Carmeuse SA veut redémarrer l'activité de la carrière du Boltry et étendre le site sur 20 hectares vers le nord!

Alors même que les coûts énergétiques imposent aux entreprises énergivores l'arrêt d'unités de production, Carmeuse SA souhaite relancer une activité de ce type à Seilles, aux abords immédiats d'une ville et de milliers de citoyens. Des habitants qui, pour ceux qui s'étaient renseignés au moment d'emménager, ont reçu l'information (non officielle) qu'il n'y avait plus de risque d'activité extractive à cet endroit.
La qualité de vie des nombreux citoyens dans la vallée est sévèrement remise en question, pour le bénéfice quasiment exclusif d'une entreprise privée, par ailleurs peu encline à dédommager pour les préjudices qu'elle engendre.

Résumé

Carmeuse SA veut exploiter ce nouveau site pour élargir sa production. Pour ce faire, 20 hectares de terres actuellement cultivées seraient sacrifiées pour laisser place à une immense fosse, creusée jusqu'à la nappe aquifère, juste à côté de la réserve naturelle de Sclaigneaux.

Le chemin d'accès principal à la réserve naturelle de Sclaigneaux serait supprimé. Pour accéder à la réserve, il faudrait faire un détour de 3 km (6 aller+retour) par la rue Saint-Joseph et la rue du Petit Pont, inadaptées à un trafic important et, pour la rue Saint-Joseph plus particulièrement, dangereuses pour des promeneurs éventuels. Les Seillois qui avaient l'habitude de se ressourcer au grand air devront... prendre leur voiture ou s'abstenir!

Carmeuse SA veut également créer un parking au niveau de l'accès nord de la réserve, sur la parcelle agricole au croisement entre rue Haie Monet et rue de Loysse/rue du Petit Pont, soit aux abords immédiats d'un site classé et gâchant un paysage naturel de grande valeur.

Lors de la Réunion d'Information Préalable (RIP), la liste des parcelles cadastrales mentionnées sur les documents était impressionnante, couvrant une surface bien supérieure aux 20 hectares annoncés. A ce jour, nous ne savons toujours pas ce qui se cache derrière cette "erreur", pour laquelle il n'a pas été possible d'obtenir une réponse valable, ni lors de la réunion d'information malgré plusieurs interventions des citoyens, ni par après.

Afin de "compenser" la suppression de l'accès principal à la réserve naturelle, Carmeuse SA prétend "créer" un nouveau chemin, à l'opposé de la réserve, côté nord. Or ce chemin n'est autre que le chemin "innommé n°1" existant depuis plusieurs décennies au moins.
Le sentier n°37 de Seilles, qui passe en diagonale sur la future zone exploitée, n'a quant à lui tout simplement pas été considéré, bien qu'il doive aussi être compensé.

Les terres de surface seraient évacuées vers l'ancien site, "Carrière Brison", qui servirait de remblais sur 10 ha. A terme (10-20 ans?), il est question d'utiliser une partie de cette surface pour en faire une surface agricole et/ou un parc photovoltaïque. Mais cette zone, qui n'a pas été réhabilitée, a donné naissance à un biotope particulier de haute valeur biologique.

La nouvelle fosse devrait descendre jusqu'à la nappe phréatique. La SWDE est normalement impliquée pour "valoriser" les eaux d'exhaure.

De nouvelles machines, dont des concasseurs, seraient installées sur le site actuel, sur un emplacement élargi vers le nord-ouest.

Une deuxième bande transporteuse serait installée vers la Meuse, pour alimenter un nouveau point de chargement pour bateaux à côté de l'installation existante, rue des Prâles.

Il y aurait 3 tirs de mines par semaine, 80 camions par jour via la nouvelle "route" en site propre, au sein de la carrière du Cimetière, rue des Carriers à proximité de la station service, et rue de Tramaka pour remonter jusqu'à l'autoroute via la N921.

