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HISTOIRE
La Dauphine fut la première Renault à bénéficier des talents de Paule Marrot. On la voit ici en compagnie
de Fernand Picard, directeur du bureau d’études, accompagné de sa secrétaire, Reine Leroy.
L’artiste décoratrice
Paule Marrot dont
les tissus imprimés
connurent une grande
renommée, apporta
son sens de la couleur
à la Régie Renault.
Le bureau d’études
en profita pour
professionnaliser
cette discipline
en créant notamment
un laboratoire
des couleurs.
.
Photographiée en
1960 à Rueil-
Malmaison, Paule
Marrot teste de
nouveaux tissus
d’intérieur et un
nouveau nuancier
extérieur sur la
Floride.
Son arrivée a totalement bouleversé l’organisation
du constructeur, relate Fernand Picard
mais qu’en revanche, si elle voulait bien concevoir
pour la Régie les couleurs des automobiles,
ce serait la solution pour avoir des teintes à son
goût. » C’est ainsi que Paule Marrot fait entrer
son univers haut en couleur dans ce temple de
la sobriété qu’est alors la Régie. Son arrivée
a totalement bouleversé l’organisation du
constructeur, relate Fernand Picard: « Jusque-là,
la direction des études s’était peu intéressée aux
aménagements intérieurs et à la présentation extérieure
des voitures. Les couleurs étaient laissées
à l’initiative de la direction commerciale, qui
s’arrangeait avec le service fabriquant les peintures
et vernis, et avec le service publicité, pour
proposer les trois ou quatre options offertes à la
clientèle. » La conception de la sellerie des nou
veaux modèles se faisait dans l’atelier qui confectionnait
les carrosseries de luxe du constructeur
avant la guerre. Un travail placé sous la direction
de Georges Caron, lequel « le faisait d’ailleurs
bien, quoique d’une manière très personnelle,
n’acceptant aucune critique », témoigne Fernand
Picard.
Dans sa volonté de rationaliser le processus de
conception des nouveaux modèles, Fernand Picard
institue alors un groupe de travail pour définir
la présentation intérieure et extérieure avant
que le bureau d’études ne présente le produit à
la direction générale. Ce groupe de travail, qui se
réunit chaque lundi matin, est composé de personnalités
extérieures à l’entreprise, au premier
rang desquelles Paule Marrot. Ouvert à l’exper
tise artistique, Fernand Picard n’en demeure pas
moins un ingénieur. Il profite donc de la réorganisation
pour équiper ses laboratoires du matériel
nécessaire afin de tester la résistance des tissus
et peintures aux agents atmosphériques que
sont le soleil, l’humidité, le gel et la corrosion,
cela sous tous les climats.
La nouvelle organisation prit son essor avec le
lancement de la Dauphine, en 1955. En plus de
choisir les teintes de lancement et les tissus des
sièges, pour ce modèle qui marque l’arrivée des
couleurs et d’une certaine fibre artistique chez
Renault, « Paule Marrot dessina le médaillon de
capot et obtint la collaboration de Jacques
Arpels, le créateur des bijoux de Van Cleef et
Arpels, place Vendôme, pour la décoration de la
planche de bord », témoigne Fernand Picard.
Entrée dans l’ADN de Renault
Généralement associé à la Dauphine et à la Floride,
pour lesquelles son intervention demeure la
plus spectaculaire, Paule Marrot poursuivra sa
collaboration avec Renault jusqu’au début des
années 70. Son oeuvre ne restera pas sans suite.
La couleur fait alors partie intégrante de l’ADN du
style Renault, comme peuvent en témoigner les
teintes de lancement des R15, R17 et surtout
R5, où les verts pomme se disputent la palette
avec les oranges les plus vifs. On se rappellera
que la couleur entre dans le concept de Twingo I.
Enfin, tout récemment, le renouveau du design
Renault s’est tout naturellement appuyé sur la
force de tonalités plus chatoyantes les unes
que les autres. Et les Clio rouge Flamme ne se
comptent plus dans la rue.
PHILIPPE VERHEYDEN POUR RENAULT HISTOIRE
La banquette arrière de cette Dauphine
photographiée en 1963 avait reçu
les soins de la décoratrice.
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ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Claude Baïotti, Sophie Cutrim,
Valérie Guez, François Rouget.
IMPRESSION: Maury. ISSN : 02955806 DÉPÔT LÉGAL : à parution
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