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Le projet Spider, doit permettre de comprendre pourquoi la population des araignées de mer se porte si bien dans le golfe Normano-breton. Ces dix dernières années, le nombre d'araignées a été multiplié par trois, voire par quatre, notamment entre Paimpol et Granville.
Et si vous pêchiez de l'araignée de mer toute l'année ? Ces dernières années, la population des araignées de mer a fortement augmenté dans le golfe Normano-breton. En cinq ans, les débarques dans les ports bretons et normands ont doublé, elles sont passées de 4.000 à 8.000 tonnes par an. Pour comprendre ce phénomène, l'Ifremer vient de lancer une étude, le projet Spider (araignée en anglais). L'objectif est de "faire un bilan des connaissances en biologie et en écologie de cette espèce", alors que les études approfondies sur ce crustacé remontent à une quarantaine d'années, explique Martial Laurens, cadre de recherche à l'Ifremer, spécialiste des grands crustacés.
Du point de vue des ressources pour les pêcheurs, "c'est plutôt vu comme positivement", poursuit le scientifique. En revanche, ces "fortes biomasses se trouvent aussi dans des zones très proches de la côte, là où se trouvent des concessions de production de moules sur des systèmes de bouchot. Et là, c'est plutôt vu comme étant une situation négative pour les producteurs de moules, puisqu'il y a des prédations assez importantes dans certains secteurs", et donc économiquement, "ces situations sont difficiles à vivre pour ces acteurs-là".
Parce que les chiffres sont là : le nombre d'araignées de mer a augmenté. Difficile de dire de combien exactement, mais "on peut avancer très clairement que, au cours des dix dernières années, on a une biomasse qui a augmenté par trois, peut-être même par quatre" dans le golfe Normano-breton, explique Martial Laurans. "Une situation positive pour les pêcheurs, puisque la production et donc les débarquements en araignées qui ont fortement augmenté et principalement entre les ports qui sont compris entre Paimpol et Granville, où là des bateaux sont vraiment spécialisés dans la capture de l'araignée". Avec une production qui s'étend toute l'année, et plus seulement entre le début de l'automne jusqu'au début du printemps.
Comment alors expliquer la bonne santé des araignées de mer ? A l'Ifremer, Martial Laurans a plusieurs pistes. D'abord, "une réglementation et une gestion de la ressource de bonne qualité". La pêche à l'araignée est très réglementée, poursuit le scientifique, "il faut une licence qui permet d'aller pêcher les crustacés, avoir une autorisation d'accès à la ressource". Ensuite, la taille minimale de capture est de 12 centimètres. "Taille qui a toujours été analysée comme étant une bonne taille puisqu'en fait, on a une partie des araignées qui arrive à la taille adulte et qui ne font pas 12 centimètres. Donc, elles peuvent être pêchées, mais elles doivent être remises à l'eau, et donc on remet une partie de la biomasse des araignées qui ne va jamais être pêchée, et qui va assurer un minimum de biomasse féconde, et qui va assurer tous les ans de reproduction."
Ensuite, et c'est "là-dessus qu'on va travailler à essayer de comprendre si les araignées ont une capacité à se reproduire sur une période plus longue". Autrefois elles le faisaient une fois par an, et peut-être le sont-elles désormais en capacité de le faire "deux fois dans l'année, ce qui n'était pas du tout le cas il y a une quarantaine d'années", poursuit le scientifique. "On pense qu'au niveau biologie, il y a sans doute des conditions d'environnement plus favorables à l'araignée, (...) vraisemblablement parce que les conditions hivernales sont moins rigoureuses qu'il y a 10, 15 ou 20 ans."
Les premières conclusions du projet Spider devraient être connues d'ici un an.
Publié par : Typhaine Morin France Bleu
À l'initiative du Comité régional de la conchyliculture, l'effarouchement sonore a été testé au large de la côte ouest de la Manche au mois de juillet 2023. L'usage de cette technique, qui vise à faire fuir les araignées de mer qui mangent les moules de bouchot, devrait être généralisé.
C'est un vrai fléau pour les mytiliculteurs : les araignées de mer prolifèrent et ravagent les parcs à moules depuis sept ans sur les côtes de la Manche. Pour lutter contre cette prédation, les mytiliculteurs ont tenté plusieurs techniques : captures des araignées avant de les relâcher, casiers, protections sur les pieux. Sans grand succès. Il existe une autre technique qui était déjà utilisée par les producteurs de moules bretons : l'effarouchement sonore. Ce procédé a été testé dans la Manche cet été.
Le secrétaire d'Etat en charge de la Mer, Hervé Berville, avait annoncé lors d'une visite à Gouville-sur-Mer, Blainville-sur-Mer et Granville le 29 juin dernier que les conchyliculteurs manchois avaient maintenant eux aussi le droit d'effaroucher les araignées de mer. Le Comité régional de la conchyliculture a donc lancé une phase de test au mois de juillet, avec l'appui des scientifiques du Smel de Blainville, le syndicat Synergie mer et littoral. "Cette technique utilise le caractère craintif des araignées au bruit et aux vibrations pour tenter de les éloigner des élevages mytilicoles", explique Jean-Marc Jacquette, chargé de gestion au Comité régional de la conchyliculture.
Ce ne sont pas les mytiliculteurs eux-mêmes qui ont procédé à l'effarouchement. Ce sont deux pêcheurs de Granville qui ont des chalutiers assez petits, mais suffisamment puissants pour tracter l'engin qui sert à effaroucher les araignées. Un engin "qui ressemble fortement à un engin de pêches à coquilles, c'est à dire un bâton en acier de trois mètres avec des roulettes en caoutchouc qui permettent de le faire rouler sur le fond. Au lieu d'y mettre les engins de pêche pour les coquilles Saint-Jacques, on a greffé derrière des chaines de trois mètres", explique Théo Marais, l'un des pêcheurs qui a participé à cette expérimentation.
Les chaînes génèrent des vibrations et des bruits qui font fuir les araignées de mer. Pour être réussi, il faut que cet effarouchement soit réalisé pendant les grandes marées. "À partir du moment où vous effarouchez en périphérie de concession, si les crabes sont là, ils ont autant de chances de rentrer dans les concessions que de partir au large. Il n'y a que pendant les grandes marées qu'on a la certitude qu'ils ne pourront pas revenir dans les parcs", détaille Jean-Marc Jacquette.
