Marcel Lefeuvre ( 1882 - 1956 )
Si quelques éditeurs de cartes postales bien connus, Waron et Hamonic entre autres, ont laissé derrière eux des collections photographiques conséquentes et largement diffusées, l’œuvre de Marcel Lefeuvre, quoique plus confidentielle, mérite d’être publiée ici.
À la différence de ses illustres contemporains, Marcel Lefeuvre pratique la photographie en amateur. Environ 300 plaques et tirages papier ont été conservés par la famille qui en a fait don aux archives départementales. Ces documents seront restaurés et numérisés cette année pour être accessibles à tous en 2020 sous la référence « fond Marcel Lefeuvre ».
Sa passion pour les techniques et les sciences l’amène très jeune vers le métier de mécanicien. Ses aptitudes lui permettent d’occuper à terme un poste de contremaître au garage Neumager, la concession Citroën de la rue de Gouédic. Cette situation professionnelle lui offre la possibilité d’avoir une voiture ce qui, avant guerre, était évidemment peu fréquent. Ce privilège lui facilite ses déplacements et lui donne de nombreuses occasions d’assouvir sa passion pour la photographie. Il affectionne les bords de mer et les scènes de la vie maritime, il trouvera au Légué matière à en saisir quelques instantanés.
Sous le pseudonyme de « Némo », en hommage à Jules Verne, il présente quelques photographies et obtient une médaille de la revue française de photographie en 1924 en récompense de son travail photographique.
Il utilisait un appareil photo stéréoscopique de marque « Heidoscop » comprenant un viseur et deux objectifs qui enregistrent deux photos identiques sur chaque plaque de verre de dimensions 130 mm x 58 mm. Il réalisait lui-même le développement des plaques dans des récipients en céramique blanche avant de faire des tirages sur papier.
Cet appareil fut le premier modèle de l'entreprise allemande Franke & Heidecke. Il permettait au choix la photographie sur plaque ou sur film de type 120 au moyen de dos interchangeables. La firme Franke & Heidecke fut fondée en 1920 et l'appareil construit de 1921 à 1941. Le nom de Heidoscop est une composition à partir du nom de son concepteur : Heidecke. Par la suite Franke & Heidecke conçurent la célèbre marque des Rolleiflex.
Photo de famille autour du "Général Joffre" de François Lagadeuc. De nos jours, les bottes seraient nécessaires.
Une bouée de chenal peut se transformer en terrain de jeux
De retour de pêche, le côtre "Marie" de François Boulaire de Cesson louvoie dans le chenal sous grand voile à deux ris et tourmentin
Jour de fête à Sous la Tour, tous les bateaux sont pavoisés et fraichement repeints sans les numéros des matricules.
Départ de régate sous l’œil attentif du comité posté dans le canot au premier plan. Le comité prend comme repère une bouée de chenal sous le vent de la flottille.
Le "Saint François" (SB120) de François Boulaire s'apprête à couper la ligne suivi de près par "Marie" (SB158) bateau détenu en copropriété par Olivier Méheut et François Faucon
Sur cet autre départ, les équipages s'activent à établir les voiles, on reconnaît de gauche à droite l'"Yvonne" (SB73) avec son pavois blanc de Pierre Jouyaux, la "Caille" (SB902) de Joseph Quinio surnommé le "caporal", "Fleur d'Ajonc" (SB127) de Francis et François Eouzan et, toujours au mouillage, "Notre Dame de Cesson" (SB931) de Jean Marie Boulaire. Ce bateau, construit à Roscoff en 1907, est échoué près du phare ci-dessous. L'épouse du photographe pose pour la circonstance.
Notre Dame de Cesson, SB 931, construit en 1907 à Roscoff pour Jean-Marie Boulaire de Cesson
Vue d'ensemble du bassin de commerce
Déchargement des mannes de poisson sur la grève.
Au premier plan, posée sur son bordé d'échouage, la "Perle" (SB128) de François Rault.
L'équipage a réduit la surface de la grand voile en pesant sur le point d'amure, méthode plus rapide qu'une prise de ris et qui présente l'avantage de dégager la vue pour le barreur.
Gilles ROT