2013-04 - Quelle place pour les hybrides par Michel Jullien

Résumé

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Parmi les différentes solutions suggérées pour résoudre le problème de la rareté à venir du pétrole, les véhicules hybrides ont actuellement, dans les médias et dans les milieux dit “autorisés”, une place de choix dans le domaine des véhicules terrestres. Mais ce véhicule hybride, d’où vient-il et quel éclairage pouvons-nous avoir sur son avenir ?

Le moteur à vapeur sera la vedette incontestable du début de l’extraordinaire épopée des transports automobiles terrestres. Le moteur électrique verra le jour en 1824 (M. Faraday). Le moteur thermique apparaît en 1860 (E. Lenoir).

Dans la lutte acharnée que se livrent ces trois technologies au début du 20ème siècle, le moteur thermique l’emporte grâce à son formidable atout : la miniaturisation possible (puissance massique imbattable) associée à l’utilisation d’une énergie primaire à très forte énergie massique (ou volumique), liquide et facile à transporter. Dans ces conditions, ses inconvénients seront très facilement acceptés (nécessité d’une boite de vitesses avec embrayage et d’un démarreur, vibrations, bruit...).

Les constructeurs n’auront de cesse de vendre leurs véhicules au plus grand nombre et pour cela de réduire les coûts et donc les prix d’achat et coûts d’utilisation. La consommation de carburant a toujours été une préoccupation des constructeurs et des... clients ! Les rendements des moteurs s’accroissent (de 4 % pour le moteur de Lenoir à 35 % et plus aujourd’hui) en même temps que leur puissance spécifique (de 4 à 5 ch /litre en 1900 à plus de 100 ch actuellement).

Mais il faut faire mieux... Alors revient sur le devant de la scène l’idée de l’hybride1 . Le moteur thermique de cette auto se voit secondé par un (ou plusieurs) moteurs électriques pour lui permettre de fonctionner le plus souvent possible dans les conditions où son rendement est optimum.

Les gains en consommation obtenus sont indéniables, même s’ils sont très dispersés et très dépendants des conditions d’utilisations. Les coûts et la masse supplémentaires ajoutés aux véhicules, liés aux fonctions techniques propres à l’hybridation, sont importants, même si leur réduction peut être raisonnablement envisagée. L’hybride est cher à fabriquer. Les marges des constructeurs dans ce domaine ne sont pas franchement étalées sur la table... L’Hybride est (très) cher à la vente.

Les hybrides ne vont donc pas dans le sens de “l’efficacité de lamatière” et encore moins vers le low cost et la diffusion de masse.

Alors, l’hybridation est-elle une technologie d’avenir ou de transition? L’histoire reste à écrire...

[1] - Le besoin qui fut à l’origine de ce concept était l’inconfort dû aux systèmes de transmission rudimentaire de l’époque. C’est l’origine de la création du premier hybride par Ferdinand Porsche, en 1900, avec sa La Lohner-Porsche Semper Vivus.