L'activité aurait cours du lundi au vendredi de 6h à 22h, et devrait, selon l'annonce officielle, permettre 25 emplois directs et 50 emplois indirects. Rien n'a été dit sur le type et la qualité de ces hypothétiques emplois, ni leur pérennité, ni s'il s'agit d'un simple transfert des emplois d'autres sites en fin d'exploitation.

Les travaux préparatoires devraient prendre 3 ans, aucune réhabilitation du site après exploitation n'est actuellement prévue.

Chiffres

Procédure

Administrativement, l'ordre habituel est d'application:

La procédure a commencé publiquement le 14/12/2021 avec la Réunion d'Information Préalable (RIP), à laquelle un certain nombre de citoyens ont assisté, malgré le soin pris par Carmeuse SA pour organiser cette réunion juste au moment des fêtes de fin d'année.
La fin de cette réunion a permis aux citoyens de poser des questions et de faire des remarques (voir compte-rendu). Malheureusement les questions pertinentes ont été globalement esquivées.

Suite à cette réunion d'information, les citoyens n'avaient que 15 jours pour réagir par écrit avec questions et remarques envoyées en double exemplaire, à Carmeuse SA et à la commune d'Andenne.
Grâce à une mobilisation citoyenne, ces réactions ont heureusement été nombreuses et de qualité.

L'étude d'incidences est en cours depuis lors et, bien qu'elle montre déjà un certain nombre de lacunes, elle durera encore plusieurs mois au moins.

Ensuite aura lieu l'Enquête Publique, pendant laquelle les citoyens auront leur deuxième et principale opportunité de réagir. Cette étape ne durera que 30 jours, ce qui sera très peu pour analyser les documents résultants de l'étude d'incidences. Mais il sera crucial de bien analyser et réagir à tous les éléments pertinents. C'est avant cette échéance critique que les citoyens qui se sentent concernés devraient s'être concertés.

Ce n'est qu'après cette étape qu'un permis pourrait être accordé à Carmeuse SA, si la commune n'entend pas suffisamment l'opposition citoyenne.
Même s'il est probable que les autorités se laissent séduire par les promesses d'emplois, il y a cependant un espoir que Carmeuse SA remette en question son projet, par exemple si sa rentabilité théorique s'avère mal évaluée. Cette possibilité est loin d'être négligeable, au vu des derniers éléments portés à notre connaissance.
Néanmoins, l'intérêt des citoyens a un rôle critique et peut fortement peser dans la balance pour éviter ce désastre...

Si le permis est accordé, et que Carmeuse SA persiste malgré la rentabilité inférieure à leur estimation, il restera encore deux opportunités pour les citoyens d'entraver ce projet aberrant: le recours et le Conseil d'Etat.
Il y a actuellement déjà des éléments concrets suffisants pour appuyer un éventuel recours. Néanmoins il est impératif que l'Enquête Publique face apparaître les éléments essentiels, sans quoi un tel recours sera rendu compliqué.

Craintes

Au vu des nombreux antécédents, il n'est plus possible de faire confiance à Carmeuse SA. Les incidents y sont pour beaucoup, mais l'attitude de Carmeuse SA encore plus. Les rares dédommagements ne sont pas à la hauteur des préjudices subis, la charge de la preuve repose systématiquement sur les citoyens, les frais indirects rarement pris en charge.

Dernièrement encore, des poussières abrasives ont été émises et ont recouvert une partie de Seilles. Il y a bien eu quelques tickets de car-wash distribués mais... Les citoyens "dédommagés" ont dû prendre de leur temps pour aller nettoyer leur voiture. Rien à espérer pour les rayures sur les vitres, pare-brises, et panneaux solaires. Panneaux solaires qui perdent progressivement en efficacité (rayures répétées), et dont la production chute pendant toute la période d'attente pour que le nettoyage puisse être fait par une société spécialisée.

Les citoyens qui ont l'habitude d'aller se promener à la réserve naturelle, parfois seule bulle d'oxygène après une semaine de travail bien chargée, ne pourront simplement plus le faire sans voiture.

