2017-02 : Rétromobile 2017

Rétromobile cuvée 2017 (8 au 12 février) : Où l’investissement a remplacé la passion ? par Michel Jullien

(Photos de Jean Bral et Bernard Lical)

Lorsque l’on déambule dans les allées de Rétromobile, plus cette année encore, on y découvre un amoncèlement d’autos, plus mirifiques les unes que les autres, parquées comme des bestiaux, à l’étroit, entourées de frêles barrières, mais de barrières quand même, de sorte qu’il est difficile de les approcher.

Il est loin le temps du cambouis… des bricoleurs passionnés et amoureux de leur belle mécanique.

Les marchands ont envahi l’espace. On ne parle que des ventes aux enchères des derniers jours, spéculant sur des records absolus…

Il y a bien la centaine de clubs de tous poils et les constructeurs comme Renault, PSA, Volvo cette année, qui y exposent leur passé, mais, clairement, dans le but avoué de vanter auprès du très nombreux public émerveillé, leur joujoux de l’avenir : mais peut-on le leur reprocher? Certainement pas…

Alors, qu’en penser ?

Rétromobile reste une très grande manifestation à la gloire de l’Art Automobile, à l’heure où une armée de "Cassandre" explique que la "la bagnole c’est fini".

L’Automobile ancienne est devenue un "investissement refuge", comme les œuvres d’Art. Et bien tant mieux. Car ces bijoux, il faut les restaurer, les entretenir. Pour cela il faut des compétences, des artistes, des industriels qui, compte tenu de l’existence de ce marché, se lancent dans la fabrication de pièces, etc. Tout cela permet au passionné du fond de son garage de pourvoir trouver la pièce introuvable et le spécialiste pour l’aider à refaire les peintures, ou les selleries de l’objet de sa passion. Ce qui était très difficile il y a 10 ou 20 ans.

Alors, la boucle est bouclée…

Cette Ferrari Dino Berlinetta prototype de 1965 dessinée par Pininfarina atteindra aux enchères seulement 4 390 400 euros le record de la vente, loin des estimations, qui allaient jusqu’à huit millions d'euros.

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Panhard et Levassor Dynamic de 1936, en cours de restauration à la Cité de l’Automobile Mulhouse (ex Musée Slumpf).

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Chausson est né pratiquement avec l’automobile, spécialisé dans les radiateurs de refroidissement. Après la 2ème guerre mondiale, Chausson construira des autocars pour son compte mais aussi des autos pour les grands constructeurs (dont Renault)

Ce que l’on sait moins, c‘est que Chausson étudiera clandestinement (tiens, tiens…) pendant la deuxième guerre mondiale, cette micro car dénommée CHS, qui restera sans lendemain.

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Renault Viva Grand Sport de 1936

Ce concept car Initiale, présenté au Salon de Genève en 1995, représentait la vision du haut-de-gamme de la marque au Losange. Il était équipé d’un moteur V10 dérivé de la Formule 1. Excusez du peu…

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Ferrari fête ses 70 ans cette année. Cette 166 Mille Miglia est très emblématique de la Marque au cheval cabré.

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Cette magnifique Facel Vega FV3B de 60 ans d’âge. Un moteur Plymouth, V8 4,9 litres de cylindrée, 235 ch… La dernière Haut de Gamme Française.

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Très belle Alpine A110 1300S, inspiratrice de sa future « remplaçante » un peu nostalgique.

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Au détour des allées, on fait parfois des rencontres étonnantes : qui se souvient de cette Isetta des années 50, produite par ISO Rivolta (Italie), d’une architecture très particulière, à l’ergonomie certainement discutable? C’était le temps où l’on croyait en l’avenir d’une certaine automobile, pas forcément flamboyante, mais répondant à un juste nécessaire de besoin d’autonomie et de déplacement individuel.