Cette phase de test visait à s'assurer que l'outil utilisé pour l'effarouchement ne détériore pas la faune et la flore marine. C'est là que les scientifiques du Smel sont intervenus. Selon Jean-Marc Jacquette, ils ont constaté un impact "extrêmement faible" sur les fonds marins. L'autre enjeu, c'était de connaître l'efficacité du dispositif. Verdict ? "Ça semble efficace sur la majorité des secteurs. Les mytiliculteurs ont ressenti une moindre prédation, affirme Jean-Marc Jacquette, mais pas une absence de prédation. Ce n'est pas l'arme absolue".
Et en effet, un mois après ce premier essai, les araignées de mer reviennent déjà en nombre autour des parcs à moules. "On a 300 kilomètres de Bouchot, ça représente une emprise foncière colossale. Donc il est bien évident qu'un passage ne sera pas forcément suffisant pour juger d'une efficacité totale", ajoute Jean-Marc Jacquette. L'idée est donc maintenant de généraliser le dispositif d'effarouchement et de le répéter à chaque fois que les mytiliculteurs en auront besoin.
Publié par : Marie-Astrid Guégan - France Bleu
Les araignées de mer pullulent et ravagent les parcs à moules dans la Manche depuis plusieurs années. © Maxppp - MAXPPP Cyril Frionnet
Hervé BERVILLE a donné le feu vert à l'effarouchement des araignées dans la Manche
Hervé BerVille, secrétaire d’État à la mer, a rencontré les conchyliculteurs, ce jeudi 29 juin 2023, à Gouville-sur-Mer et Blainville-sur-Mer (Manche). Ils pourront désormais effaroucher les araignées qui prolifèrent autour des parcs à moules.
Secrétaire d’État à la mer depuis juillet 2022, Hervé Berville s’est rendu sur la côte Ouest de la Manche, ce jeudi 29 juin 2023. À l’issue de sa visite à l’entreprise conchylicole La Perle fine, à Gouville-sur-Mer et de sa rencontre avec des professionnels pendant une heure à Blainville-sur-Mer, Hervé Berville l’a annoncé : « Afin de réduire la pression sur la production, l’effarouchement des araignées de mer est possible dès demain, avec les pêcheurs quand c’est nécessaire. Un arrêté ministériel le permet. »
Une mesure réclamée depuis longtemps
Touchés par la prolifération d’araignées de mer depuis une demi-douzaine d’années, les conchyliculteurs normands réclamaient cette mesure depuis longtemps, alors que les Bretons en bénéficiaient déjà. Des professionnels de toute la côte Ouest avaient manifesté à Saint-Lô pour que l’État assouplisse la réglementation en vigueur autour de leurs concessions.
Un protocole scientifique lancé avec l’Ifremer
En février 2023, le secrétaire d’État avait également annoncé le lancement d’un protocole scientifique expérimental avec l’Ifremer pour comprendre le phénomène de prédation des araignées de mer sur les moules de bouchots.
Publié par : Ouest-France Christophe LECONTE.
Des transformateurs du crabe des neiges auront peut-être des moyens de rentabiliser les carapaces grâce à une étude qui démontre qu’elles peuvent servir à produire de l’engrais, à renforcer du béton et à neutraliser des eaux usées.
Ces conclusions sont encourageantes pour Louisbourg Seafoods, en Nouvelle-Écosse, l’un des partenaires qui appuient l’étude. L’entreprise fait composter chaque année 450 000 kg de déchets issus de la transformation du crabe, ce qui lui coûte 35 000$, précise le directeur Allan MacLean. Les installations de compostage se trouvent à 200 km de son usine.
Louisbourg Seafoods cherche à éviter ces coûts. Et si elle peut tirer des revenus de la transformation des déchets, c’est évidemment important pour elle, explique M. MacLean.
La pêche au crabe des neiges est l’une des plus lucratives dans les provinces de l’Atlantique. Elle est une source d’emplois et de revenus pour de nombreuses collectivités côtières.
La valeur de cette pêche en Atlantique et au Québec était estimée à 967 millions de dollars en 2017.
Cette année, les pêcheurs des quatre provinces de l’Atlantique ont eu un quota de 60 000 tonnes (60 millions de kg) de crabes des neiges. Les matières rejetées constituent un tiers de ce poids.
Louisbourg Seafoods s’est associée à l’Université du Cap-Breton, il y a quatre ans. Le but de l’étude effectuée notamment par la chimiste Stephanie MacQuarrie était de trouver de nouveaux débouchés pour les déchets des usines de transformation du crabe.
Le projet a reçu un financement d’environ 200 000 $ du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
Dans le cadre de ses travaux, Mme MacQuarrie a broyé des coquilles de crabe desséchées pour les réduire en particules. Elle a ensuite brûlé les particules. Ce processus s’appelle pyrolyse. Elle a ainsi obtenu du biocharbon. Le processus a aussi donné une biohuile qui dégage une chaleur élevée quand elle brûle.
Les tests effectués en laboratoire démontrent que les particules non brûlées, principalement constituées de carbonate de calcium, et le biocharbon sont des engrais efficaces, explique Mme MacQuarrie. Ces matières peuvent aussi servir à neutraliser des eaux acides à faible dose.
Le biocharbon a été testé sur des résidus miniers au Cap-Breton. Il a permis d’en retirer le fer, qui est produit contaminant courant dans ces résidus.
Les tests en laboratoire concluent aussi que le biocharbon peut servir à renforcer du béton.
Stephanie MacQuarrie est enthousiasmée par ces travaux qui consistent à transformer des déchets en des produits de plus grande valeur et qui peuvent remplacer des matériaux en divers domaines.
Allan MacLean et Stephanie MacQuarrie ont présenté cette semaine les résultats de l’étude à l’industrie et au gouvernement.
L’industrie du cannabis s’intéresse aussi à ces travaux, ajoute Mme MacQuarrie.
La chimiste n’est pas la seule qui effectue ce genre d’étude. Des chercheurs de l’Université McGill, à Montréal, ont déjà transformé des carapaces de homards, de crevettes et de crabes en un plastique biodégradable.
Des défis à relever
La saison de pêche au crabe des neiges est généralement courte, d’avril à juillet, et les pêcheurs peuvent en débarquer une grande quantité en peu de temps.
Il faudrait donc stabiliser rapidement les déchets des usines et probablement centraliser quelque part leur transformation. Il faudrait pour cela des installations de séchage et de brûlage à l’échelle industrielle.
