ABRAHADABRA ou le songe éveillé de Jane à la mort soudaine de son père, dans un attentat terroriste.
Synopsis
Dans un ranch du sud-ouest de la France, Jane Cavalieri, 14 ans, vit protégée par l'amour de son père Ludovic et de son grand-père Papifou. La mort soudaine de son père, dans un attentat terroriste, plonge Jane dans un rêve éveillé.
Quand le monde immatériel du numérique rejoint celui des âmes humaines.
Se souvenant des dernières paroles de son père, Jane croit qu'elle peut communiquer avec lui à l'aide de sa tablette numérique par-delà la mort. Ce film traite de l'importance du rêve et du spirituel et de notre relation avec les nouvelles technologies.
La Nature nous aide à traverser les épreuves difficiles de la vie.
La nature est une dimension centrale et spirituelle de ce film. Après la mort de son père, Jane et son grand-père trouvent en la nature luxuriante une amie apaisante.
Le thème des relations intergénérationelles est traité avec pudeur et onirisme, en alternant des moments de dialogues courts et des moments musicaux.
Peinture et Poésie.
La peinture impressionniste influence la photographie, en particulier la mise en images de la Nature.
La poésie, en particulier les poèmes de Michel-Ange, accompagne ces personnages dont l'Histoire familiale s'inscrit en filiation avec cet artiste de la Renaissance italienne.
MUSIQUE ORIGINALEANTOINE MALINAUD
CASTINGJEAN-PIERRE MASSAT NOÉMIE GLAIRACQNICOLAS DUBAELECHRISTIAN CAZENAVEFREDERIK PRILÉRIC TRAVERSIÉPHILIPPE ASCASOÉRIC DREUX
DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIETHOMAS ROINEL
INGÉNIEUR DU SONFLORIAN LEBLOND
PRODUCTION
PRODUCTEUR DÉLÉGUÉYANNIK RUAULT
PRODUCTEUR EXÉCUTIFGREEN RABBIT
Entretien avec le Réalisateur Yannik Ruault.
Yannik Ruault est un cinéaste français. Dans ses films, il explore la technique cinématographique de l'Organic Motion. ABRAHADABRA est son premier long métrage.
Comment est née l'idée initiale de "Abrahadabra"?
J'aime retrouver la dimension du rêve, des contes et des légendes dans les films. L'idée de ce projet est née en 2011 au Festival de Cannes lors d'une discussion avec l'équipe de Studio Harcourt Paris. Nous avons parlé de l'envie de faire un film sur la photographie, j'ai lu les poèmes de Michel-Ange et le soleil magique de Cannes a fait le reste ! Dans un deuxième temps, à la télévision, j'ai vu le témoignage d'un ami d'une victime d'une attaque terroriste qui a dit "de lui, il n'y avait que sa photo, sur le cercueil". À cet instant j'ai fait une relation entre portrait photographique et attaque terroriste et j'ai décidé de faire un film qui aborderait de façon pacifique des problèmes comme le terrorisme à travers la photographie, la poésie et le monde du rêve.
Que signifie le mot "Abrahadabra" ?
"Abrahadabra" est une formule magique apparue pour la première fois Le Livre de la Loi (1904), texte central sacré du Thelema. Son auteur, Aleister Crowley, le décrit comme le mot qui signifie «Le grand Oeuvre» (1). Abrahadabra est la formule magique de l'accomplissement d'un individu dans le monde.
Qu'en est-il du scénario et de son processus d'écriture?
L'écriture d'un scenario prend plusieurs années. C'est un exercice passionnant. Ecrire un scénario, c'est être soumis à de nombreuses contraintes, ce qui rend cet exercice (à mes yeux) encore plus excitant.
Pourquoi avez-vous choisi une tablette numérique pour tourner des séquences?
