UNE   COURTE   HISTOIRE   DE   LA   COMMUNE   DE   PARIS 

  ( 18   MARS - 28   MAI  1871 ).

 

                    


 

    Les causes, les acteurs et le déroulement des événements de la Commune de Paris de 1871.

                                                                                                                                                                                            

                                                                                                                                                                                          Les causes

Le peuple de Paris épuisé par le siège des Prussiens est sous alimenté depuis cinq mois, par contre la misère pousse les assiégés à une consommation d'alcool record. La consommation d'absinthe sera quintuplée pendant cette période.

Jules Favres, le ministre des Affaires étrangères, veut à tout prix mettre fin à la guerre franco-prussienne afin d'éviter, dans la capitale, une prise de pouvoir qu'il craint.

La garde nationale ne veut pas accepter la capitulation et entend garder ses armes. Cette même garde nationale voit sa solde supprimée. Tous les hommes du prolétariat les "trente sous" (montant journalier de leur solde) qui sont membres de la garde nationale se trouvent privés de leur unique ressource.

Les ouvriers sans ressource, à cause de l'annulation du moratoire des effets de commerces et des loyers, doivent immédiatement payer leurs dettes et leurs loyers.

Thiers se dit "décidé à gagner la bataille contre le peuple de Paris" qu'il a perdu en 1848. L'ennemi e et assiégeant Bismarck approuve la politique de Thiers, offrant même son aide, si nécessaire, et pousse à l'écrasement d'un mouvement "populaire républicain à prétention socialiste".

La grande liberté de presse et de réunion instaurée sous l'empire règne toujours et favorise la propagation de la révolte et des idées révolutionnaires.

 

                                                                                                                                                                                             Les acteurs

 

Les insurgés fédérés sont environ 80 000 pour la garde active et 113 000 pour la garde sédentaire.

Les chefs "délégués à la guerre" sont :

Gustave Cluseret ; ministre de la guerre.

Louis Rossel, ancien capitaine de l'armée française qui refuse la capitulation et veut continuer le combat en intégrant la Commune. Il sera fait prisonnier, jugé et fusillé par les Versaillais le 28 novembre 1871.

Charles Delescluze, qui se fera tuer sur la barricade du Château d’Eau le 25 mai 1871.


 

 Les chefs militaires de la Commune sont :

Jaroslaw Dombrowski, le seul officier de valeur et héros de l'indépendance polonaise évadé des prisons de Sibérie. Il sera tué au combat sur la barricade de la rue Myrrha le 23 mai 1871.

Gustave Flourens, professeur, membre de la Commune et commandant de la XXème légion. Le 3 avril 1870 il est fait prisonnier par les Versaillais et est, sans autre forme de procès, sauvagement sabré par un gendarme.

Charles Lullier, qui sera destitué par la Commune le 25 avril 1871.

                                                                                     

                                                                           Gustave Cluseret                                                                 Louis Rossel                                                                      Charles Delescluze

                                                                              

      Jaroslaw Dombrowski                                                         Gustave Flourens                                                                   Charles Lullier

 Les autres personnages remarquables, entre autres, sont :

Eugène Varlin, commissaire aux subsistances de la Commune, une des plus pures et des plus nobles figures des révolutionnaires de 1871. Juste et généreux, il tentera en vain de sauver du massacre les otages de la rue Haxo. Livré aux soldats de Versailles par un prêtre, il sera fusillé sans jugement, après un calvaire de plusieurs heures.  

Raoul Rigault, délégué à la préfecture de Paris et procureur rigide de la Commune. Arrêté par les Versaillais, il sera condamné à mort et exécuté.

Félix Pyat, homme de lettres et journaliste élu à la Commission des Finances, la Commission exécutive puis à celle du Salut public. Il échappera aux Versaillais, se réfugiera en Angleterre et sera amnistié en 1880.

Jules Vallès, écrivain, i

l relancera le journal " Le Cri du peuple", le plus lu pendant la Commune. Il échappera aux Versaillais et se réfugiera en Angleterre. Condamné à mort par contumace, il sera amnistié en 1880.

