Quels sont vos projets en ce moment ?
Je suis musicien-chanteur, je gère depuis 5 ans un trio de musique évènementiel, The Human Jukebox. On chante à la demande avec des listes de titres que l’on propose. J’accompagne aussi des artistes originaux, je compose des chansons, des instrumentaux, j’écris des partitions d’exercices. Je joue du piano, de la guitare, du banjo et plus récemment de la mandoline. Je suis fasciné par ce que l’instrument de musique évoque, émotionnellement parlant. Cela renvoie toujours à une atmosphère, un univers, alors j’essaie de décoder tout cela, de décortiquer, et de mettre le tout dans des vidéos pédagogiques et ludiques.
Comment avez-vous commencé à travailler votre voix ?
J’ai rencontré Yaël à la Salle Pleyel par l’intermédiaire d’un proche. Au départ tout ce que j’entendais était pour moi du charabia. J’aimais la musique où on ne chantait pas de façon timbrée. Je m’intéressais à des chanteurs qui en fait avaient des voix pathologiques. Cela a été laborieux. J’étais moi-même dans la pathologie absolue, respiration hasardeuse, posture encombrante, justesse hésitante. Il fallait travailler toutes les « strates » qu’on observe dans la formation. J’avais un vrai déséquilibre entre ce que je voulais chanter et le corps que je mettais à disposition. J’ai continué à travaille, à chercher parce que même les « chanteurs à voix », la comédie musicale, l’interprétation ce n’était pas vraiment mon univers mais j’étais curieux : comment Fredy Mercury peut-il chanter comme cela et pas moi ? Puis, un jour je me suis mis à chanter, et c’était là. Tout était fluide, le son, le timbre, j’ai ressenti un bonheur immense, je me suis dit : ça y est, je me suis connecté …et ça a disparu au bout de trois jours. Il a fallu retravailler, comprendre comment ça marchait d’une manière plus consciente pour retrouver cette sensation. En tous les cas, ce que je pensais être une intuition très forte est devenu une vérité : je pouvais chanter comme je voulais. Du coup tous les principes d’apprentissage de Yaël étaient désormais plus clairs pour moi.
En tant que musicien, quel lien faites-vous entre la voix et l’instrument de musique?
Je suis devenu musicien pour m’accompagner mais la musique que j’écoutais et que j’écoute toujours fait aussi la part belle aux instrumentistes. J’ai fait l’American School of Modern Music, j’ai joué dans des groupes, fait de la reprise, accompagné des artistes de variétés sur scène puis j’ai fini par ressentir que musicalement je n’étais pas à la hauteur de ce que j’imaginais pour un musicien. Je suis retourné à la base. Je me suis mis à rechercher de nouveau comment l’instrument fonctionnait. Ce que j’ai découvert, c’est que ce n’est pas le tout de travailler un instrument, mais que l’instrument c’est aussi le corps. J’ai réalisé que mon corps était comme une grosse baleine, statique, et qu’il fallait à chaque fois le stimuler, à chaque note. J’ai travaillé à la fois la musique et la physiologie. Je suis convaincu qu’il y a une globalité dans l’approche de la phonation ou de l’instrument musical qui n’est pas juste un désir d’exprimer quelque chose d’artistique. Il faut pouvoir comprendre et transmettre l’idée que la posture, la position, peuvent faire 50 à 80 % du travail. Avant, je mettais les émotions à 80%, puis j’ai appris à gérer mon corps de façon plus intelligente. Je laisse mon corps exprimer. Ensuite, on a évidemment toujours l’obligation de savoir ce qu’on doit faire et comment on doit le faire.
Après un travail de plus de vingt ans auprès de Yaël, pourquoi finalement, faire la formation ‘Devenir Coach vocal’?
J’avais cette spécificité de musicien chanteur, je sais très bien comment fonctionnent les deux, l’instrument et la voix, l’un avec l’autre, l’un sans l’autre ; donc j’ai toujours eu l’idée que je pouvais servir des instrumentistes qui voulaient travailler leur voix, ou des chanteurs qui voulaient travailler l’instrument. Je pouvais accompagner dans cette direction. J’ai fait la formation avec cette idée-là en tête.
Qu’est-ce que la formation vous a apporté ?
J’étais déjà au courant de l’approche, des termes, du vocabulaire mais la formation a eu le mérite de faire les liens, entre l’anatomie, la posture, le rapport au squelette, le travail musculaire. Cela m’a permis d’avoir les outils et la méthode pour coacher de façon précise et efficace et aussi de pouvoir coacher des gens qui ne sont pas chanteurs. Beaucoup sont venus me voir en me disant « Je parle en public, je me fatigue ». C’est un vrai travail de voix parlée et comme parler et chanter répondent du même processus physiologique, je suis capable d’accompagner ces personnes.
Qu’est-ce que la formation vous a donné envie d’explorer ?
La formation est très dense, on en ressort avec une base de recherches immense. Pour ma part, ce qui m’a toujours fasciné, c’est le lien énergétique : l’alimentation, le sommeil, etc., comment tout cela impacte ta vie de tous les jours. Je m’intéresse en ce moment aux diapasons de guérison. C’est une approche de rééquilibrage énergétique, suivant un certain protocole afin de ré-accorder le corps, libérer certaines tensions, certains nœuds énergétiques. Cela mélange anatomie, ostéopathie, médecines chinoises et ayurvédiques. Je l’applique d’abord à moi-même. Il y a probablement une part de croyance liée aux traditions dans lesquelles les diapasons s’inscrivent mais j’ai bien vu qu’en l’expérimentant, le corps réagissait. On a fait l’expérience à plusieurs et on a pu observer une différence dans la manière dont le corps se rééquilibrait dans le chant, après protocole. C’est une piste d’exploration qui élargit mon champ de vision, et me donne des lignes de lectures supplémentaires en tant que coach.