Pour sa 2nd édition, le Workshop TRACE aura pour thématique les liens – existant ou encore à construire – entre Cognition et Action.

Rappelons que le Workshop TRACE est un événement scientifique annuel visant à rassembler des jeunes chercheurs autour d’un thème transdisciplinaire issu des sciences cognitives.

Lorsque l’on retrace l’histoire relativement récente des sciences cognitives, l’idée d’action, exceptionfaite de la période béhavioriste,a représenté semble-t-il peu d’intérêt pour l’étude de la cognition. De fait, nous pouvons aller jusqu’à affirmer que les sciences cognitives se sont majoritairement développées à l’écart de cette notion : considérée dans le meilleur des cas comme une sortie du système – lorsqu’elle n’est pas tout simplement évacuée du débat – l’action ne peut, au sein du paradigme dominant qu’est le cognitivisme, intervenir comme un principe explicatif des activités cognitives. Or, bon nombre de recherches actuelles semblentjustement indiquer que la compréhension de la cognition au sens large du terme ne peut faire l’économie des interactions dynamiques entre l’esprit, le corps et son environnement. Il s’agitalorsde considérer l’acte moteur comme étant inscrit dans un corps particulier lui-même situé dans un contexte particulier ; outre le fait de fournir un axe d’entrée relativement nouveau au sein des sciences cognitives, cette thématique nous aide de plus à comprendrel’intérêt de dépasser une conception exclusivement cérébro-centrée, ainsi que la nécessité d’un traitement pluridisciplinaire : l’action, ses déterminants et ses conséquences se retrouvent en effet au centre d’un questionnement complexe dont la cognition in se et per se n’est qu’un terme parmi d‘autres, justifiant ainsi pleinement la transdisciplinarité revendiquée par cet événement.

Si l’existence d’un cadre théorique commun semble aujourd’hui difficilement accessible, la mise en relation de travaux d’origines disciplinaires variées pourrait constituer une première tentative de rassemblement des discussions et considérations théoriques et expérimentales autour de ce thème. Ceci dans le but de définir et de confronter les limites potentielles de cette vaste réflexion amorcée il y a de maintenant plus d’un siècle notamment avec les travaux de James et de Dewey, et constamment repris et alimentés jusqu’à aujourd’hui. Enfin, nous ne pourrions conclure sans rappeler la nécessité d’un apport critique aux idées avancées plus haut : leur caractère parfois radical ne peut se passer d’une constante modération, qu’elle soit expérimentale ou d’ordre plus conceptuel.