Louise Michel, institutrice elle devient révolutionnaire. Elle participe à la Commune, est arrêtée, emprisonnée puis déportée en Nouvelle-Calédonie. Elle y restera sept ans et sera amnistiée en 1880. Figure légendaire de la Commune cette femme extraordinaire sera surnommée" la vierge rouge". Victor Hugo, son ami, composera un poème dédié à Louise Michel : "Viro Major". 

Prosper Olivier Lissagaray, journaliste il combattra sur les barricades. Il réussira à échapper aux soldats de l'armée de Versailles pour se réfugier à l'étranger. Il sera amnistié en 1880. Il est l'auteur d'une très célèbre "Histoire de la Commune de Paris".

Charles Billioray, peintre de profession il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Services publics et à la Commission des finances. C'est un ardent défenseur des lois sociales et populaires. Arrêté par les Versaillais il est déporté en Nouvelle-Calédonie où il meurt après avoir été repris suite à une évasion.

Zéphirin Camélinat, ouvrier ciseleur de profession, il adhère à 'l'Internationale ouvrière", est nomme par la Commune directeur des postes puis directeur de la monnaie. Sa gestion de l'argent est un exemple de rigueur et d'honnêteté. Pendant la "Semaine sanglante" il combat sur les barricades, échappe aux Versaillais, se réfugie en Angleterre et est amnistié en 1810.

Jean-Baptiste Clément, ouvrier, chansonnier, il est élu au Conseil de la Commune, il se bat sur les barricades lors de la "Semaine sanglante, échappe aux Versaillais et se réfugie à Londres. Il revient à Paris après l'armnistie de 1880. Il est l'auteur de l'immortel "Temps des cerises et de bien d'autres chansons comme, par exemple "Dansons la Capucine".

Gustave Courbet, artiste peintre de grande renommée, il est nommé par la Commune membre de la Commission fédérale des artistes. Il est accusé par Versailles d'être l'instigateur de la destruction de la colonne Vendôme. Malgré son attitude plutôt libérale et non violente le gouvernement de Versailles ne lui pardonne pas le "déboulonnage" (nom inventé par Courbet lui-même pour l'occasion et qui à l'époque fit sensation) de la colonne dont la commission des artistes déclara à l'unanimité la "non-valeur artistique". Le peintre, condamné à payer les frais de la reconstruction du monument, s'exile en Suisse et y meurt ruiné. 

Théophile Ferré, militant blanquiste, orateur au club des "Défenseurs de la République", membre du comité de vigilance de Montmartre, il coordonne l'insurrection lors de la journée du 18 mars 1871. Il est élus au Conseil de la Commune et nommé à la Commission de Sûreté générale comme "Substitut du procureur de la Commune", Raoul Rigault. C'est Ferré qui donne l'ordre de faire fusiller les otages, dont Mgr Darbois l'archevêque de Paris, le 24 mai 1871. Arrêté par les Versaillais le 28 mai, il est jugé, condamné à mort le 2 septembre, et fusillé le 18 novembre 1871. Il est le seul membre de la Commune de Paris condamné à mort et effectivement exécuté.

Jean-Baptiste Millière, avocat et militant socialiste il est directeur du journal d'opposition "La Marseillaise". Il est élu à l'Assemblée nationale et n'est pas partie prenante dans la Commune mais tente plutôt d'établir un compromis entre celle-ci et le gouvernement de Versailles. Arrêté il est, malgré son appartenance à l'Assemblée et sa modération, fusillé le 26 mai 1871 sur les marches du Panthéon. Il meurt en criant "vive le Peuple, vive l'Humanité !"

 

 

 

 

 

                               Jules Vallès                                                   Louise Michel                                    P.O. Lissagaray                               Zéphirin Camélinat                          Théophile Ferré

 

                                                                                           

 

                                                                                            LES ACTEURS DE LA COMMUNE  18 MARS 1871-28 MAI 1871

ANDRIEU (JULES) : 1820/1884.

Collabore à la "Tribune Ouvrière", est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des services publics et à la Commission exécutive. Echappe aux versaillais, se réfugie en Angleterre et est amnistié en 1880. Il est l'auteur de "Notes pour servir à l'histoire de la Commune de Paris en 1871".