Les prochaines démarches
Des transformateurs du Cap-Breton vont se rassembler la semaine prochaine pour discuter de l’étude et des applications potentielles pour les déchets de leurs usines.
Allan MacLean estime que la transformation de ces déchets peut être rentabilisée en deux ou trois ans.
Avec les renseignements de Paul Withers, de CBC
#valorisation #béton #crabe #transformation
Franck Lemonnier, vice-président de l’association des conchyliculteurs de Chausey, inquiet quant à la qualité des eaux littorales. | OUEST-FRANCE
À la suite des propos de Gérard Dieudonné, président du Syndicat mixte des bassins-versants des côtiers granvillais, Franck Lemonnier, vice-président de l’association des conchyliculteurs de Chausey, s’étonne.
Il y était question de la qualité des eaux littorales. "Gérard Dieudonné affirme que depuis près de vingt ans, une amélioration de la qualité des eaux littorales est constatée par temps sec avec cependant une vulnérabilité persistante par temps de pluie."
Le professionnel mytilicole note "qu’en langage simple, pour le syndicat mixte, cela revient à dire que quand il fait beau, tout va bien et quand il pleut, c’est pollué. J’aimerais que ce cela soit vrai, mais je ne comprends rien à cette affirmation".
Il ajoute : "Nous sommes touchés par des périodes de fermeture de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues, et bien souvent en période de beau temps. Cela a notamment été le cas l’an dernier, en fin de période estivale. Le 25 août, par exemple, la production de moules de bouchot sur le secteur Hauteville-Annoville a été interdite. De surcroît, il n’y a pas un été sans fermeture de plages."
Face à la réalité du terrain et les déclarations de Gérard Dieudonné, Franck Lemonnier ne comprend pas l’optimisme du syndicat mixte, et s’inquiète des conséquences d’un milieu dégradé tant comme citoyen que comme entrepreneur responsable de production alimentaire humaine et conclut : "Il y a urgence. Demain il sera trop tard."
Publié par Ouest-France
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe
Les araignées de mer se délectent des moules de bouchots. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a annoncé le lancement d’un protocole scientifique expérimental avec l’Ifremer pour comprendre le phénomène de prédation des araignées de mer sur les moules de bouchots.
Les mytiliculteurs de la Manche doivent faire face, depuis plusieurs années, à l’invasion des araignées de mer sur les parcs de moules de bouchots. Le vorace crustacé a en effet pris ses aises dans les parcs et se délecte de cette nourriture en libre-service (Ouest-France du 10 octobre 2022). Le phénomène est impressionnant : des grappes d’araignées se collent aux pieux, certaines restent même coincées sous les protections en plastique posées par les mytiliculteurs.
Vendredi 10 février 2023, Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer, a annoncé le lancement d’un « protocole scientifique expérimental avec l’appui de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) pour mieux comprendre le phénomène de prédation des araignées de mer sur les cultures de moules de bouchots et rechercher des dispositifs d’effarouchement ».
Le piégeage insuffisant
Ce protocole de recherche se déroulera dans la baie de l’Arguenon dans les Côtes-d’Armor, près de Saint-Cast-le-Guildo, à partir de l’été 2023. « Par arrêté préfectoral, les professionnels ont la possibilité, depuis plusieurs années, de mettre en œuvre des moyens de piégeage des araignées de mer, par filet ou casier, afin de les relâcher au large. Toutefois, on constate aujourd’hui l’insuffisance de ces méthodes avec des pertes jusqu’à 70 % de la production de moules. »
« L’idéal ? Mangez de l’araignée ! »
Pour les mytiliculteurs manchois, ce n’est qu’un début. « C’est bien que le ministère commence à se réveiller au bout de trois ans, souligne Loïc Maine, mytiliculteur à Bricqueville-sur-Mer (Manche). Mais on sait que de telles études durent longtemps. Or, ce que nous espérions, c’était une réaction rapide afin de pouvoir réguler l’espèce. Combien de temps nos entreprises vont-elles pouvoir tenir ? »
Loïc Maine espère toujours des solutions. « On se demande pourquoi certains réclament des licences de pêche aux crustacés et ne les obtiennent pas. Parfois, les réponses apportées sont un peu déconnectées du terrain. » La Normandie, où ce crustacé est moins consommé, manque également de débouchés pour la filière. La criée de Granville n’a enregistré « que » 231 tonnes d’araignées à la halle à marée en 2022. « L’idéal ? Mangez de l’araignée ! », sourit Loïc Maine.
Le bulot aussi
Président du comité régional de la conchyliculture Normandie mer du Nord, Thierry Hélie note un point positif avec cette étude commandée : « Il est enfin acté que les moyens qu’on nous donne depuis des années sont insuffisants face à une prédation persistante que nous signalons depuis 2008. Je note aussi que c’est une réflexion nationale qui est enclenchée. Désormais, nous demandons d’avoir un principe général de droit de protection de nos élevages. Et la biodiversité y gagnera. » Car l’araignée ne se contente pas des moules. Véritable prédatrice, elle commence aussi à jeter son dévolu sur le bulot, lui-même fragilisé par le réchauffement des eaux.
Ecrit par Marie CAROF-GADEL (Ouest-France)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #prédation #ifremer
L’Ifremer va conduire en Bretagne une étude face à la prédation des araignées de mer sur les moules de bouchots. Les mytiliculteurs manchois espèrent des solutions plus rapides.
Est-ce un début de réponse apporté par le secrétariat d’État à la mer face à l’invasion des araignées de mer sur les parcs de moules de bouchots ? Vendredi 10 février 2023, Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer a annoncé le lancement d’un « protocole scientifique expérimental avec l’appui de l’Ifremer pour mieux comprendre le phénomène de prédation des araignées de mer sur les cultures de moules de bouchots et rechercher des dispositifs d’effarouchement ».
