LES CHARS FT DANS LES BOIS DE MEUDON

la revue de Amis de Meudon

n° 268, 58 pages, 2018

Notes de lecture : Philippe Cornet

À l’initiative de Jean Menard, membre de l’association des « Amis de Meudon (1) » et de sa commission histoire, la mairie a organisé une exposition du 10 au 28 novembre 2018 sur le char Renault FT 17, et à cette occasion a publié un catalogue-guide de cette commémoration

Ce petit ouvrage est non seulement un guide, mais également un outil pédagogique qui donne une idée du rôle des blindés durant le premier conflit mondial, mais aussi des batailles dans lesquelles ils participèrent.

Le prétexte de cette manifestation en a été fourni par la proximité de Meudon avec l’usine de Boulogne-Billancourt qui construisait les fameux petits chars.

En effet, les terrains de l’Observatoire de Meudon ont servi à l’essai et à la réception par l’armée de ces blindés.

Cette revue présente sous forme chronologique l’histoire des chars de 1914 à 1918. Cela commence par la genèse de la chenille comme solution aux déplacements dans des terrains difficiles d’engins, qui devaient enjamber des tranchées et par la réflexion de stratèges militaires comme le colonel Jean- Baptiste Estienne, qui en avait vu l’utilisation tactique au combat. Cependant,il faut reconnaître que ce sont les Anglais qui fabriquèrent les premiers “ tanks” et qui les engagèrent en opérations pour la première fois le 15 septembre 1916 dans la Somme. Les résultats furent décevants ce jour-là et les mois suivants.


La France de son côté mettait au point deux chars lourds et mi-lourds le Schneider et le Saint-Chamond dont les performances au combat ne furent pas meilleures. Seule la bataille du 16 avril 1917 au Chemin des Dames démontra par le sacrifice du commandant Louis Bossut, la force et l’utilité de ces engins, mais la faible opérabilité parue un défaut de conception. Ce qui amena les Allemands à ne pas y croire. En effet, en élargissant les tranchées à plus de 3 m et en visant les réservoirs d’essence situés sur les flancs, ils infligèrent des pertes très importantes aux alliés. Ils portèrent alors leurs efforts sur l’aviation et l’artillerie lourde. Ils conçurent un char le : Stürmpanzerwagen dont seulement 20 exemplaires furent construits et qui n’eut aucun succès sur le terrain. C’est pourquoi sous l’impulsion de Louis Renault et du général Jean-Baptiste Estienne (promu en 1916), fut mis au point le char mitrailleur. On ne reviendra pas sur sa conception qui a été largement décrite dans plusieurs numéros de Renault Histoire (2).

Ce que nous apprend cette exposition est le rôle joué par la STAS (Section technique de l’artillerie spéciale) de Meudon. On découvre son implantation et les essais qui y furent réalisés. Ce qui fit dire au directeur de l’Observatoire dans son rapport annuel de 1918 : « Le chemin du parc dit du Gladiateur a beaucoup souffert de leurs passages [les chars] et nous aurons à demander au département de la Guerre une forte indemnité pour la remise en état de cette partie du parc. »

L’histoire ne dit pas si son souhait fut exaucé !

(1) Société historique de la ville de Meudon.
(
2) « Le char FT 17, naissance d’une légende », Philippe Cornet, RH 38, avril 2017 et « La mécanique du char FT 17 », Patrice Méchin, RH 43, octobre 2018.