ARNAUD (ARMAND) : 1831/1885.

Collabore à" la Marseillaise", adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Relations Extérieures. Echappe aux versaillais, se réfugie en Angleterre, et est amnistié en 1880.

ARNOULD (ARTHUR) : 1833/1895.

Journaliste de métier, est élu au Conseil de la Commune membre de la Commission des Relations Extérieures, puis du Travail et de l'Echange, puis des Subsistances, et enfin, de l'Enseignement. Il est responsable de la rédaction du Journal Officiel de la Commune de Paris. Echappe aux versaillais et se réfugie en Suisse. Il est l'auteur de "une histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris". Amnistié en 1880.

AVRIAL (AUGUSTIN) : 1840/1904.

Ouvrier mécanicien, adhère à l'internationale. Le 18 mars 1871 il est l'organisateur de la résistance montmartroise, est élu au Conseil de la Commune membre de la Commission du Travail et de l'Echange, de la Commission Exécutive et de la Commission de la Guerre. Il participe aux combats sur les barricades pendant la Semaine sanglante. Echappe au Versaillais, se réfugie en Angleterre et est amnistié en1880.

BERGERET (JULES) : 1830/1905.

Accepte la mission de diriger tous les services militaires de la Commune de Paris le 18 mars 1871, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la Guerre et à la Commission exécutive. Le 2 avril il devient commandant de la place de Paris mais il est arrêté pour insubordination envers la Commune et est relâché le 22 avril. Il est condamné à mort par contumace par Versailles, se réfugie en Angleterre et plus tard aux U. S. A.

BESLAY (CHARLES) : 1795/1876.

Ingénieur de profession, adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Finances puis commissaire délégué auprès de la Banque de France. Se réfugie en Suisse et fait l'objet d'un non-lieu au tribunal de Versailles.

BILLIORAY (CHARLES) : 1841/1876.

Peintre de profession, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Services Publics et à la Commission des Finances. C'est un ardent défenseur des lois sociales et populaires. Arrêté par les Versaillais il est déporté en Nouvelle-Calédonie où il meurt après avoir été repris suite à une évasion.

BRUNEL (PAUL) : 1830/1904.

Officier dans l'armée, il démissionne en 1864. Le 18 mars 1871 il s'empare de l'Hôtel-de-Ville de Paris, est nommé général, et est élu au Conseil de la Commune. Il ne peut réussir à défendre le fort d'Ivry contre les Versaillais mais participe aux combats de la Semaine Sanglante où il est blessé. Echappe aux versaillais et se réfugie en Angleterre.

CAMELINAT (ZEPHIRIN) : 1840/1932.

Ouvrier ciseleur de profession, il adhère à l'Internationale, est nommé par la Commune directeur des Postes puis directeur de la Monnaie. Sa gestion de l'argent est un exemple de rigueur et d'honnêteté. Pendant la Semaine Sanglante il combat sur les barricades, échappe aux versaillais et se réfugie en Angleterre et est amnistié en 1880.

CAVALIER (GEORGES) : 1842/1878.

Ami de Vallès, le directeur du Cri du Peuple, il est nommé par la commune directeur de la Voie Publique. Arrêté, il est condamné à dix ans de bannissement en Belgique après lesquels il revient à Paris finir ses jours.

CHARDON (JEAN BAPTISTE) : 1839/1900.

Ouvrier chaudronnier, adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la Guerre, puis à la Sûreté générale. Il est nommé commandant militaire de la préfecture de police. Condamné à mort par contumace par les Versaillais il se réfugie en Suisse.

CLEMENCEAU (GEORGES) : 1841/1829.

Etudiant en médecine pro-républicain, il est nommé maire du XVIIIème arrondissement de Paris en septembre 1870, élu député à l'Assemblée nationale, il condamne la Commune et tente une conciliation entre celle-ci

et Versailles. Il démissionne de ses mandats de maire et de député.

CLEMENT (JEAN BAPTISTE) : 1836/1903.

