Articles / Patrimoine bâti / Manoir de Rohanay
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Le manoir de Rohanet , écrit Rohanay en 1756.
Dès le 16e siècle, il existait en ce lieu dit "Le Petit-Rohannet", un havre appartenant au marquis de Bréhand, seigneur de Boisboissel. Sur le plan de 1756 de Chocat de Grandmaison, le manoir apparaît à côté d'une forge. Ce vieux manoir avait été construit sur la rive du Gouët en 1625, très certainement pour un usage portuaire. Situé au bord de l’eau à l’extrémité de la ville, il bénéficiait, au vu de sa position plus à l’aval que le port Favigo, d’une profondeur d’eau plus importante et sur des périodes plus longues à chaque marée. On y accédait au départ de St Brieuc par une route très ancienne, dite romaine, passant sur la ligne de crête de la colline de Rohannec'h après avoir traversé la plaine St Michel et qui atteignait dans les temps anciens, le site de Cesson, encore oppidum. (C’est cette même voie qui dessert le château que bâtit plus tard sur la hauteur, l’armateur Le Gualès de Mézaubran). Le sieur Robinot de La Lande, négociant et armateur au Légué depuis 1773, se porte acquéreur en 1781 de la totalité de la presqu'île de Rohannet. C'est à cet endroit que sera mis en chantier, un an plus tard, le "Maréchal de Castries", trois mâts d'environ 700 Tx, sans doute le plus gros bateau jamais construit au Légué mais qui connaîtra quelques déboires à sa première sortie.
L’utilisation de l’ancien port était encore prévue sur le plan du Légué de 1784 « pour y lancer les plus grands navires de ce port ». Mais le cours du chenal du Gouët ayant été canalisé dès 1774, cette courbe de la rivière passant devant le manoir de Rohanet fut abandonnée et devint un marécage, progressivement comblé dans les 50 années suivantes, et notamment à partir de la création du chemin de halage de la rive droite. Le manoir sera utilisé alors comme ferme, et accueillera même le haras de St-Brieuc en mars 1885.
Avec le temps, ce secteur du port deviendra une zone de manutention et de stockage. À partir de 1948, la propriété sera louée par le département, devenu propriétaire, à un négociant en bois d’importation (la société Very). Cependant, le manoir ne se prêtait guère à cette activité. La société fera des demandes répétées auprès du conseil général pour se porter acquéreur du domaine de 26 ares dans le but avoué de démolir le bâtiment. La vente sera effective en 1977. Et puisqu’il « ne présentait pas de caractère particulier d’architecture »!!!, il fut totalement détruit. L’emplacement a été utilisé pendant un temps par une entreprise de récupération de bouteilles usagées, et maintenant, il sert de stockage pour des voiliers abandonnés.
Histoire maritime