Sauvegarde des immeubles du Mirail

Par le Collectif d'architectes en défense du patrimoine architectural

de l'équipe Candilis au Mirail

La démolition n'est pas la meilleure option !

Nous lançons un appel à participer au Collectif des architectes contre la destruction et pour la réhabilitation des immeubles de l’équipe Candilis-Josic-Woods à Toulouse, au Mirail, quartiers Reynerie et Bellefontaine.

Nous proposons un concours d'architecture pour réutiliser la structure, travailler sur les façades et les espaces publics ?

Pourquoi détruire, pour reconstruire moins, et balayer cet héritage ?

Nous nous adressons à M. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole,

pour stopper l’engrenage désastreux des démolitions, un gâchis sur les plans humain, architectural, patrimonial, écologique, économique, nous demandons :

un moratoire et un concours d’architectes et d’urbanistes pour la requalification urbaine et la réhabilitation architecturale sans démolition afin d’apporter des réponses intelligentes et innovantes à l’amélioration des quartiers de la Reynerie et Bellefontaine, au Mirail. 

Il s’agit d’un enjeu d’intérêt public.

Pour un concours d'architecture et d'urbanisme ouvert

Respecter le travail des architectes dont Georges Candilis

La construction d’un bâtiment, même aux meilleures normes actuelles, représente environ 60% de son bilan écologique, sur l’ensemble de son cycle de vie. Une réhabilitation, même lourde, est toujours nettement plus écologique

Eviter un bilan carbone catastrophique

Quel est l’émission de la démolition et reconstruction des 7 immeubles (env 208000 M²) ?

soit 62 600 tonnes de CO2 émis

soit 312 919 tonnes de CO2 émis

Un gachis économique:

Démolition

+

Reconstruction 

Prix Rénovation X 3

 Appel à participer au Collectif d'architectes contre la destruction et pour la réhabilitation des immeubles de l’équipe Candilis-Josic-Woods à La Reynerie Toulouse le Mirail.


Pourquoi défendre l’architecture de l’équipe Candilis au Mirail et la préserver des démolitions ?

S'adressant aux architectes en ouverture des Journées nationales de l'architect-S’ ure, à la Cité de l'architecture et du patrimoine (Paris) ce 14 octobre 2021 et  selon Bati actu, : « Madame Roselyne Bachelot, ministre de la culture en charge de l’architecture a déclaré :  

« Nous n'avons jamais eu autant besoin d'architecture et d'architectes". La crise sanitaire a fait émerger des préoccupations telles que la recherche d'une meilleure qualité de vie et l'exigence de respect de l'environnement. Le travail des architectes se trouve au "croisement" de ces évolutions, a-t-elle rappelé … "

"...Un nouveau paradigme de l'architecture est en train de se constituer, pleinement en phase avec les attentes de la société." Prenant comme exemple l'obtention du prix Pritzker par Lacaton et Vassal, "chantres de l'économie de moyens", elle assure que "l'architecture française est décidé-ment sur la bonne voie"… Le 'programme' semble être le suivant : économie de matériaux, respect de l'environnement, intérêt pour la rénovation et la réhabilitation plutôt que pour la démolition/ reconstruction. Sans conserver 100% du patri-moine bâti ancien, dont une grande partie est frappée d'obsolescence, il faudra trouver des moyens, collectivement, pour donner une "nouvelle vie" à un maximum d'édifices."

Si les mots ont un sens, et s’il est bien une architecture qui mérite que soient appliquées ces recommandations de réhabilitation plutôt que de démolition, c’est bien celle de la zone du Mirail à Toulouse. 

Elle fut réalisée en son temps par l’équipe Candilis, Josic et Woods, à l’issue d’un concours organisé en 1961 par la mairie de Toulouse pour la création en 10 ans de 20 à 25 000 logements dont 75% de Hlm, 20% de maisons individuelles et 5% de logements de standing pour 100  000 habitants. Le projet de l’équipe désignée lauréate par le jury le 31 janvier 1962 parmi 10 concurrentes dont l’équipe de l’architecte Le Corbusier, sera salué dans les médias de l’époque, et parmi les architectes, les revues et les écoles, bien au-delà des frontières hexagonales.

Pour mémoire Christian de Portzamparc fut élève de Candilis et adepte alors de la démarche du Team Ten.  

Il faudra pourtant attendre juillet 1964 pour que le plan masse dessiné fin 1961 pour la réalisation de sa première phase à Bellefontaine, soit finalement approuvé par le ministre de la construction après de longues années de négociations entre l’équipe Can-dilis, la ville et les sociétés d’HLM. Le service des études et recherches sur la circulation (SERC) n’approuve le plan général de la circulation qu’après de nombreuses tractations en juin 1967 soit 5 ans après la clôture du concours ! 

Ce qui fera dire à Candilis dans ses mémoires (bâtir pour tous,) : « j’ai douloureusement compris à ce moment que, même si notre solution était publiée dans l’ensemble de la presse spécialisée et étudiée dans toutes les écoles d’architecture, le fait de la réaliser constituait une tache bien plus gigantesque que je ne l’avais imaginé. » 

Il serait trop long de relater toutes les vicissitudes que l’équipe de Candilis, Josic et Woods ont rencontrées dans la réalisation de leur projet qui se voulait extension en continuité de la ville de Toulouse, non pas ville nouvelle mais quartier nouveau de Toulouse. Ces vicissitudes concernèrent tant la remise en cause de certains principes comme celui de la continuité de l’espace rue dalle reliant tous les immeubles, abandonné puis détruit, que la question des équipements ou la qualité des logements voulus par l’équipe. 

Il serait trop long de citer les erreurs ou les défauts de gestion et d’entretien de certains organismes en ayant la charge, décriés par les habitants comme celle de loger dans des blocs abandonnés sans entretien les « habitants ne pouvant pas payer leur loyer » comme le montre un film des informations télévisées de 1982 sur l’immeuble appelé le petit Varèse. 

De toute évidence, « Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage …» 

Mais qui veut décrier une architecture la laisse dépérir sans entretien…? 

Et pourtant : 

1) qualité exceptionnelle des logements et adaptabilité du bâti à une mise aux normes thermiques, acoustiques, et de règlementation (personnes à mobilité réduite, normes incendie…)

Comme le dit l’architecte et professeur à l’ENSA de Toulouse Remy Papillaud dans une recherche sur «  Le Team X, les bâtiments et les théories qui les font naître : Toulouse-Le Mirail et la cellule de l’habitat »:  

« L’inventivité des plans d’appartements conçus par Candilis, Josic et Woods sur le Mirail fut et reste impressionnante : qualité de construction, grande surface, séjour traversant, double loggia, pièce en plus, séparation « jour/nuit », semi-duplex, regroupement des gaines au centre, adaptabilité relative, insonorisation. 

Le lac de la Reynerie

CONSTRUIRE48.pdf
N°46-dossier Le Mirail.pdf