Ouvrier, chansonnier, il est élu au Conseil de la Commune, il se bat sur les barricades lors de la Semaine Sanglante, échappe aux versaillais et se réfugié à Londres. Il revient à a Paris après l'amnistie. Il est l'auteur de l'immortel Temps des cerises et bien d'autres chansons dont, par exemple ; Dansons la capucine.

CLUSERET (GUSTAVE) : 1836/1900.

Officier de l'armée nordiste pendant la guerre de Sécession aux U. S. A. Adhère à l'Internationale et collabore à des journaux de gauche, est élu au Conseil de la Commune et est chargé de la Garde nationale à Paris. Condamné à mort par contumace par les Versaillais, il se réfugie en Suisse, et est amnistié en 1880.

COURBET (GUSTAVE) : 1839/1877.

Artiste peintre de grande renommée, il est nommé par la Commune membre de la commission fédérale des artistes. Il est accusé par Versailles d'être l'instigateur de la destruction de la colonne Vendôme. Malgré son attitude plutôt libérale et non violente le gouvernement de Versailles ne lui pardonne pas le "déboulonnage" (nom inventé par Courbet lui-même pour l'occasion et qui à l'époque fit sensation) de la colonne dont la Commission des artistes déclara à l'unanimité la "non-valeur artistique". Le peintre condamné à payer les frais de la reconstruction du monument, s'exile en Suisse et y meurt ruiné.

COURNET (FREDERIC) : 1839/1885.

Elu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la sûreté générale puis à la Commission de la Guerre, il remplace Raoul Rigault en tant que délégué à la Sûreté Générale, échappe aux versaillais et se réfugie en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace et amnistié en 1880.

DA COSTA (EUGENE) : 1818/1888.

Professeur de mathématiques de son état, il est élu délégué à la Commission de l'Enseignement. Arrêté par les Versaillais il est acquitté. Il est l'auteur d'une étude sur l'éducation républicaine.

DARBOY (GEORGES) : 1813/1871.

Archevêque de Paris en 1863, il est arrêté par la Commune qui veut l'échanger contre Auguste Blanqui. Thiers refuse et sur ordre de Théophile Ferret, le prélat est fusillé le 24 mai 1871.

DELESCLUZE (CHARLES) : 1809/1871.

Militant Jacobin, il est condamné à plusieurs reprises à la prison, élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Relations Extérieures, à la Commission exécutive, à la Commission de la Guerre et délégué civil à la Guerre au Comité de Salut Public.Il participe aux combats lors de la Semaine Sanglante et se fait tuer sur la barricade du Château-d'Eau, le 25 mai 1871.

DENIS (PIERRE) : 1821/1900.

Journaliste, ami de Jules Vallés, il collabore au cri du peuple et adhère à l'Internationale. Il est l'auteur de, entre autres, la Déclaration au Peuple Français du 19 avril 1871.Il échappe aux Versaillais, se réfugie à l'étranger et est condamné à la déportation par contumace. Il est gracié en 1879.

DOMBROWSKI (JAROSLAW) : 1836/1871.

Officier polonais, héros de l'indépendance de son pays et organisateur de l'insurrection de 1861 contre le tsarisme, il est fait prisonnier et est déporté en Sibérie. Il réussit à s'en évader et rejoint la France, partage les idées de Varlin et est nommé Commandant de la place de Paris par la Commune. Seul officier de valeur de celle-ci, il est tué à la barricade de la rue Myrrha le 23 mai 1871.

DUVAL (EMILE) : 1840/1871.

Ouvrier fondeur, organisateur de grèves, il adhère à l'Internationale et le 18 mars 1871 s'empare de la Préfecture. Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission Exécutive et à celle de la Guerre. Partisan d'une attaque contre les Versaillais, il est arrêté par eux à Châtillon et est fusillé le 4 avril 1871.

EUDES (EMILE) : 1843/1888.

Militant blanquiste, il participe à l'insurrection du 31octobre 1870, est nommé délégué à la Commission de la Guerre, il est élu au Conseil de la Commune membre de la Commission Exécutive et de la Commission Militaire. Il devient ensuite inspecteur général des fortifications de la rive gauche de la Seine. Il combat sur les barricades lors de la Semaine Sanglante, échappe aux Versaillais, se réfugie en Suisse puis en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace par Versailles et est amnistié en 1880.

