Tableau de bord du système alimentaire de la Communauté de Communes du Massif du Sancy

Quelques indicateurs clés pour la compréhension et le suivi du système alimentaire local et de sa durabilité

OUTIL EN LIGNE

Les données présentées ci-dessous sont issues d'un travail de diagnostic du système alimentaire mené par le Basic pour le compte de la Communauté de Communes du Massif du Sancy (CCMS).
Elles peuvent être issues de bases de données publiques ou de modélisations réalisées dans le cadre des travaux de recherche du Basic.


Légende des éléments de mise en contexte :

⏳ : évolution dans les dernières années

🌍 : comparaison avec la région ou la France

La Communauté de Communes du Massif du Sancy en quelques chiffres

Superficie : 61 000 hectares dont 60% agricoles

Population résidente : 9 600 habitants (2018)

Principales agglomérations : La Bourboule, Besse et Saint Anastaise, Mont Dore

Nombre d'exploitations agricoles : 365 (2020)

Production agricole principale : Bovins lait et viande combinés




Autonomie alimentaire et diversification agricole

Cette première partie fournit des informations sur la capacité du système alimentaire local à nourrir la population résidente du territoire.

Spécialisation des surfaces agricoles

Les indicateurs ci-dessous permettent de suivre la diversité d'usage des terres agricoles du territoire. La diversité de la production agricole est un des marqueurs de résilience du système alimentaires (par exemple, une forte spécialisation agricole participe à renforcer la dépendance de l'alimentation locale à des territoires extérieurs, nationaux et internationaux). La spécialisation agricole peut notamment être influencée par des choix économiques et des contraintes ou opportunités pédoclimatiques.

📍Communauté de Communes du Massif du Sancy (CCMS)

99 %

Surface agricole occupée par les 2 principales productions

⏳ stable ces 10 dernières années

🌍 60% en AURA

🚩Agriculture très peu diversifiée

Commentaires :

Le territoire de la CCMS, à l'instar des zones de montagne et moyenne montagne, est très peu diversifié en termes de production agricole.
Les surfaces agricoles sont essentiellement dédiées à l'élevage (bovin et ovin).

Le potentiel de diversification est à la fois limité par l'altitude et la topographie qui se traduisent par une part très faible de terres arables (287 ha sur 30 000 ha de surface agricole).


Spécialisation de la production agroalimentaire

Les indicateurs ci-dessous permettent de suivre la diversité d'usage des terres agricoles du territoire. La diversité de la production agricole est un des marqueurs de résilience du système alimentaires (par exemple, une forte spécialisation agricole participe à renforcer la dépendance de l'alimentation locale à des territoires extérieurs, nationaux et internationaux). La spécialisation agricole peut notamment être influencée par des choix économiques et des contraintes ou opportunités pédoclimatiques.

📍CCMS

76,6 %

Emplois dans la transformation fromagère


🚩Production agroalimentaire spécialisée

Commentaires :

La spécialisation constatée sur les productions agricoles se confirme au niveau de la production agroalimentaire, même si elle est un peu moins marquée.
A noter le peu d'emplois dédiés à la transformation de viandes, alors que le cheptel local est autant dédié à la production de lait que de viande.


Adéquation entre l'offre agricole et alimentaire et la demande locale

Calculés sous forme de potentiels, les indicateurs suivants renseignent sur l'adéquation théorique entre la demande alimentaire des habitants et l'offre alimentaire (agricole et agroalimentaire).

Ils s'avèrent notamment utiles dans le cadre d'un projet de reconnexion entre la production agricole et l'alimentation des habitants.

En première approche, ils peuvent être évalués de façon globale sur l'ensemble des besoins alimentaires.

Leur déclinaison par filières permet ensuite de préciser les capacités et les besoins du territoire dans le cadre d'une stratégie d'amélioration du niveau d'autonomie alimentaire.


📍CCMS

700 %

POTENTIEL NOURRICIER

Il y a théoriquement assez de surfaces agricoles sur le territoire pour nourrir 7 fois la population résidente.

⏳ stable ces 10 dernières années

🌍 100% en Auvergne Rhône Alpes (AURA)

✅ Territoire excédentaire en terre agricole


Clés de lecture :

Dans le cas de la CCMS, le résultat du potentiel nourricier global ne dit pas grand chose car une grande partie des surfaces agricoles ne pourra pas être réaffectée à d'autres activités que l'élevage afin de répondre à l'ensemble des besoins alimentaires des habitants.

