LE JAZZ est un MELTING POT
est la musique créé par les noirs des Etats-Unis, fruit du mariage des traditions musicales blanches et noires. Malgré une multitude de styles différents, les éléments suivants se retrouvent dans tous des styles de jazz.
- Les musiciens de jazz improvisent. Au départ ils se trouvent face à une mélodie donnée ou une progression d'accords, la fameuse grille harmonique. Le musicien de jazz crée une nouvelle ligne mélodique qui doit suivre les lignes harmoniques. Il arrive que cette mélodie ne soit jamais jouée de la même façon, c’est l’improvisation.
- Le jazz swingue. Les rythmes du jazz sont syncopés, l'accent se place à des endroits inattendus, plutôt que régulièrement "on the beat" (sur la mesure). Cela lui donne un constant mouvement en avant qui distingue cette musique de toutes les autres. A l’inverse de la musique classique, les temps forts se situent dans une mesure 4x4 sur le 2ème et 4ème temps.
- Le jazz est émotionnel. Le musicien s'exprime dans sa musique. On peut instantanément reconnaître un musicien de jazz à sa façon de jouer.
- Le jazz est une musique populaire. Beaucoup de critiques ont dit du jazz qu'il était la "musique classique américaine". Le jazz représente la plus grande contribution des États Unis à l'histoire universelle de la musique. Le jazz est fait pour un public qui participe. Auditeurs et joueurs partagent l'excitation de la création musicale. Le public noir est exemplaire par sa participation. Voir le gospel dans les églises noires.
L'histoire du jazz est donc faite à la fois de changement et de continuité. Les nouveaux styles de jazz doivent impérativement s’appuyer sur les trois éléments traditionnels : swing, improvisation, émotion.
La musique et la danse accompagnent la vie et la pensée de l’homme africain, de sa naissance à sa mort : « La musique c’est la vie »
Le SYSTEME ÉCONOMIQUE des PLANTATIONS
L'esclavage est le mode dominant de gestion des plantations.
En 1860 le Sud profond comte plus de 2 millions d’esclaves (47 % de la population locale).
C'est en esclaves que les afro-américains arrivèrent aux États Unis, pendant une période allant de la moitié du XVIe siècle, à la moitié du XIXe siècle. Le commerce triangulaire ou du" bois d'ébène" s'est essentiellement exercé depuis l'Afrique de l'Ouest, et c'est avec la musique d'Afrique occidentale que le jazz a les liens ancestraux les plus étroits.
Déportés en Amérique, les esclaves noirs vont préserver certains aspects de leur culture.
L'imitation de sons naturels est un des autres éléments fondamentaux de la musique africaine. Les trompettistes reproduiront des bruits imitant les cris, les grognements et les gémissements entendus dans la jungle ou la savane africaine.
L’idée de voix associée à un instrument de musique est particulier à la musique africaine et se retrouve dans le jazz.
Dans l'orchestre de Duke Ellington, les sonorités du trompettiste Bubber Miley avec ses sourdines reflètent parfaitement ces sons, comme avec Cootie Williams, ou le trompettistes Sidney de Paris.
Il existe un élément important de la musique africaine. Comme d'autres musiques folkloriques et traditionnelles, la gamme africaine repose sur une gamme de cinq notes, alors que la musique classique occidentale comprend sept notes. Les esclaves africains apportèrent en Amérique un sens particulier de la mélodie, fondé sur les gammes à cinq notes comme dans leurs contrées d'origine. Apprenant les chants européens, ils tentèrent de les adapter pour les faire coïncider avec leur propre sens de l'échelle musicale.
IMPORTANCE DE LA VOIX et des CHANTS
Trois formes de chants vont se développer chez les esclaves noirs américains.
Le "field holler", chant de communication entre les esclaves dispersés dans des hectares de champs de coton ou de tabac. Il permet d'atténuer l'ennui d'un travail monotone. Field hollers désigne le lieu de travail, et holler veut dire brailler ou crier.
Le "work song" exprime de façon émotionnelle les sentiments des esclaves, face à un travail harassant et interminable.
Le "negro spiritual". Les noirs se sentaient chez eux à l'église car les églises noires étaient séparées des blanches. La musique occupera une position centrale dans le rite.
Les racines de ces work songs et hollers sont africaines.
L' «appel – réponse» est une structure courante du chant africain. Un soliste chante une mélodie ou un vers de la chanson ("l'appel"), puis le groupe entier reprend un refrain (la "réponse"). Le soliste peut improviser, ajouter de nouveaux vers ou varier la mélodie, alors que le chœur reste égal.
Cette combinaison de "field holler", "work song", "negrospirituals", est au cœur du jazz.
Les Européens ont contribué au "melting pot" dont le jazz est issu par une multitude de formes musicales.
La grande majorité d’esclaves est obligée de se convertir au christianisme.
A l'église, ils entendirent les hymnes religieux européens qu'ils transformèrent souvent en rythmes africains.
Il arrivait souvent que le chef de la congrégation chantât un vers, repris par l'ensemble des fidèles. Ce procédé ressemble au style "appel-réponse" de chants africains.
Du fait de leur don naturel pour la musique, de nombreux maîtres encouragent leurs esclaves à apprendre à jouer d'un instrument européen. On donne aux noirs des instruments à cordes, guitares et violons, par exemple, afin qu'ils jouent aux bals des blancs. Des orchestres à cordes noirs prennent naissance dans tout le Sud, et jouent des mélodies européennes avec une grande liberté de rythme et d'énergie, héritage de leurs racines africaines.
En 1845, Adolphe Sax (1814-1894) présente une famille entière de nouveaux instruments, d'abord dénommés "cors de Sax". Ces saxophones, comme on va les appeler, combinent la douceur de la clarinette (saxo alto) avec la puissance vibrante de la trompette (saxo ténor). A la même époque, d'autres concepteurs travaillent sur des cors que l'on peut porter à l'épaule, comme le tuba, et John Philip Soussa, qui a donné son nom au Soussaphone, appelé aussi soubassophone, ce qui donne plus de mobilité aux fanfares, avec les grosses caisses et des caisses claires.
C'est par l'intermédiaire des fanfares, qui se répandirent dans tous les Etats Unis au cours du XIXe siècle, que tous ces instruments arrivèrent au jazz.
La popularité du ragtime annonçait une révolution musicale : le JAZZ.