Des recherches sur les araignées de mer menées dans les Côtes-d’Armor
Ce protocole de recherche se déroulera dans la baie de l’Arguenon dans les Côtes-d’Armor, près de Saint-Cast-le-Guildo, à partir de l’été 2023. « Par arrêté préfectoral, les professionnels ont la possibilité, depuis plusieurs années, de mettre en œuvre des moyens de piégeage des araignées de mer, par filet ou casier, afin de les relâcher au large. Toutefois, on constate aujourd’hui l’insuffisance de ces méthodes avec des pertes jusqu’à 70 % de la production de moules. »
« Réguler l’espèce »
Pour les mytiliculteurs manchois, ce n’est qu’un début. « C’est bien que le ministère commence à se réveiller au bout de trois ans, souligne Loïc Maine, mytiliculteur à Bricqueville-sur-Mer. Mais on sait que de telles études durent longtemps. Or ce que nous espérions, c’était une réaction rapide afin de pouvoir réguler l’espèce. Combien de temps nos entreprises vont-elles pouvoir tenir ? »
« Nous demandons d’avoir un principe général de protection de nos élevages »
Loïc Maine espère toujours des solutions. « On se demande pourquoi certains réclament des licences de pêche aux crustacés et ne les obtiennent pas. Parfois, les réponses apportées sont un peu déconnectées du terrain. »
Président du comité régional de la conchyliculture Normandie mer du Nord, Thierry Hélie note un point positif : « Il est enfin acté que les moyens qu’on nous donne depuis des années sont insuffisants face à une prédation persistante. Je note aussi que c’est une réflexion nationale qui est enclenchée. Désormais nous demandons d’avoir un principe général de droit de protection de nos élevages. Et la biodiversité y gagnera. »
Ecrit par Marie CAROF-GADEL (Ouest-France)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #Bricqueville-sur-Mer
Les araignées de mer ont jeté leur dévolu sur les moules de bouchots. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Pêcheur et mareyeur, Yoann Guérin demande une licence pour pêcher l’araignée de mer. Mais elle lui est pour le moment refusée.
Une solution face aux araignées, Yoann Guérin en a une. Ce pêcheur mareyeur de Bréville-sur-Mer (Manche) réclame depuis deux ans une licence de pêche aux crustacés pour pêcher spécialement les araignées. Son projet ? Mille casiers dans la baie de Granville. « On me l’a refusée en 2021, j’attends la réponse pour cette année mais je ne suis pas optimiste. »
Une question économique ? « Au comité des pêches de Normandie, on me répond qu’il n’y a pas de débouchés sur les araignées… Pourtant, elles existent. Comme les Bretons, on vend à l’export vers l’Espagne. Cet été, on est même allé chercher des araignées à Hillion (Côtes-d’Armor) pour faire face à la demande. »
Yoann Guérin constate pourtant chaque jour le besoin sur la façade de la Manche. « J’ai un associé à Boulogne-sur-Mer et là-bas aussi c’est une catastrophe. Chez eux, les armements qui font la pêche aux poissons plats sont en train d’abandonner. »
Après les moules, les coquilles Saint-Jacques ?
Yoann Guérin a d’autant plus de mal à accepter cette décision que ses homologues bretons ne rencontrent pas du tout le même problème. « J’en suis au point où j’envisage d’acheter un bateau en Bretagne pour avoir la licence et venir pêcher ici. Je ne comprends pas, on a un produit en abondance, ce n’est pas une pêcherie menacée. »
Yoann Guérin s’est rapproché des mytiliculteurs pour cerner les besoins. « À l’heure actuelle, nous payons du carburant inutilement pour aller rejeter les araignées en mer, souligne le mytiliculteur Loïc Maine de Bricqueville-sur-Mer. On nous affirme qu’il n’y a pas de débouchés en Normandie car il n’y aurait pas de culture normande de consommation d’araignée hormis la moussette [nom local des jeunes araignées de moins de deux ans]. Mais il faudra faire quelque chose. Que se passera-t-il s’il n’y a plus de moules et que les araignées se mettent à dévorer les coquilles ? Là ça bougera mais ce sera trop tard pour nous. »
Ecrit par Marie CAROF-GADEL (Ouest-France)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #Bricqueville-sur-Mer
Depuis plusieurs années, sur la côte ouest de la Manche, les mytiliculteurs constatent une prolifération des araignées de mer, qui se régalent des moules de bouchot. Ils réclament une régulation de l’espèce.
C’est une grappe compacte, qui s’est jetée sur le bouchot. « Vous voyez ? Les moins malignes passent sous la protection plastique et restent coincées ! Elles ne peuvent plus bouger. Mais ça montre bien leur voracité ! » Loïc Maine est mytiliculteur à Bricqueville-sur-Mer (Manche). Et depuis quelques années, il a vu proliférer un très encombrant prédateur sur ses moules : les araignées de mer.
Le crustacé s’est fait une place de choix dans les eaux normandes et a trouvé avec les moules de bouchot une nourriture en self-service. « À Chausey, c’est 30 à 40 % de prédation sur les moules adultes récoltables. Nos naissains sont aussi attaqués. On a de plus en plus de mal à amener une moule à taille adulte. À la côte, on est environ à 10 % de prédation. Les araignées sont des crustacés de grands fonds, elles affectionnent les eaux froides à 60 m de profondeur, donc Chausey et ses fosses, c’est le paradis.
Seulement voilà, l’araignée de mer a un peu trop pris ses aises ces dernières années. « Elle a toujours été là, confirme le mytiliculteur de Bricqueville-sur-Mer, il y a toujours eu une prédation mais elle était gérable. Mais avec le réchauffement climatique, l’araignée s’est adaptée et a multiplié ses pontes. Comme elle n’a pas été pêchée pendant le Covid, elle était tranquille. »
La cohabitation est devenue infernale. D’autant qu’il est, pour les mytiliculteurs, quasiment impossible de se débarrasser de l’intrus. « En 1997, il y a eu une politique de préservation de cet animal mais après il n’y a eu aucun suivi », peste Loïc Maine.
Pêcher et relâcher plus loin : Aujourd’hui, les mytiliculteurs n’ont droit qu’à une chose : « On a appelé ça « l’arrêté Shadock » : on peut capturer les araignées au casier, pour aller les relâcher plus loin en mer. Une araignée peut parcourir 2 km par jour, elles sont donc tout de suite de retour. »
Cinq tonnes par jour sont remises à l’eau entre Agon-Coutainville et Saint-Vaast-la-Hougue. Les bouchots sont attaqués sans relâche. « Il n’y a aucune logique. Nous payons un pêcheur juste pour aller balancer les araignées en mer. » Une situation d’autant plus compliquée que les araignées ont tellement grossi qu’elles ne rentrent plus dans les casiers.