Le gibier sera piégé dans cette réserve en cul-de-sac. Leur couloir d'accès fortement raboté vers les étendues agricoles à l'est et le bois de Siroux les expose trop, ils devront se replier vers l'ouest.

Les tirs de mines, au-delà du bruit, généreront des chocs et vibrations dont la propagation dans le sol est peu contrôlable. Les fissures sont visibles dans les habitations parfois relativement distantes. Systématiquement, la preuve est à la charge du citoyen. Ceci explique les très bonnes "statistiques"... Il n'est en effet pas évident de prouver la provenance. Les pertes de valeur, les travaux de réparation, seront à charge des citoyens chaque fois qu'il n'est pas possible de prouver la provenance.

Les poussières émises proviennent d'un sol connu pour être pollué par des métaux lourds, issus des exploitations industrielles passées sur les parcelles aux alentours. Les citoyens vivant à proximité pourraient en accumuler régulièrement dans leurs poumons. Bien que des filtres existent déjà, les incidents et autres émissions de poussières restent problématiques malgré l'exploitation actuellement limitée.

Le transport de la production, particulièrement par camions, engendrera poussières, dégâts aux infrastructures financées avec les deniers publics.
La N921 est un axe de circulation important et déjà saturé aujourd'hui. L'encombrement permanent par les camions impactera inévitablement les navetteurs, donc l'activité économique. Et leur nombre est bien plus important que les 25 emplois théoriquement créés... Ces pertes économiques ne font certainement pas partie du bilan.
Les ambulances et pompiers mettront également plus de temps pour aller secourir les citoyens.

La liste impressionnante des parcelles cadastrales lors de la réunion d'information n'a toujours pas trouvé réponse à ce jour... Quel piège se cache là encore?
Ces 20 hectares ne sont clairement qu'une étape, les investissements appellent nécessairement à être rentabilisés autant que possible. La partie au nord de la carrière du Cimetière est la suivante, le plan de secteur est assez explicite. Mais que cachent toutes ces autres parcelles?


Restez informés, inscrivez-vous à la mailing list: boltry2021@gmail.com

Que faire?

Communiquer! Beaucoup de citoyens, même voisins directs, ignorent encore l'existence de ce projet.
Il nous faudra aussi pouvoir vous avertir lorsque l'Enquête Publique sera lancée, car nous n'aurons que 30 jours pour réagir, notamment avec une pétition... Alors autant vous faire connaître par mail avant via boltry2021@gmail.com car, dès l'ouverture de cette période, nous n'aurons plus le temps de chercher les personnes à contacter.

Il est aussi très utile de placer une affiche sur votre fenêtre à rue, sur votre clôture, boîte aux lettres ou à l'arrière de votre voiture, ou éventuellement côté trottoir. Ceci est une aide très précieuse, car permet d'atteindre le grand nombre de personnes peu connectées à Internet dans la zone concernée.

Pour le reste, à ce stade les choses "suivent leur cours". Si vous avez des compétences particulières qui peuvent aider sur l'un des volets du dossier, cela sera très apprécié également.

Merci d'avance!

Comité de Défense d'Andenne (CDA)

Le Comité de Défense d'Andenne nous soutient, notamment en nous finançant, sur leurs fonds propre. Mais leur trésorerie n'est pas illimitée, et nous allons devoir couvrir plusieurs frais.

Le CDA a remporté plusieurs batailles lors des projets précédents. On peut citer notamment le projet d'incinérateur à Seilles, l'usine de traitement de déchets Janus ou encore la défense de citoyens ayant "résisté" contre des représailles juridiques (gagnée en appel).

Ces expériences successives nous sont bien utiles aujourd'hui, et le seront certainement encore à l'avenir. Vous pouvez donc également nous aider en renflouant et en renforçant la trésorerie du Comité de Défense, dont voici les coordonnées bancaires:

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