans, tué lors d'une intervention policière le 25 mai 2020. La vidéo ci-dessus parle du racisme systémique au Québec.

Comment peut-on changer les choses?

Heureusement, dans l'histoire de l'humanité, plusieurs personnes ont tout sacrifié afin d'apporter un changement dans leurs sociétés respectives. Au prochain cours, la désobéissance civile et son utilité à travers l'histoire seront étudiées.

La désobéissance civile, qu'est-ce que c'est?

Lors du XIXe siècle, un philosophe et écrivain américain, nommé Henry David Thoreau, a créé le terme «désobéissance civile», ce qui est l'action de désobéir à une loi qui est jugée injuste de façon intentionnelle. Faite en public et de façon pacifique, cette action a pour but d'unir la société afin de modifier les règles de la règle dite injuste.

Trois exemples de désobéissance civiles historiquement célèbres

Nelson Mandela et le combat d'une vie contre le racisme

Dès 1917, les dirigeants du pays de l'Afrique du Sud, un pays où les descendants de colonisateurs néerlandais et les premières nations africaines habitent sur le même territoires, songent à officialiser des règles favorisant une division raciste de la société. C'est en 1948 que le concept nommé «Apartheid» est instauré dans la société sud-africaine. Les personnes descendantes des premières nations sud-africaines, soit les Noirs et les Métis, constituant la grande majorité ethnique sont considérés comme étant inférieurs aux personnes de descendance européenne, soit les Blancs, constituant une très petite minorité de la société, mais qui détient le pouvoir économique. Nelson Mandela décide de se battre contre ce système, ce qui lui a coûté 27 ans de prison! Fort heureusement, cette grande injustice a causé la colère d'une multitude de pays à travers le monde, forçant le gouvernement sud-africain à le libérer.
Ci-haut, son histoire fascinante est racontée!

Simone de Beauvoir, l'écrivaine militante

Née en 1908, en France, Simone de Beauvoir subit déjà un traitement basé sur son sexe. En effet, à sa naissance, ses parents sont très déçus d'avoir donné naissances à une fille, car ils voulaient avoir un fils. Vivant à une époque où les femmes n'avaient pas beaucoup de droits à travers le monde, Simone décide de devenir une écrivaine. C'est à l'âge de 21 que son talent se fait remarquer par les philosophes français. Ayant pour but de militer pour le droit des femmes à l'aide de ses livres, Simone de Beauvoir se fait constamment refuser par les maisons d'éditions. Ce n'est que huit ans plus tard qu'elle obtient finalement sa chance de publier un livre et elle ne la rate pas du tout!

Ci-haut, ses multiples batailles pour l'égalité sont racontées.

Le rêve de Martin Luther King Jr.

En 1955, une femme nommée Rosa Parks pose un simple geste, qui était de refuser de céder sa place à un homme blanc dans un autobus, et devient le symbole de la lutte pour les droits des Afro-américains aux États-Unis. Cette femme afro-américaine inspire le jeune Martin Luther King Jr., un pasteur diplômé en sociologie de 26 ans, à militer pour l'arrêt de la ségrégation, une règle séparant les citoyens blancs des citoyens noirs, qui venaient tout juste de se sortir de l'esclavage aux États-Unis. Bien qu'ils aient réussis à enrayer ces règles dans les transports publics, les injustices faites envers les Noirs augmentent en intensité. Cela pousse Martin Luther King Jr. à se battre corps et âme pour un futur où ses enfants ne se feront juger que par leurs aptitudes et non par la couleur de leur peau.

Ci-haut, la vidéo raconte son long parcours révolutionnaire, qui s'est terminé beaucoup trop tôt...

La désobéissance civile aujourd'hui

Le monde contre la brutalité policière exercée envers les minorités ethniques

Depuis plusieurs années, les minorités ethniques subissent les foudres du système juridique et de la police. Selon le journal The Guardian, les hommes afro-américains âgés entre 15 et 34 ans ont jusqu'à neuf fois plus de chances de mourir lors d'une intervention policière. Selon une enquête du milieu correctionnel au Canada, les autochtones représentent près du tiers de la population des prisons fédérales!

De Montréal à Séoul en passant par Rome, les villes à travers le monde se sont manifestées contre la brutalité policière. Le hashtag BlackLivesMatter est omniprésent dans les réseaux sociaux. Malheureusement, certaines personnes utilisent ces mouvements pacifiques afin de commettre du vandalisme ou de commettre des vols. Heureusement, la majorité des gens présents lors des manifestations, où petits et personnes âgées militent ensemble, en respectant du mieux qu'ils peuvent les consignes de sécurité par rapport à la pandémie de la COVID-19, condamnent ces gestes et ne veulent que l'amélioration du sort des minorités ethniques.

Que faire pour changer les choses de manière pacifique et efficace?

Bien que ce soit de petits gestes, il est possible de sensibiliser les gens aux différentes injustices dans le monde. Le tout doit être fait avec un geste symbolique, de manière pacifique et qui incite les gens autour de cette personne à la supporter dans ses efforts.

Un petit geste fort symbolique

Ci-haut, l'histoire de Rosa Parks, une femme afro-américaine qui a milité pour les droits de toute personne vivant dans l'inégalité à travers le monde, est racontée. Il est possible de voir comment une simple action a influencé une multitude de personnes à se battre pour une société égalitaire aux États-Unis.


Un geste qui fait réagir tout le monde

À la fin de l'été 2016, moment qui coïncide avec le début de la saison dans le monde de la NFL, le quart-arrière des 49ers, nommé Colin Kaepernick, refuse de se lever lors de l'hymne national américain au début de la rencontre. Il explique que ce geste est fait afin de dénoncer la brutalité policière aux États-Unis. La semaine suivante, après avoir parler à un vétéran de l'armée, qui lui suggère de poser un genou afin de ne pas choquer les auditeurs, Kaepernick décide de poser un genou au sol, par respect pour le drapeau américain, tout en militant pour sa cause.

Un geste qui, encore aujourd'hui, est médiatisé à travers la planète.

Le gouvernement reconnaît ses tords

Le but de toute manifestation de désobéissance civile est d'attirer l'attention des personnes en position d'autorité ayant le pouvoir de remédier à l'injustice au niveau juridique. Lors des dernières années, plusieurs mouvements d'activisme ont réussi à faire reconnaître au Canada que les populations autochtones et la communauté LGBTQ+ (ci-haut), entre autres, subissent, jusqu'à ce jour, des injustices de façon quotidienne.

Regardez le discours émotif du Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, au sujet du traitement réservé à la communauté LGBTQ+ au fil des siècles au Canada.

Éduquer notre entourage

Malgré tous les gestes posés par les militants de peu importe la cause, l'information donnée par les médias et les lois employées par le gouvernement, le seul moyen d'améliorer la société dans laquelle nous vivons est de travailler sur soi-même, en remettant en question nos valeurs et nos actes, et d'éduquer notre entourage au sujet d'une injustice vécue par d'autres membre de notre société.

Ci-haut (désolé, ma version sous-titrée ne fonctionne pas... Je tente de remédier à la situation le plus rapidement possible), l'émission américaine nommée What would you do? met en scène plusieurs situations où une flagrante injustice, interprétée par des acteurs, se produit devant les yeux du public, qui ne sait pas qu'il s'agit d'un jeu. Une leçon sur le racisme est enseignée dans un salon de coiffure.