Un nouvel arrêté préfectoral :
Plusieurs réunions se sont tenues entre les professionnels et les services de l’État, qui ne nient pas le phénomène. « Il y a vraiment une prolifération, constate Françoise Plouviez-Diaz, sous-préfète de Coutances. J’ai vu les dégâts. » Un nouvel arrêté a été rédigé, sur le modèle de ce qui existe en Ille-et-Vilaine. Il autorise l’usage de la drague anglaise, ce filet qui permet de ramasser les araignées sur le fond.
Sa signature se fait toutefois attendre. Les mytiliculteurs manchois jugent la réaction trop tardive, alors que les prédations devraient cesser d’ici à quelques semaines, avec une météo moins clémente. « On est au stade où l’effarouchement ne sert plus à rien, prévient Loïc Maine. Il faut réguler cette espèce qui est en train de prendre le pas sur toutes les autres ». Pas si simple. « Ce ne sont pas des animaux que l’on peut détruire comme ça. Il faudrait que l’espèce soit classée prédatrice, compétitrice ou invasive », explique Françoise Plouviez-Diaz.
"Une espèce qui se mange"
La solution pourrait se trouver dans l’assiette du consommateur. « Nous souhaitons travailler au développement d’une filière pour ces araignées qui sont source de protéines, affiche la sous-préfète. Le hic est, qu’en France, les gens les mangent peu. Elles sont difficiles à préparer ». Se pose aussi la question des licences. Si elles existent en Bretagne, aucune n’a été accordée dans la Manche. « D’ici à cinq ans, il n’y aura plus de mytiliculteurs en Manche Ouest », alarme Loïc Maine. La préfecture promet un nouveau point avec la profession en novembre.
Ecrit par Marie CAROF-GADEL et Arnaud LE GALL. (Ouest-France)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #prédation #arrêté #covid
Le mercredi 21 septembre 2022, devant la préfecture de la Manche à Saint-Lô, 80 mytiliculteurs de la côte d'ouest ont manifesté pour réclamer des mesures contre l'araignée de mer.
C’est la bête noire des mytiliculteurs : l’araignée de mer prolifère depuis plusieurs années dans la Manche et s’attaque aux moules de bouchot. Ce mercredi 21 septembre 2022, quatre-vingts professionnels de la côte ouest du département ont manifesté devant la préfecture de la Manche à Saint-Lô pour réclamer des mesures contre cette espèce envahissante.
« Voilà cinq ans que l'on constate une prolifération des araignées de mer et nos alertes restent lettre morte auprès des autorités administratives. L'espèce vient se restaurer sur nos pieux. Pour essayer de maintenir nos productions, on est obligé de mettre des protections plastiques et de réensemencer plusieurs fois nos pieux au lieu d'une seule par année. » Vincent Godefroy du Syconord et président national du Groupement des mytiliculteurs sur bouchot
Les araignées sont devenues tellement grosses que l’on ne peut plus les capturer dans des casiers. L’animal fait des ravages et menace une activité économique. Le département compte environ 300 concessions de moules de bouchot, principalement sur la côte ouest de la Manche.
Les professionnels demandent des mesures d’urgence pour chasser le prédateur : « En Angleterre, ils ont pris la décision de les écraser ». Ils voudraient l’autorisation de mener des dragages pour les éloigner des parcs. Des expérimentations sont menées en Bretagne.
« On nous autorise seulement à mettre des casiers et à les rejeter plus loin en mer. Le problème, c'est qu'elles sont devenues tellement grosses que l'on ne peut plus les capturer dans des casiers. » Vincent Godefroy
Mesures de lutte : Les mytiliculteurs sont suspendus à une décision du préfet et du ministère. Ils tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme : « va-t-on défendre une profession et un plat favori des Français ou importer des moules du Chili ? » Ils ont défilé de la mairie de Saint-Lô à la cité préfecture, un cercueil en tête symbolisant la menace qui pèse sur cette activité. Une gerbe avec la mention « Mytiliculture normande 1963-2023 » a été déposée devant les grilles de la préfecture.
Une délégation de six personnes a été reçue par les autorités préfectorales.
Le préfet s’est engagé à prendre une mesure d’effarouchement : « Pour répondre à l’urgence et en complément des mesures déjà prises, un arrêté similaire à celui actuellement en vigueur dans le département d’Ille-et-Vilaine sera instauré dans la Manche, permettant l’expérimentation de nouvelles mesures de lutte contre les prédations, notamment par le recours au dragage des fonds autour des concessions mytilicoles, indique la préfecture.
Parallèlement, un travail collaboratif entre les services de l’État et ces professionnels se poursuivra cet automne, afin d’étudier la valorisation économique des araignées de mer et la structuration d’une potentielle filière. » Un bilan sera fait en novembre.
Martial LAURANS : Il y a des pistes envisageable par les chercheurs : le réchauffement climatique
D’après Martial LAURANS il y’en a beaucoup qui survivent parce qu’il y a une prédation assez faible et peut-être aussi des conditions hivernales qui leur sont favorables et donc pas de mortalité. On sait très bien que des conditions hivernales un petit peu drastiques avec des températures froides ou des conditions des houles ne sont pas forcément tout le temps favorables et entraînent des mortalités assez importantes.
En normandie les hivers de plus en plus doux favorisent le développement des juvéniles. Les adultes se reproduisent sur les côtes et dévastent les élevages de moules.
Loïc MAINE (responsable section moules au comité régional conchylicole) :
Announce que pour cette année (2022), cette récolte c’est entre 20 et 25% de moins de production. L’année prochaine on peut annoncer déjà 40% de moins, voire 50%, donc cela va mettre nos exploitations en péril.
Déjà 10 millions d’euros de pertes… Les mytiliculteurs ont seulement le droit de les capturer vivantes et de les relâcher au large. Solution selon les mytiliculteurs : les pêcher plus et les consommer d’avantage.. (avis des amateurs).
Publié par Gilles Patry (Le Figaro)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #prédation #réchauffement #climatique
Environ 70 producteurs de moules se sont rassemblés devant les grilles de la préfecture de la Manche à Saint-Lô © Radio France - Pierre Coquelin
Un cercueil noir, une gerbe en mémoire de la "mytiliculture normande, 1963-2023 ?", des pancartes comme autant de symboles du désarroi d'une profession... C'est une procession silencieuse aux allures funèbres qui a arpenté le centre-ville de Saint-Lô ce mercredi en début d'après-midi, de la mairie à la préfecture. Environ 70 producteurs de moules de bouchots venus exprimer leur inquiétude face à la prolifération des araignées de mer, un crabe qui décime leurs élevages.