Le tournage avec tablette correspond à mon approche artistique. J'explore la dimension organique de la caméra ("Organic Motion"). Cela crée une connexion directe avec le spectateur. Par exemple, dans ABRAHADABRA, quand nous voyons ce que Jane filme avec sa tablette, nous sommes immédiatement dans les yeux de Jane. L'idée d'utiliser des tablettes est née lors de mes discussions avec le réalisateur Jean-Pierre MOCKY. J'ai aussi beaucoup appris de lui sur la façon de faire du cinéma indépendant.
Quel genre de méthodes de tournage avez-vous utilisé pour filmer la Nature ?
Dans ce film, nous avons utilisé à la fois des caméras traditionnelles et des tablettes numériques. J'ai choisi d'utiliser ces outils de différentes manières. La tablette est utilisée de manière suggestive, en fonction du corps de la personne qui manipule la caméra (technique de l'organic Motion). La caméra classique apporte un regard objectif, toujours à distance de la scène, avec un plan fixe ou une simple rotation. La composition des images est également différente. Avec la tablette, les images sont brutes, sans intention de composition, pour plus de réalisme. Avec la caméra classique, les images sont composées comme des peintures impressionnistes et romantiques; J'ai pensé aux oeuvres de MONET, GAUGUIN, DEGAS, VAN GOGH, MILLET, GAINSBOROUGH... Certaines compositions sont inspirées de la peinture Chinoise traditionnelle. La caméra classique apporte ici un point de vue plus esthétique, créant un décor qui peut presque parfois sembler artificiel (bien que les décors naturels aient été très peu modifiés). Ce film propose un voyage dans un monde où le réel et l'imaginaire s'entremêlent, un monde magique.
Nous pourrions être surpris car dans ce film, dont le sujet est dramatique, le personnage principal de Jane ne montre ni souffrance, ni larme. Pourquoi cette absence?
Quand on va voir un film dans lequel une jeune fille perd son père dans une attaque terroriste, on s'attend effectivement à la voir pleurer, souffrir, surtout parce que les larmes, la souffrance, la violence, sont habituelles dans le cinéma actuel. Mais ce n'est pas le cas dans ce film. J'ai choisi un autre angle. J'ai choisi le rêve éveillé de Jane. Ce film nous montre les quelques jours qui ont précédé la mort de son père et les quelques jours qui l'ont suivi. Pendant les quelques jours qui ont suivi la mort de son père, Jane refuse cette mort. Pour Jane, son père est toujours là. Avec sa tablette, elle lui parle et partage avec lui la vie au ranch. Jane n'accepte pas la mort de son père; elle fait ce qu'on appelle un «déni». Il y a des tensions avec son grand-père (dans l'escalier, au studio du photographe). Il y a la Jane qui rêve et qui s'isole du monde réel. Ce film nous montre le rêve de Jane. En opposition, son grand-père est dans le réel, le matériel. Il souffre, il pleure ... il essaie de garder Jane dans le vrai monde. Je suppose qu'après la fin du film Jane pourra commencer à pleurer.
BIOGRAPHIE
SCÉNARISTE - PRODUCTEUR - RÉALISATEUR - ACTEUR
Yannik Ruault est un Cinéaste français indépendant de films Low Budget. Après des études aux Beaux-arts et une experience de professeur d'art en universités (Etats-Unis, France), il s'engage dans le Cinéma indépendant Low budget. Hors des contraintes de l'Industrie cinématographique et de la Télévision, le Cinéma Low budget est un véritable révélateur de talents et offre une narration créative. Dans ses films, Yannik développe la technique originale de l'Organic Motion.
"Yannik Ruault s'inscrit dans l'héritage de célèbres cinéastes français Low budget tels que Agnès Varda, Alain Cavalier et Jean-Pierre Mocky".
- Alliance Française de Portland, USA, 2020 -
FILMOGRAPHIE
Longs métrages
SNOWGLOBES (2021)
ABRAHADABRA (2017)
Courts métrages
Reflets dans l'Oeil du Chat (2012)
Le fruit défendu (2011)