FERRE (THEOPHILE) : 1846/1871.

Militant blanquiste, orateur au club des Défenseurs de la République, membre du Comité de vigilance de Montmartre, il coordonne l'insurrection lors de la journée du 18 mars 1871. Il est élu au Conseil de la Commune et nommé à la Commission de Sûreté Générale comme substitut du procureur de la Commune, Raoul Rigault. C'est Ferre qui donne l'ordre de faire fusiller les otages, dont Mgr Darbois le 24 mai 1871. Arrêté par les Versaillais le 28 mai, il est jugé, condamné à mort le 2 septembre 1871 et fusillé à Satory le 28 novembre 1871. Il est le seul membre de la Commune condamné à mort et effectivement exécuté.

FLOURENS (GUSTAVE) : 1838/1871.

Professeur déjà condamné à la prison pour ses activités républicaines, il se cache pour échapper à la justice quand débute la révolution communaliste. Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission Militaire et prend le commandement de la XXéme légion. Fait prisonnier par les Versaillais, il est sauvagement assassiné le 3 avril 1871 d'un coup de sabre par le lieutenant de gendarmerie Desmaret.

FRÄNKEL (LEO) : 1844/1896.

Citoyen hongrois ciseleur de profession, il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission du Travail et de l'Echange, à la Commission des Finances et à la Commission Exécutive. Il combat sur les barricades, échappe aux Versaillais et se réfugie en Suisse d'abord puis en Angleterre où il rejoint Marx. Il revient à Paris en 1889.

GAMBON (CHARLES) : 1820/1887.

Avocat, il est le leader d'un mouvement républicain, ce qui lui vaut une condamnation à la déportation. Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la Justice. Il échappe à Versailles, se réfugie en Belgique puis en Suisse et est condamné à mort par contumace. Il est amnistié en 1880 et rentre en France.

GERARDIN (CHARLES) : 1843/1821.

Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la Sûreté générale et à la Commission des Relations Extérieur. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Belgique puis en Angleterre.

GERARDIN (EUGENE) :

Peintre en bâtiment de profession, il adhère à l'Internationale et est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission du Travail et de l'Echange. Il se bat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, se rend et est condamné à la déportation en Nouvelle Calédonie. Il est amnistié en 1880.

GOIS (EMILE) : 1829/1888.

Militant blanquiste, il collabore en 1870 à la Patrie en danger. Il est nommé par la Commune colonel d'état-major, président de la 2ème Cour martiale et membre de la 1ère. Il ordonne des exécutions d'otage, échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace et amnistié en 1880.

GOULLEE (ALBERT) : 1844/1918.

Journaliste, il travaille au Cri du Peuple avec Jules Vallès, il est commandant d'état-major et juge rapporteur à la Cour martiale pendant la Commune. Il échappe aux Versaillais pour se réfugier en Angleterre.

GROUSSET (PASCHAL) : 1844/1909.

Journaliste, rédacteur en chef de la Marseillaise, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Relations Extérieures et délégué à la Commission Exécutive. Il fonde l'Affranchi, est arrêté par les Versaillais, et est déporté en Nouvelle-Calédonie d'où il parvient à s'évader pour se réfugier en Angleterre. Il est amnistié en1880.

HENRY (FORTUNE) : 1822/1882.

Elu au Conseil de la Commune membre de la Commission des Subsistances. Echappe aux Versaillais, se réfugie en Espagne, est condamné à mort par contumace et est amnistié en 1880.

HUMBERT (ALPHONSE) :

Journaliste, militant blanquiste, il crée pendant la Commune le Père Duchêne avec Vuillaume et Vermersch. Arrêté par les versaillais il est condamné à la déportation puis gracié.

JACLARD (VICTOR) : 1840/1903.

Organisateur des groupes blanquistes de Paris, il devient maire adjoint du XVIIIème arrondissement en 1870. Il est nommé chef de la XVIIème légion par la Commune qui lui attribut aussi le poste d'inspecteur général des barricades. Il se bat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, est arrêté par les Versaillais mais il parvient à s'évader pour se réfugier en Suisse, puis en Russie.

