1, avenue Ingres

vers 1884

(Dictionnaire des architectes)


1930

(La liberté, 28 juin 1930)


2021

(Photo personnelle : actuel n° 1)


Où ?

Cet hôtel particulier se trouvait 1, avenue Ingres, le long du chemin de fer de ceinture.

Quand ?

L’hôtel a été construit en 1884 et démoli à une date indéterminée, peut-être entre 1930 et 1945. Il est aujourd'hui remplacé par une HLM de luxe, construite en 1976-1977.

Construit par qui ?

Anatole Caligny, architecte.


Construit pour qui ?

F. Leprince-Ringuet.


A quoi ressemble-t-il ?

L'hôtel particulier a une superficie de 650 m². Au rez-de-chaussée, on trouve un salon, une salle à manger, une cuisine et un office. Au premier étage : 2 grandes chambres, 2 salles de bains (dont une en marbre) et une lingerie. Au deuxième étage : 3 chambres, 1 salle de bains et une lingerie... et 5 chambres de domestiques (avec salle de bains particulière).

La propriété compte également un pavillon de garde, un grand garage et un jardin.

Habité par qui ?

- 1885 à 1905 environ[1] : des membres de la famille Leprince-Ringuet, dont l'artiste-peintre Yvonne Leprince-Ringuet (1904). En 1900, rapporte la presse, la demeure familiale est le théâtre d'un drame de la jalousie : un valet de chambre blesse très grièvement sa femme, également employée par la famille Leprince-Ringuet, de plusieurs coups de couteau[2].

- 1927 : M. Guldberg, attaché militaire à la légation du Danemark. Ce dernier y est la victime d'un cambriolage au cours duquel 30 000 francs en billets de banque, des bijoux et de l'argenterie lui sont dérobés[3].

- 1929 : l’hôtel particulier est loué par un jeune directeur de banque et administrateur de société minière pour la somme de 70 000 francs par mois. Le nouvel occupant des lieux s’installe dans « un hôtel particulier à trois étages entouré d’un vaste jardin et pourvu d’un garage contenant trois autos de luxe ». Le banquier se met à décorer l’hôtel « de tapisseries somptueuses, d’objets d’art de toute nature » et installe au second étage « un bar ultramoderne » mais le jeune financier est, dans le même temps, l’objet d’une enquête judiciaire pour abus de confiance et escroqueries. Quelque temps plus tard, il doit quitter « son hôtel somptueux pour une cellule sans confort de la prison de la Santé »[4]. En 1930, l’hôtel particulier est mis en vente, « suite à faillite », pour la somme de 3 000 000 francs. Il est ainsi décrit : « 650 m² », « magnifiquement décoré », « tout à neuf »[5].



[1] Bulletin de l’Association amicale des anciens élèves de l’École des mines, 1er janvier 1905.

[2] « Valet de chambre assassin », L’Aurore, 8 mai 1900.

[3] Le Matin, 23 novembre 1927.

[4] « Le dernier krach financier : le jeune banquier Marcel Meurisse voyait grand », La Dépêche, 10 février 1929.

[5] La Liberté, 28 juin 1930.


Combien ça coûte ?

- En 1929, le loyer est de 70 000 francs par mois.


Cahiers de la Muette, 18 novembre 2021