Le sac du Salon d'été
L’affaire Dubuffet – Régie Renault

par Jean-Robert Bouyeure

Éditions  L'Harmattan  156 pages, 2018

Notes de lecture :  Charles-Louis Hamelle


Jean Dubuffet, Victor Vasarely : nous sommes un certain nombre d’anciens à nous souvenir de la décoration du nouveau siège de Renault, quai du Point du Jour, au début des années 70.

Les réactions des résidents et des visiteurs furent admiratives pour certains, étonnées pour d’autres ou négatives pour certains.

Par contre, beaucoup moins de personnes se souviennent du projet avorté du “Salon d’été”.

Ce dessein devait être implanté sur l’esplanade, entre les bâtiments où un espace était disponible. Jean Dubuffet est contacté par la Régie pour y réaliser “une oeuvre monumentale de dimension inégalée”. L’artiste sera payé pour la maquette du projet et Renault aura la charge de le faire construire.

Mais en 1975, coup de théâtre, des problèmes d’étanchéité au sous-sol apparaissent et un changement de Président eut lieu, Pierre Dreyfus est remplacé par Bernard Vernier-Paillez. Le projet est suspendu puis abandonné. S’ensuit une très longue procédure judiciaire qui débuta fin 1975 et dura jusqu’en 1983 avec de multiples rebondissements.

Dans un premier temps, les jugements furent à l’avantage de la Régie, mais les instances supérieures et la Cour de cassation en décidèrent différemment. Les plus grands maîtres du barreau, Roland Dumas, Georges Kiejman furent mis à contribution et cette histoire qui se termina de façon surprenante.

À vous de vous plonger sur ce livre pour connaître la fin.

Remarques du rédacteur :

« Pour compenser tous ses déboires Jack Lang, au nom du ministère de la Culture a commandé à Jean Dubuffet la “Tour aux figures” qui trône sur l’Île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux face aux ex-bâtiments du Point du Jour actuellement Groupe TF1. »

Cette affaire Dubuffet n’est pas sans rappeler une autre plus récente sur les droits moraux des artistes : “Les Tulipes” de Jeff Koons derrière le Petit Palais à Paris. Histoire qui s’est terminée de façon différente grâce à quelques généreux donateurs : merci messieurs Bernard Arnault, Xavier Niel, François Pinault... et à l’argent public.