JOHANNARD (JULES) : 1843/1892.

Adhère à l'Internationale, participe à l'insurrection du 30 octobre 1870, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Relations Extérieures et à la Commission de la Guerre. Il échappe aux Versaillais, est condamné à mort par contumace et se réfugie à Londres.

JOURDES (FRANCIS) : 1843/1893.

Comptable, clerc de notaire, il est élu au Conseil de la Commune et nommé à la Commission des Finances. Arrêté par les Versaillais, il est condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie mais s'en évade avec Rochefort et Grousset.

LA CECILIA (NAPOLEON) : 1835/1878.

Colonel pendant la guerre de 70 dans la légion de Garibaldi, il devient le 18 mars 1871, chef d'état-major de Eudes puis général de la Commune. Il combat sur les barricades, échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre.

LANGEVIN (CAMILLE) : 1843/1913.

Tourneur de son métier, il adhère à l'Internationale, participe aux insurrections du 30 octobre 1870 et du 22 janvier 1871. Il est élu au Conseil de la Commune membre de la Commission de la Justice. Il échappe aux Versaillais , se réfugie à Londres et est amnistié en 1880.

LEDROIT (CHARLES) :

Cordonnier de son métier, il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune membre de la Commission de la Justice, puis de la Commission des Relations extérieures et à celle de la Guerre. Il échappe aux Versaillais se réfugie en Suisse et est condamné à mort par contumace.

LEFRANCAIS (GUSTAVE) : 1826/1901.

Professeur de son métier il fréquente les milieux révolutionnaires, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission Exécutive, à la Commission du Travail et de l'Echange puis aux Finances. Il combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, échappe aux Versaillais, pour se réfugier en Suisse, est condamné à mort par contumace et amnistié en 1880.

LEMEL (NATHALIE) : 1827/1921.

Ouvrière relieuse, elle adhère à l'Internationale et organise avec Dmitrieff ; l'Union des femmes pour la Défense de Paris et les soins aux blessés. Elle se bat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, est arrêtée, condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée et graciée en 1879.

LEO (LEODILE) : 1832/1900.

Romancière, elle fonde sous la Commune le journal La Sociale. Elle devient membre de la Commission pour l'organisation et la surveillance de l'enseignement dans les écoles de filles. Elle échappe aux versaillais, se réfugie en Suisse et est amnistiée en 1880.

LISBONNE (MAXIME) : 1839/1905.

Lieutenant-colonel dans l'armée en 1871, il est chargé par la Commune dont il partage les idées de défendre les remparts de la porte de Versailles jusqu'au Point du Jour. Pendant la Semaine Sanglante il se bat sur les barricades du Château-d'eau (où Delecluze trouvera la mort) et du Panthéon, est arrêté, condamné aux travaux forcés à perpétuité en Nouvelle-Calédonie et gracié en 1880.

LISSAGARAY (PROSPER-OLIVIER) : 1838/1901.

Journaliste, écrivain il travaille à l'Action et au Tribun du Peuple. Il se bat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, échappe aux Versaillais, se réfugie en Belgique puis en Angleterre et est amnistié en 1880. Il est l'auteur d'une très célèbre : Histoire de la Commune de 1871.

LONGUET (CHARLES) : 1839/1903.

Républicain plusieurs fois condamné, il adhère à l'Internationale dont il devient membre du Conseil Général. Pendant la Commune il est membre du Comité central de la Garde Nationale, élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission du Travail et de l'Echange et plus tard à la Commission de Révision. Il échappe aux Versaillais, se réfugie à Londres,

est condamné à la déportation par contumace et amnistié en 1880.

LUCIPIA (LOUIS) : 1843/1904.

Journaliste dans des journaux d'opposition il adhère à l'Internationale et occupe pendant la Commune le poste de secrétaire général administrateur du XIIIème arrondissement de Paris. Il participe à l'affaire de l'arrestation des Dominicains d'Arcueil, est arrêté par Versailles et condamné à mort. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité en Nouvelle-Calédonie et il est amnistié en 1880.

MALON (BENOIT) : 1841/1893.