Le potentiel nourricier par type de culture révèle en revanche une dépendance quasi totale du territoire pour la production de fruits et légumes, qui pose la question des collaborations potentielles avec des territoires avoisinants pour ce type de cultures (à l'échelle départementale voire à l'échelle de la région Auvergne Rhône Alpes).

📍CCMS

500 %

Potentiel agroindustriel

Il y a assez d’emplois dans la transformation alimentaire pour répondre à 5 fois les besoins locaux en produits transformés.

🌍 70% en Auvergne Rhône Alpes (AURA)

✅ Territoire excédentaire en emplois dans la transformation alimentaire

Clés de lecture :

Le potentiel agro-industriel indique que le secteur de la transformation alimentaire local représente suffisamment de main d’œuvre pour assurer la transformation des produits alimentaires nécessaires à l'alimentation des habitants du territoire.

Cependant, ces emplois sont inégalement répartis selon les catégories de produits alimentaires. Ainsi, on constate un déficit de ressources humaines pour la transformation des viandes et des produits issus des grandes cultures.

Commentaires

Les potentiels nourricier et agro-industriel mettent en exergue un déséquilibre important entre la production agroalimentaire largement excédentaire concernant les produits laitiers mais déficitaire pour les autres produits, et les besoins alimentaires de la population résidente.

Si les possibilités de diversification semblent limitées au niveau agricole, il existe néanmoins une marge de manœuvre qui pourrait passer par le développement :

  • de filières de viande locale - ce qui nécessite le développement d'une capacité de transformation locale -,

  • et de maraîchage, avec l'enjeu de la disponibilité des rares terres arables du territoire.


Situation socio-économique des acteurs des filières

Cette partie regroupe quelques indicateurs clés sur les emplois, les revenus et certaines charges associés aux activités agro-alimentaires du territoire.

Emplois agricoles

Emplois agricoles en 2020

📍CCMS

694 emplois

⏳ 730 emplois en 2010 (-5%)

🌍 soit ~13% de l’emploi total de la CC, comparé a ~2% en Auvergne Rhône Alpes

Âge moyen des chef.fe.s d’exploitation en 2019

📍CCMS

49 ans


+3,4 ans par rapport à 2009

🌍 idem en AURA

Revenu brut des chef.fe.s d'exploitation

📍Auvergne Rhône Alpes

22 500 €

Dépendance aux subventions : 125% (28 000€ de subventions en moyenne)

revenu en 2000 : 15 400€

Commentaires

A l'instar de ce qui se passe à l'échelle nationale, la population agricole du territoire est sur une dynamique de réduction des effectifs (même si elle représente une part plus importante de l'emploi global qu'à l'échelle de la région) et de vieillissement.
A noter : depuis le début des années 2000, le revenu brut est inférieur aux subventions reçues. La capacité des exploitations à dégager une marge n'est donc plus liée au marché mais à l'investissement public.

Emplois de la transformation agroalimentaire

Emplois de la transformation agro-alimentaire

📍CCMS

280 emplois

⏳ +20% en 10 ans

🌍 soit 5% des emplois du territoire, contre 2.3% en Auvergne Rhône Alpes


Commentaires

Les emplois dans l'agroalimentaire représentent également une part plus importante de l'emploi global qu'à l'échelle régionale et sont essentiellement portés par la production fromagère. En revanche, contrairement à la dynamique agricole, ils sont en croissance, avec notamment l'installation d'entreprises de plus grande taille sur le territoire.

Prix des intrants agricoles

L'évolution des consommations intermédiaires agricoles est également un marqueur économique important pour le suivi de la capacité des exploitations à être performantes et générer des revenus décents.


Prix du blé

📍France

380 €/tonne

en hausse tendancielle a cause des prix de l'énergie et de l'instabilité du climat


Commentaires

Les prix des engrais ont fortement augmenté ces dernières années en relation directe avec le renchérissement de l'énergie nécessaire à leur fabrication. Sur le territoire de la CCMS, leur usage est principalement associé aux cultures fourragères et il dépendra donc de l'évolution des pratiques agricoles des exploitations spécialisées en élevage.


