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HISTOIRE
1900 1906 1919 1923 1925
HISTOIRE
1900 1906 1919 1923 1925
LOSANGE
La saga des logos
Dans un monde où l’évolution du design est devenue un moteur
essentiel du renouvellement de l’achat automobile, le losange du logo
apparaît en contrepartie comme le référent immuable des modèles Renault.
Cela n’a pas toujours été le cas…
J
J
usqu’en 1922, les véhicules Renault
ne portaient pas de façon
apparente un emblème de la
marque sur la face avant. Seule
une plaque de bronze marquée
Renault Frères était apposée
près du marchepied ainsi que
sur certains composants (moteurs, boîtes,
ponts…): cela correspondait à une réalité de
l’époque où beaucoup de véhicules étaient
vendus sans carrosserie. Il faut dire aussi que
l’avant des véhicules Renault avec son mini-
capot « alligator » et son radiateur derrière était
très identifiant. Dans le même temps, les catalogues,
papiers à lettre et autres documents publicitaires
portaient différents logos souvent très
différents les uns des autres.
Le premier logo Renault Frères qui mixe les
initiales F (Fernand), M (Marcel), L (Louis) et R
(Renault) apparaît en 1900, pour une production
de 179 véhicules.
Six ans plus tard, pour célébrer la victoire de F.
Sziz au Grand Prix de l’ACF sur le circuit de la
Sarthe (pas celui des 24 Heures du Mans mais
un circuit routier de plus de 100 km entre Yvrél’Évèque,
la Ferté-Bernard et Saint-Calais ), Renault
se choisit un nouvel emblème qui représente
l’avant de la voiture victorieuse. Dès 1919, une
nouvelle célébration s’impose, celle du char FT
17 qui affiche ainsi son concours à la victoire de
la guerre 1914-1918.
La genèse du losange débute réellement en
1923 avec la première apparition d’un logo Re
nault… Rond sur les capots, grille ajourée
masquant un trou derrière lequel était situé
l’avertisseur sonore. Ce même logo rond se
transforme en losange dès 1925, sans doute
pour mieux s’harmoniser avec les lignes anguleuses
et le pli central du capot. Il est d’abord
destiné aux véhicules sportifs et de haut de
gamme comme la 40 CV 6 cylindres (9121 cm3)
du modèle NM qui remporte le rallye de Monte-
Carlo avec M. Repusseau.
Jusqu’en 1939, le losange se retrouvera dans
des dimensions proportionnées aux calandres
sur tous les modèles autres que ceux portant le
suffixe « Stella ».
Le losange tarde à s’imposer
En effet, à partir de 1931, le losange disparaît
des modèles haut de gamme pour être remplacé
par une étoile à 5 branches (comme le « Pentastar
» de Chrysler!) sur la série des «Stella »:
Mona-, Prima-, Nerva-, Reina- et Supra-.
Pendant ce temps, les façades des garages
tardent à afficher le logo losange, et il faut attendre
les années 30 pour une application généralisée. Il
faut dire qu’une norme de lettrage de mars 1929
avec sept variantes typographiques (!) ne sera, elle
aussi, que très progressivement appliquée.
Après 1945, la signalétique reprend le logo losange
en l’agrémentant d’un fond orange et
mentionnant « Régie Nationale ». Dans le même
temps, la Juvaquatre puis la 4CV se parent d’un
losange monochrome en aluminium moulé, avec
là encore la mention « Régie Nationale ». En
Les années 50 font place à une certaine fantaisie.
Une tendance parfaitement illustrée par le logo de
la Dauphine (1956) avec couronne et dauphins.
1954 pour la 4CV et 1956 pour la Juvaquatre, le
losange change d’aspect : il est réalisé en plastique,
avec surmoulage, ce qui permet
d’introduire un fond rouge. Avec ce nouveau
mode de fabrication, les stylistes s’en donnent à
coeur joie et on assiste à une multiplication des
logos, avec ou sans losange, avec carte de
France, ou un trois-mâts toutes voiles dehors
pour la Frégate (introuvable), ou un dessin spécial
pour la Transfluide, ou encore une couronne
surmontée de trois dauphins pour la Dauphine...
En 1959, cela se calme (enfin!), et on revient
avec la Renault 4 à un losange modernisé, cou
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JANVIER2015
.
1951 1959 1972 1972 1992
Le passage du logo rond
(ci-dessus) au losange
était intimement lié à
la forme très particulière
du capot Renault avec
son arête centrale.
leur métal, duquel la mention « Régie Nationale »
a été supprimée. Ce logo inséré dans un autre
losange plus allongé, dit «pointes de diamant»,
apparaît pour les Renault 8 et 10.
En 1972, on donne plus de force au logo, réduit
à sa plus simple expression, à la fois stylisé et
élargi. Apparu sur les 15 et 17, le nouvel emblème
orna les premières 5. Mais un équipementier
(Kent) fit valider sa plainte pour plagiat par le
tribunal, ce qui obligea le constructeur à changer
rapidement le logo incriminé. Pour le remplacer,
Renault, qui était engagé dans un politique « art
et industrie » depuis 1967, fit appel aux ateliers
de Vasarely. C’est ainsi que fut rapidement adopté
ce logo, sous la contrainte, par un aréopage
mené par le président lui-même. À la fois simple
et travaillé, il voulait afficher une ambition de
technicité et d’esthétique, mais certains le jugeaient
un peu trop compliqué, en particulier
pour la signalisation des concessions. C’est à
cette époque que les premières normes de signalétique
(dites « norme orange ») ont été imposées
à l’ensemble du réseau France.
Les vertus de la constance
Vingt ans plus tard, soit en 1992, lui fut substitué
un nouvel emblème, à la fois plus simple et plus
massif par son relief, mais au moins aussi élégant.
Plus encore que les précédents, il suggérait
la qualité et la robustesse. Avec les années, il
grandira et s’affirmera de plus en plus jusqu’à
devenir, comme chez beaucoup de concurrents,
l’élément essentiel de la calandre. Depuis cette
date, la signalétique a seulement évolué par de
subtiles modifications des polices de caractère,
et le positionnement du nom de la marque par
rapport au « bloc logo ».
Cette constance retrouvée du logo de Renault
nous rapproche enfin de l’exceptionnelle stabilité
des identifiants des marques allemandes, suédoises
(et de Ford), qui a sans doute participé
à la construction de leur très bonne image de
marque! YVES DUBREIL POUR RENAULT HISTOIRE
SYNCHROSYNCHRO
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