Ouvrier, il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune comme délégué à la Commission du Travail et de l'Echange. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Suisse et devient un militant bakouniste. Il est l'auteur de plusieurs livres : Manuel d'économie sociale, Troisième défaite du Prolétariat français, le Socialisme intégral, etc.

MAROTEAU (GUSTAVE) : 1849/1875

Journaliste de métier il crée les journaux d'opposition : le Faubourg, le Salut Public et la Montagne. Pendant la Commune, ses articles violements anti-versaillais appellent sans cesse aux armes la population de Paris. Il est arrêté par les Versaillais et condamné à mort, mais VictorHugo plaide en sa faveur jusqu'à ce que sa peine soit commuée en travaux forcés en Nouvelle-Calédonie. Il y meurt en 1875.

MARTELET (JULES) : 1843/1913.

Peintre sur verre de profession il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Services Publics. Il échappe aux Versaillais pour se réfugier en Belgique puis en Suisse et enfin aux Etats-Unis. Il est condamné à la déportation par contumace.

MEGY (LEON) : 1841/1884.

Mécanicien de son métier, il prend la tête de la Commune de Marseille, est nommé colonel de la défense du fort d'Ivry pendant la Commune de Paris. Il échappe aux Versaillais se réfugie en Suisse puis aux Etats Unis, il est condamné à mort par contumace par Versailles.

MELLIET (LEON) : 1853/1909.

Militant de l'Internationale, il est élu au conseil de la Commune délégué à la Commission de la Justice et à la Commission des Relations Extérieures et est mêlé à l'affaire des Dominicains d'Arcueil. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Belgique, il est amnistié en 1880.

MICHEL (LOUISE ) : 1830/1905.

Institutrice de son métier, elle est une militante politique active, le 18 mars 1871 elle appelle aux armes les habitants de Montmartre. Pendant la Commune elle est tout à la fois conférencière, combattante, ambulancière et poète. Arrêtée par les Versaillais elle est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée en Nouvelle-Calédonie, elle y étudie la faune et la flore et s'emploie, entre autres choses, à l'éducation du peuple Canaque. Amnistié en 1880 elle rentre à Paris. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages dont ; La Commune, Histoire et souvenirs, Mémoires.

MILLIERE (JEAN-BAPTISTE) : 1817/1871.

Avocat et militant socialiste il est le directeur du journal d'opposition : La Marseillaise.Il est élu à l'assemblé nationale et n'est pas partie prenante dans la Commune mais tente plutôt d'établir un compromis entre celle-ci et le gouvernement de Versailles. Arrêté il est fusillé par les Versaillais.

MIOT (JULES) : 1809/1883.

Il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la commission de l'enseignement, échappe aux Versaillais et se réfugie à l'étranger.

MOILIN (JULES) : 1832/1871.

Médecin il travaille avec Claude Bernard dont il est l'assistant, pendant la Commune il devient chirurgien-major du 139ème bataillon. Pendant la Semaine Sanglante, il est arrêté par les Versaillais et condamné à mort. Il est exécuté le 28 mai 1871.

MOREAU (EDOUARD) : 1837/1871.

Ecrivain, il est pendant la Commune porte-parole du Comité Central et commissaire civil de celle ci auprès du délégué à la guerre. Il est arrêté par les Versaillais et exécuté le 25 mai 1871.

MORTIER (HENRI) : 1842/1894.

Ouvrier, il adhère à l'Internationale, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Services publics et à la Sûreté Générale. Il échappe aux Versaillais et se réfugie à Londres. Il est condamné à mort par contumace par les tribunaux de Versailles.

OSTYN (FRANCOIS) : 1823/1912.

Ouvrier, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Subsistances puis aux Services Publics. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Suisse. Il est condamné à mort par contumace par les tribunaux de Versailles.

OUDET (EMILE) : 1827/1909.

Peintre sur porcelaine de son état, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la Sûreté Générale. Il combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre.

PAIN (OLIVIER) : 1845/1885.

Il est, pendant la Commune chef de Cabinet de Paschal Grousset aux Relations Extérieures. Il est arrêté par les Versaillais et condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée en Nouvelle-Calédonie dont il parvient à s'évader avec Rochefort et Jourde.