Préservation des capitaux naturels

Les indicateurs suivants permettent de suivre l'évolution des impacts sur les différentes ressources naturelles nécessaires au bon fonctionnement du système alimentaire local.


Extensivité de l'élevage

L'extensivité de l'élevage est un indicateur de pression multidimensionnel : biodiversité, pollution des sols... il est donc particulièrement intéressant à suivre.


📍CCMS

0,7

densité animale par hectare (chargement)

Correspond à un système agricole très extensif et à des impacts sur l’environnement faibles.

🌍 0,8 en Auvergne Rhône Alpes

Clés de lecture :

Chargement : indicateur du nombre d'animaux par hectare de surface agricole de prairie et fourrages. Une valeur entre 0 et 1 correspond à une densité faible et à un système extensif, une valeur au dessus de 1.5 correspond a un système intensif. Pour la CCMS, cet indicateur est à moduler car les bêtes sont en bâtiment une partie de l'année et les estives accueillent des troupeaux d'autres territoires, ce qui induit un chargement réel plus élevé l'été.

Commentaires

Même en prenant en compte les particularités précédentes, l'empreinte de l'élevage reste bien moins élevée dans la CCMS que dans d'autres territoires. Il est toutefois intéressant de suivre l'évolution de cet indicateur dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial et de la valoriser comme un des atouts du territoire.

Ressource en eau

Les indicateurs de qualité de la ressources en eau sont importants à suivre dans le cadre d'un Projet Alimentaire Territorial car ils sont à la fois en lien avec la production agricole, la transformation agroalimentaire et la consommation finale et différents enjeux comme la biodiversité, la santé animale, la santé humaine, la cohésion sociale.

📍CCMS

État des cours d'eau
en 2015 :

Bon et Moyen

Les cours d'eau évalués "Très bon" en 2009 ne le sont plus en 2015

Commentaires

Territoire regroupant de nombreuses zones humides et point de départ de différents cours d'eau, le territoire de la CCMS a tout intérêt à suivre l'évolution de la qualité de l'eau non traitée qui peut être affectée par des activités agricoles ou touristiques. Or cette qualité a sensiblement baissé ces dernières années, à tel point que les éleveurs se connectent désormais au réseau d'eau potable dans le cadre de leurs activités.

Changement climatique

Le changement climatique est un risque majeur pour la production agroalimentaire, aussi bien pour les évolutions tendancielles rapides qui bouleversent les cycles de la faune et de la flore, que pour les événements extrêmes qui lui sont de plus de plus fréquemment associés (sécheresses, grêle, inondations...)

📍CCMS

Carbone absorbé annuellement

250 000
tonnes CO2e par an

Versus 175 000 tonnes émises sur le territoire par an

Commentaires

Territoire rural et forestier, et peu exposé aux activités industrielles, le territoire est capteur de gaz à effet de serre. Cette caractéristique est à valoriser - et à préserver - tant dans le cadre du PAT que dans les différentes communications destinées à développer l'attractivité de la CCMS (auprès des résidents comme des touristes).

📍CCMS

Augmentation de la température moyenne depuis 1950 :

+1,7°

🌍 Idem en Auvergne Rhône Alpes et en France

Commentaires

Comme l'ensemble des territoires de montagne, la CCMS est plus rapidement touchée par les différents effets du changement climatique. Cette évolution doit donc être suivie au plus près afin de préparer au mieux les mesures d'anticipation et d'atténuation qui permettront d'améliorer la résilience du système alimentaire local à cette évolution inéluctable.

Utilisation des pesticides

Autre indicateur relié à des enjeux environnementaux et sanitaires majeurs, l'usage de pesticides dans le cadre des activités agricoles.

Les chiffres sont issus de données d'achat de substances actives par siège d'exploitation, toutes activités confondues.

📍CCMS

11

grammes par hectare de surface agricole
utilisation de pesticides, 2020

⏳-35% depuis 2015

🌍 947 grammes par hectare en Auvergne Rhône Alpes

Commentaires

Le territoire utilise très peu de pesticides, en raison de l'orientation technico-économique de la plupart des exploitations sur l'élevage bovin et ovin.

Cet usage est en baisse et les données seraient plutôt à valoriser dans le cadre d'argumentaire en faveur des pratiques agricoles locales.