Dans cette chronique de Richard Escot, j'ai publié le commentaire ci-dessous, où je milite pour une plus grande pratique du rugby loisirs pour tous, et où je dénonce les images contre productives, montrées en boucle et en permanence sur les chaines TV, d'Antoine Dupont se faisant percuter la tête.
Alors mes amis, le développement du rugby c'est soit l'évidence que l'on peut échanger à la pause café tout en se faisant des passes (vous avez vu Dupont, son frère et son oncle tenant à répondre à des questions un ballon en mouvement dans les mains?) soit ça restera un sport spectaculaire (deuxième sport le plus médiatique en France) mais désespérément mineur (10 ème en terme de licenciés en France), au sens qu'à la fin d'un repas ou quand la sonnerie de la récréation retentit c'est le ballon rond qu'on prend pour jouer.
Alors le développement du 7, il y en a qui regardent ça en "se pinçant le nez" alors le 5 n'en parlons pas. Un truc où ça plaque pas et qui peut se jouer dans une salle. N'importe quoi.
Jusqu'à ce mois de juin 2023 où celui qui n'était connu que de sa mère a été élu.
Depuis il fait entendre une orchestration légèrement différente d'une symphonie bien engagée : le rugby en France sous toutes ses formes avec un projet sociétal, grand convaincu des vertus du rugby à 5 pour faire découvrir, donner du plaisir, amener des licenciés, séduire les professeurs des écoles.
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Pour l'élite on a su bien faire, merci les différences instances, Canal +, France TV , les mécènes du rugby et le bassin économique des clubs.
Mais pour le reste... 68 millions d'habitants donc et pas un seul ballon de rugby en plastique dans les rayons jeux de plage des boutiques de stations balnéaires ou d'un supermarché, même en période coupe du monde. C'est ça la réalité du rugby en France. J’exagère à peine. C’est certainement un sport trop sérieux pour se retrouver dénaturé sur une plage avec un ballon “en plastique!”
Et c'est quoi l'effet Dupont en ce moment quand on voit son choc à la tête reproduit des dizaines de fois sur toutes les chaînes?
C'est mon petit fils, grande section de maternelle qui commence le rugby en club cette année et qui revenant un soir de l'école dit à sa maman:
"Tu sais quand j'ai dit à J. que je faisais du rugby le samedi, il m'a dit que j'allais finir avec la tête cassée comme Antoine Dupont"
Alors, avant de s’occuper des petits pays et de leur visibilité et de leur “compétitivité” commençons par nous occuper de nos petits “tout court” (et grands) en améliorant tout ce qui est déjà en germe dans notre pays (mais trop souvent expérimental) et qui ne demande qu’à fructifier avec une bonne organisation, une volonté politique (FFR, ministères concernés, surtout l'éducation) et des bénévoles.
Et une plus grande ouverture d’esprit des pratiquants actuels et anciens du rugby à XV qui ont encore du mal, inconsciemment, à imaginer/accepter qu’un plus grand nombre peut pratiquer sans forcément en passer par ce qui effraie les mamans devant leur télévision.
Il y a plusieurs formes de rugby, pour tous les genres, tous les âges, toutes aptitudes et toutes préférences (contacts, sans contact, combat, évitement, etc.).