Des araignées qui d'habitude vivent plus au large. Mais ces derniers temps, ne trouvant plus assez de nourriture, elles tendent à s'installer une bonne partie de l'années près du littoral. L'Ifremer voit cette progression depuis 2015 au large des côtes normandes. Réchauffement des eaux ? Changement de comportement ? Plusieurs hypothèses sont avancées. Quoiqu'il en soit, le premier département mytilicole de France en "paye les pots cassés" de ces "hordes d'araignées", explique Loïc Maine, producteur de moules de Bricqueville-sur-Mer, sur la côte ouest de la Manche.
Sur Chausey, nous sommes à 50% de rendements de moules en moins, et sur la côte, environ 25% en moins. Imaginez n'importe quel producteur avec 25 à 30% de moins de récoltes. Les autorités doivent prendre des mesures, si on veut maintenir l'activité mytilicole sur la côte ouest. Continuer ou arrêter... Vu le nombre de prédations, je nous donne encore cinq années - Loïc Maine, producteur de moules de Bricqueville-sur-Mer
"ça fait plus de cinq ans qu'on alerte les pouvoirs publics pour avoir des solutions contre ces prédateurs invasifs et ravageurs__, mais on n'a eu que des mesurettes", confie Vincent Godefroy, président du syndicat des conchyliculteurs de Normandie - Mer du Nord (Syconor). La moule de bouchots est "un produit qui s'élève tout seul, dans un milieu naturel, sans impact sur les réserves d'eau. Et on n'est pas capable de le préserver. Donc on va augmenter les importations de moules venant du Chili ou d'autres pays pour compenser le manque", précise Loïc Maine.
"Comme les sangliers" : Ce que demandent les producteurs de moules, c'est une sorte de permis de tuer pour ne pas mourir. "On veut pouvoir au moins réguler cette surpopulation. C'est exactement la même chose que les sangliers qui, à terre, ravagent les exploitations. On veut pouvoir se défendre. La profession et les fonds marins sont ravagés par cette espèce invasive", note Vincent Godefroy.
La population a décuplé, de nos côtes à celles de la Cornouaille, au sud de l'Angleterre. Les Anglais n'ont pas hésité à les détruire car ça arrivait sur les plages, et les gens ne pouvaient plus se baigner - Vincent Godefroy, président du syndicat des conchyliculteurs de Normandie - Mer du Nord
L'Etat autorisait déjà le piégeage des araignées par casier. Une solution que certains jugent inefficace car les prédateurs sont trop gros. Des crabes qui sont prélevés et rejetés plus au large. "Nous n'en sommes plus au stade des effarouchements. Avec une espèce dont la population double chaque année et qui est de moins en moins pêchée, nous ne sommes plus dans un taux d'effarouchement. On en est arrivés à ce que certains pêcheurs évitent des zones pour ne pas remonter que des araignées. Désormais, il va falloir réguler. L'essentiel prédateur, c'est l'homme. Il faut détruire ou que tout le monde en mange !". Une manière de retrouver un équilibre comme aux débuts de la mytiliculture manchoise des bouchots, en 1963.
Dans un communiqué, la préfecture de la Manche indique que "pour répondre à l’urgence et en complément des mesures déjà prises, un arrêté similaire à celui actuellement en vigueur dans le département d’Ille-et-Vilaine sera instauré dans la Manche, permettant l’expérimentation de nouvelles mesures de lutte contre les prédations, notamment par le recours au dragage des fonds autour des concessions mytilicoles". Des mesures d'urgence dont le bilan sera tiré en novembre lors d'une prochaine réunion entre les représentants des mytiliculteurs et la préfecture. Plus de 16.000 tonnes de moules de bouchots sont produites chaque année dans la Manche.
Ecrit par Pierre Coquelin (France bleu de Cotentin)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #prédation #Mer
Franck Le Monnier, mytiliculteur à Chausey (Manche), a dénoncé dans d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux le 29 juillet 2022, le manque de réalisme des administrations de la Manche. La préfecture a répondu ce vendredi 5 août 2022 dans un communiqué.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 29 juillet 2022, le mytiliculteur de Chausey (Manche) s’inquiète de la non-assistance de l’administration face aux prédations des moules d’élevage par des araignées de mer. Une tendance qui s’accentue d’année en année et qui engendre des pertes d’exploitation conséquentes. « J’aurais dû faire autre chose que mytiliculteur », déclare Franck Lemonnier sur sa vidéo, qui atteint plus de 8 000 vues ce vendredi 5 août 2022. Il exprime sa colère face au manque d’initiatives, qui selon lui, laisse en suspens depuis deux mois la signature « d’une autorisation de chalutage ».
Une réponse dans un communiqué
La préfecture de la Manche a donné des éléments de réponse, ce vendredi 5 août 2022. «En étroite relation avec le conseil régional de la conchyliculture de Normandie, l’État travaille avec les professionnels afin de développer et de tester des procédures expérimentales de protection. U n arrêté portant mise en œuvre de mesures de protection des concessions mytilicoles a été pris la préfet de la Manche le 30 mai dernier.» Cet arrêté permettrait aux professionnels de mettre en œuvre des techniques de piégeage par casier ou filet, jusqu’au 31 octobre 2022.
Selon la préfecture, «les échanges se poursuivent entre les services de l’État et les représentants de la profession mytilicole afin de travailler sur des retours d’expérience, de développer et de mettre en œuvre de nouvelles techniques».
Ecrit par : Théo LECLERC (Ouest-France)
Photo : La mytiliculture subit des pertes importantes d’année en année, dues aux prédations des moules d’élevage par des araignées de mer. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #prédation #Granville #Chausey
La production de moules de bouchot souffre grandement de la présence d’araignées de mer qui se nourrissent de quantités très importantes de moules.
C’est la fin de la saison et c’est le moment de la récolte pour les mytiliculteurs. En effet, c’est la saison ou les moules sont mûres pour la cueillette, pourtant cette année, la quantité est moins importante que prévue. Certains bouchots sont entièrement vides. "Il ne reste plus rien. Moi, je n’ai jamais vu des poteaux où il reste plus une seule moule. Ça, c’est la première fois que je le vois", déplore Titouan Le Souquet, mytiliculteur. L’homme a perdu 150 tonnes de moules, soit l’équivalent de 300 000 euros.
