Portrait d'Irina Lopériol

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Je travaille essentiellement sur deux projets: Le premier est l’essor de l’Association des Formateurs professionnels en art oratoire (AFPAO) qui a vu le jour en février 2021 grâce à une poignée de spécialistes notamment de la prise de parole. L’ambition de cette association est de mettre en place des structures d’échanges sur les questions d’outils pédagogiques, de reconnaissance et de certification ainsi que d’offrir un socle commun à tous les formateurs ou organismes professionnels orientés voix parlée pour qu’ils soient davantage légitimés dans leur activité. Mon deuxième projet est de finaliser une formation clef en main pour les entreprises avec une collègue sociologue, en format visio puis à terme en présentiel.

Comment le travail de la voix est-il entré dans votre vie ?

Je dirais d’abord par l’amour de la musique et du chant depuis l’âge de 6 ans. J’ai fait partie de chorales pendant des années, j’ai pratiqué le chant polyphonique, puis en solo au conservatoire dans un cursus très académique en Suisse. Mai je pense qu’à l’époque je ne croyais pas fondamentalement au pouvoir de gagner sa vie grâce au chant. Par sécurité, j’ai choisi de faire des études de droit à Lausanne. Je sais au fond de moi que ce n’était pas mon chemin idéal, mais il a fallu passer par là. J’ai exercé la profession de juriste pendant 23 ans. Sur le chemin, je n’ai jamais arrêté la musique, j’ai continué à me former, au violon, à la basse, dans différents styles, et j’ai suivi des formations plus pointues sur les mécanismes de la voix, l’anatomie, la physiologie du souffle.

Du monde juridique au monde du coaching vocal ? Racontez-nous ce changement.

Suite à des demandes, j’ai animé quelques cours de chant, ponctuellement, pour des particuliers, ça se passait bien mais je ne me sentais pas au point. L’enseignement et la transmission me plaisaient beaucoup, mais j’étais surtout convaincue qu’emmener les gens sur leur voix chantée les aidait à se rapprocher davantage d’eux-mêmes. C’est selon moi un moyen d’émancipation, de libération. Je me suis mise en quête d’une formation – j’étais toujours juriste, je suis passée à temps partiel. Ca ne pouvait pas se faire en un claquement de doigts, il fallait une phase de transition. J’ai donc commencé à chercher sur internet une formation qui correspondait à mes attentes. Et Voice Global Coaching a émergé de mes recherches.

Comment s’est passée pour vous la formation « Devenir Coach Vocal »?

Ca a été une sorte de cataclysme. C’était exactement de ça dont je voulais parler. J’ai trouvé des personnes qui avaient le même mode de pensée, le même langage émotionnel et intellectuel. C’est la première fois que j’adhérais à une formation avec ce format, où on a l’impression qu’on apprend avec des amis, c’est assez étonnant et très vite j’ai trouvé que c’était courageux en fait, avant-gardiste et ça m’a plu. Vu mon cursus, j’avais suffisamment subi le côté normé d’une formation, j’avais un grand besoin de retrouver des valeurs d’enseignement et d’approche de l’humain beaucoup plus respectueuses et c’est ce qui est au cœur de l’approche de Yaël et d’Emmanuel. La formation m’a donné des outils très importants. Apprendre et comprendre l’anatomie, la physiologie, moi qui suis une grande cérébrale c’était très important, mais à cela s’ajoute l’approche du corps au global avec la girotonie, le qi gong, des rencontres avec des spécialistes tels que podologue, posturologue, orl, etc. Toutes les thématiques abordées pendant la formation donnent des pistes fondamentales de recherches quand on veut devenir coach.

Aujourd’hui, comment se décline votre activité de coach vocal ?

Une fois diplômée, j’ai lancé mon site internet, puis tout s’est aligné pour que je quitte Genève, et depuis 2018 j’exerce uniquement en tant que coach vocal dans le Lot. Mon activité consiste à 80% en des coachings individuels. Avec trois publics cibles : Des chanteurs du plus jeune au plus âgé, des personnes qui souhaitent travailler leur prise de parole, et de plus en plus de personnes qui viennent me voir dans une démarche de mieux-être. Il s’agit souvent de créer un espace de liberté, de créativité que certaines personnes n’ont pas à la maison, et ce, à tous les âges. Les 20% restant, concernent le développement de formation auprès d’entreprises et de chorales. Il m’a fallu une année pour dégager un chiffre d’affaire raisonnable et cela ne fait que progresser. Il y a de la demande et beaucoup d’attentes pour l’approche que nous avons apprise.

Un conseil à donner à toute personne qui souhaiterait suivre la formation?

Si tu es convaincu que le travail de la voix est un vecteur puissant du développement de la personne, il faut y aller. Ensuite, n’arrête jamais de te former ! Je continue à me former au chant lyrique et pratique régulièrement le Yoga, le Qi Gong, la méditation, la sophrologie. Je lis et me documente énormément aussi. Le coach doit s’appliquer à lui-même ce qu’il enseigne aux autres.

Des idées pour la suite ?

J’aimerais créer des passerelles avec d’autres thématiques, comme les neurosciences; je me passionne en ce moment sur le lien entre les résonances de la voix et l’effet positif sur la santé, en particulier l’accompagnement des nourrissons et nouveau-nés prématurés. Au delà de la clientèle privée, que je développe, j’ai envie de garder du temps pour la Recherche.