Des exploitations menacées
Ces pertes colossales sont dues aux araignées de mer qui dévorent les moules. Elles sont plusieurs dizaines à avoir été filmées par des plongeurs dans les profondeurs marines. Ainsi, elles grimpent sur les poteaux puis vont ingérer une quantité astronomique de moules. Pour essayer d’empêcher ce fléau, les éleveurs se servent de caisse à homard pour repêcher les animaux et les relâcher vivantes loin de leur exploitation. Aussi, des protections en plastiques sont testées pour éviter que les araignées de mer ne s’attaquent aux moules, mais le résultat est peu probant. Les exploitations sont menacées.
Ecrit par : T.Paga, M.Beaudouin, S.Ruaux - France Info, France 2
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Des protections sont installées pour empêcher les crabes de monter sur les pieux pour dévorer les moules (photo : Fabrice JULIEN)
Outre les goélands, de nouveaux prédateurs comme des crabes, mais également des algues toxiques, menacent les gisements de moules de la côte picarde. Une des conséquences du réchauffement climatique qui profite à la prolifération dans la Manche d’espèces très voraces comme les araignées de mer ou les poulpes.
Lundi 11 juillet 2022, sur l’immense étendue de sable de Quend Plage, une détonation sourde et régulière résonne au loin. Non, il ne s’agit pas des répétitions du feu d’artifice du 14 juillet, mais du bruit provoqué par un canon effaroucheur, destiné à éloigner les goélands des pieux de bouchots. « Ce sont des voraces, ils bouffent tout, sans cette surveillance, il n’y aurait plus aucune moule sur la côte picarde », assure Benjamin Vignolles, l’un des quinze mytiliculteurs installés sur ces trois kilomètres de plage au nord de la baie de Somme, en guerre avec le volatile, mais pas seulement. « Des goélands, il y en a toujours eu, en revanche, nous devons faire face à de nouveaux prédateurs, et c’est un peu plus embêtant.»
Ces dernières années, sous l’effet du réchauffement climatique, de plus en plus de crabes ont en effet tendance à se rapprocher des côtes de la Manche à l’approche de la saison estivale. Ils se régalent des jeunes mollusques fixés sur les cordes où ils sont censés poursuivre leur croissance. « Cela se produit surtout au cours du mois de juin et début juillet lorsque les moules sont encore assez petites et friables pour être débordés par les crabes, c’est à ce moment-là qu’il faut être vigilant », explique le mytiliculteur.
Des protections contre les crabes : Pour contrer l’appétit vorace des crustacés, les mytiliculteurs installent au pied des pieux des « tahitiennes », sortes de jupes à frange en plastiques destinées à empêcher le crabe d’atteindre les moules.
Le stratagème semble efficace, pour l’instant, mais les effets du réchauffement climatique sont bien réels et compliquent le travail des producteurs de moules, dont le gisement a été lourdement impacté l’an dernier par l’apparition d’une micro-algue, qui a détruit près de 70 % de la production du mytiliculteur.
Du côté de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), on surveille de très près le développement de ces algues toxiques habituellement rencontrées sous des latitudes bien plus chaudes. Goélands, crabes, algues toxiques ne sont cependant pas les seules menaces qui planent sur les 100 000 pieux de bouchot plantés dans le sable de la côte picarde depuis le début des années 1970.
Araignées de mer, daurades royales, mais également poulpes sont autant de prédateurs voraces très gourmands de moules et qui semblent se plaire de plus en plus dans les eaux réchauffées de la Manche.
Pour Benjamin Vignolles, qui écoule sa production auprès des restaurateurs du littoral, et une partie en vente directe le samedi matin au port du Hourdel, la saison, malgré les menaces, semble néanmoins avoir bien débuté. « Pour l’instant, on arrive à contenir les prédateurs, les carnets de commandes sont pleins et la qualité est au rendez-vous. Pourvu que ça dure. »
Ecrit par FABRICE JULIEN (Courrier picard)
#Normandie #Manche #Mytiliculture #moule #araignéedemer #crabe #prédation #Granville #réchauffement #climatique
Rien ne les arrête ! Chaque jour, des milliers d'araignées voraces s'en prennent aux moules de bouchot de la côte ouest du Cotentin. Elles engloutissent 20 % de la production. Les mytiliculteurs sont bien autorisés à les capturer, mais ils doivent les rejeter à la mer. C'est sans fin...
Il faut attendre que la mer se retire pour constater les dégâts. Chaque jour, Vincent Onfroy inspecte son parc à Bricqueville-sur-Mer. "Là on a des pieux qui ont été ensemencés au mois de juin. Les moules s'étalent sur les bouchots. Elles noircissent les pieux". Le constat est désarmant : "tout le bas des pieux devrait être couvert de moules, mais les cordes sont à nu. Tout a été mangé. Il ne reste rien. Malgré la gaine de protection, les araignées réussissent à manger à travers les petites mailles".
Chaque jour, des dizaines de milliers d'araignées effectuent de longs raids à marée haute. Une vidéo mise en ligne par la société Mytiprotect montre l'ampleur de la prédation. Les araignées s'agglutinent sur le sable et elles escaladent les pieux. "Elles montent en marche arrière et avec leurs pattes, elles mangent tout", observe Vincent Onfroy.
Rien n'explique vraiment cette prolifération. Est-ce un effet du réchauffement climatique ? Est-ce parce qu'elles ne trouvent plus à se nourrir au large ? "Elles n'ont pas de prédateur, hormis l'homme, souligne Loïc Maine, le vice-Président des mytiliculteurs de Normandie. Or ces dernières années, l'araignée a moins la cote sur les étals des marchés. Elle est donc moins pêchée. "Quand vous avez une espèce qui prend le dessus sur toutes les autres, on connaît le résultat. Elles ne mangent pas que les moules, elles ratissent le fond".
"Les araignées n'ont pas de prédateur, hormis l'homme..."
Depuis toujours, les mytiliculteurs cohabitent avec les araignées. Elles avaient pour habitude de venir se reproduire près des côtes. Au bout d'un mois, elles regagnaient le large. Depuis quelques années, leur séjour se prolonge. Elles séjournent au moins six mois dans l'année. "C'est de pire en pire. En été, elles ont mué et elles ont besoin de beaucoup de nourriture pour reconstituer leur carapace, explique Vincent Onfroy. Elles vont où il est facile de manger". Dans les moulières...
Depuis 2015, le phénomène s'amplifie. La colère monte chez les mytiliculteurs. Au mois de juillet, une vidéo publiée par un producteur installé dans l'archipel de Chausey a fait le tour des réseaux sociaux. La préfecture de la Manche a aussitôt rappelé qu'elle avait déjà pris des mesures : "Pour la troisième année de suite, afin d'accompagner les mytiliculteurs dans cette lutte, un arrêté portant mise en œuvre de mesures de protection des concessions mytilicoles a été pris la préfet de la Manche le 30 mai dernier."
Les producteurs de moules réclament de pouvoir tuer les araignées : "C'est un arrêté Shadoks", dit amèrement Loïc MAINE, en faisant référence aux personnages d'un dessin animé qui pompaient, qui pompaient...
L'arrêté permet aux professionnels jusqu'au 31 octobre de mettre en œuvre des techniques de piégeage par casier ou filet. Ces mesures concernent uniquement le piégeage non létal des prédateurs et leur remise à l’eau, vivants, à distance des concessions. (Préfecture de la Manche)
Autrement dit, les mytiliculteurs sont autorisés à capturer les araignées, mais ils doivent les relâcher un peu plus loin. "Ça me coûte 250 euros de gasoil par jour, juste pour remettre des araignées au large", déplore Loîc Maine. A cette saison, l'araignée est maigre, donc invendable. Sur la côte ouest du Cotentin, les mytiliculteurs pêcheraient ainsi quotidiennement cinq tonnes d'araignées. En vain.
On pêche l'araignée pour la remettre au large, pour la repêcher le lendemain ! (Loïc Maine, mytiliculteurs de Normandie)
La préfecture souligne que "les échanges se poursuivent entre les services de l’État et les représentants de la profession mytilicole afin de (...) de développer et de mettre en œuvre de nouvelles techniques, par exemple l'effarouchement".
Les producteurs jugent forcément la réponse insuffisante. Face à l'invasion, ils préconisent une politique plus radicale. "La seule solution, c'est la régulation de l'espèce", assure Loïc Maine. A Bricqueville-sur-Mer, devant ses pieux mis à nu par le prédateur, Vincent Onfroy précise : "On veut pouvoir nettoyer nos parcs et empêcher les nuisibles d'y venir". Face à l'araignée, les mytiliculteurs réclament le permis de tuer.
Ecrit par : Pierre-Marie Puaud (France 3 Normandie)
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La base des pieux a été mis à nu par les araignées : "elles ont tout mangé" • © France Télévisions
Chaque jour, les producteurs assurent qu'ils "remontent" cinq tonnes d'araignées qu'ils rejettent à la mer • © France Télévisions
Des milliers d'araignées de mer ont déferlé en avril sur la côte ouest de la Manche à la faveur de conditions météo favorables et d'une période de confinement qui n'a pas permis les captures habituelles.
Une quinzaine de producteurs de moules de la Manche se sont donnés rendez-vous devant la sous-préfecture de Coutances, ce vendredi 10 Juillet. Une action pour dire leur colère après avoir subi d'importantes pertes dans leurs concessions. Des pertes causées par une prolifération d'araignées de mer à la faveur d'une météo favorable et d'un confinement qui a empêché les captures habituelles. .
“On en a marre, on a sacrifié 10 millions d'euros de moules au titre de la préservation de certaines espèces, les entreprises vont en prendre plein la gueule, on va mourir” Loïc Maine, responsable section moules comité régional conchylicole,
Jusqu'à 140 000 euros de perte par entreprise
"J'ai perdu 140 000 euros de moules en l'espace de 2 ans, les araignées m'ont dévoré 10 kilos de moules par poteau, je ne sais pas comment je vais m'en sortir" déclare Franck Lemonnier, un des six mytiliculteurs installés sur les Îles Chausey. Cette situation est invivable pour les professionnels qui dénoncent "le laxisme de l'Etat" qui a attendu plusieurs mois avant de prendre, le 9 juillet dernier un arrêté autorisant le piégeage de ces araignées dévoreuses de moules avec obligation de les capturer vivante et de les relâcher au large .
"Le préfet de Manche autorisé par arrêté du 9 juillet, les mytiliculteurs à mettre en œuvre des mesures de protection des concessions, ces mesures concernent le piégeage non létal des prédateurs et leur remise à l'eau, vivants, à distance des concessions" Arrêté du 9 juillet 2020
L'araignée de mer, le nouvel envahisseur de nos côtes ?
Ce Crabe, très apprécié des consommateurs dès les premiers jours d'avril sous le nom de "moussette" (jeune araignée) colonise nos côtes chaque année. Ces Crustacés sont dotés de capacités étonnantes.
"Les araignées sont capables de faire de longues marches, elles quittent les profondeurs où elles passent l'hiver pour venir se reproduire et muer sur la côte durant le printemps, c'est un animal très résistant et très vorace capable de dévorer coquillages, algues et poissons à porter de pinces” Eric Foucher, Chercheur Ifremer Port en Bessin
Protéger les espèces au détriment des hommes ?
L'Araignée de mer s'est installée durablement sur les côtes normandes. On en trouve désormais toute l'année et des "nurseries" ont été repérées dans la baie du Mont Saint-Michel. Les chalutiers ramassent régulièrement dans leurs filets des "monticules" de plusieurs milliers d'araignées, les poissons plats se raréfient, les homards sont moins nombreux à cause de cet envahisseur qui a élu résidence sur notre littoral.
“Le Réchauffement climatique n'explique pas tout, on a des araignées qui ne bougent plus, elles sont installées au bord de nos côtes toute l'année, on veut faire de l'écologie mais aujourd'hui, on est envahi par une espèce qu'on n'arrive pas à commercialiser correctement.” Franck Lemonnier, mytiliculture à Chausey
Aujourd'hui, la bataille contre l'araignée de mer ne fait que commencer, les producteurs de moules déclarant ne pas vouloir "pomper les araignées dans nos concessions pour les remettre au large et les voir revenir quelques jours ou semaines plus tard". Il faut une solution pérène qui satisfasse à la fois les professionnels et les défenseurs de la biodiversité. Le sujet risque de faire encore débat dans les mois et années qui viennent.
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Écrit par Franck Besnier (France 3 Normandie)
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