PARISEL (FRANCOIS) : 1841/1878.

Docteur en médecine et pharmacien, il est élu au Conseil de la Commune délégué aux Subsistances et plus tard à la Délégation scientifique. Il échappe aux Versaillais pour se réfugier à Londres puis aux Etats Unis. Il est condamné à mort par contumace par les tribunaux de Versailles.

PILLOT (Jean-jacques) : 1808/1877.

Ancien prêtre et médecin, il adhère à l'Internationale, et est élu au Conseil de la Commune. Arrêté par les Versaillais, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.

PINDY (JEAN-LOUIS) : 1840/1917.

Menuisier de métier, il occupe l'Hôtel de Ville le 18 mars 1871. Il est élu au Conseil de la Commune gouverneur de l Hôtel de Ville et pendant la Semaine Sanglante, le 24 mai 1871, il donne l'ordre de l'incendier. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Suisse. Il est condamné à mort par contumace par les tribunaux de Versailles.

POIRIER (SOPHIE) : 1830/1879.

Présidente du club de la Boule noire, elle crée des ambulances, fonde des écoles professionnelles pour filles et milite activement pour les droits des femmes. Elle est arrêtée par les Versaillais, condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée et meurt en prison.

PROTOT (EUGENE : 1839/1921.

Avocat, opposant au régime impérial, il est élu au Conseil de la Commune et nommé à la Commission de la Justice. Il est blessé sur une barricade pendant la Semaine Sanglante mais échappe aux Versaillais pour se réfugier en Suisse. Il est condamné à mort par contumace et amnistié en 1880.

PYAT (FELIX) : 1810/1889.

Homme de lettres et journaliste, il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Finances, à la Commission Exécutive puis à celle du Comité de Salut Public. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Angleterre et est amnistié en 1880.

RANC (ARTHUR) : 1831/1908.

Journaliste de tendance blanquiste, il est rédacteur au Réveil. Après le 4 septembre, il est élu maire du 9ème arrondissement de Paris, en mars 1871 il est élu au Conseil de la Commune membre de la Commission de Justice et membre de la Commission Extérieure. Il démissionne en avril. Devenu conseiller municipal du 11ème arrondissement en 1871, député du Rhône en 1873, il doit se réfugier en Belgique pour échapper à une condamnation pour sa participation à la Commune et est condamné à mort par contumace.

RANVIER (GABRIEL) : 1828/1879.

Militant blanquiste, artisan de profession et ami de Jules Vallès, il devient maire du XXème arrondissement de Paris. Il participe à l'insurrection du 18 mars 1871 et à l'occupation de l'Hôtel de Ville. Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de la Guerre. C'est lui qui ordonne la démolition de la maison de Thiers, place Saint Georges à Paris. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre. Il est condamné aux travaux forcés par contumace et est amnistié én1880.

RASTOULT (GABRIEL) : 1828/1879.

Docteur en médecine, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Services Publics et est nommé inspecteur général des Ambulances. Il est arrêté par les Versaillais et condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie où il meurt au cours d'une tentative d'évasion.

RAZOUA (EUGENE) : 1830/1878.

Militant républicain sous l'empire, il est pendant la Commune commandant du 61ème bataillon de la garde Nationale, chef d'état-major d'Emile Duval et commandant de l'école militaire. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Suisse.

RECLUS (ELIE) : 1827/1905.

Il fonde en 1863 la première banque populaire française, sous la Commune il est directeur de la Bibliothèque Nationale et délégué à la Commission de l'Enseignement. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Italie, en Suisse puis en Belgique. Il est condamné à la déportation par contumace par Versailles. Il est l'auteur de ; La Commune de Paris au jour le Jour.

RECLUS (ELISEE) : 1830/1905.

Frère de Elie, il est un célèbre géographe de son époque auteur d'une Géographie Universelle. Il se lie avec Bakounine et pendant la Commune il sert dans la garde Nationale comme simple soldat. Arrêté par les Versaillais, il est condamné à dix ans de bannissement.

RETIFFE (ELISABETH) :

Infirmière, cantinière pendant la Commune elle est arrêtée par les Versaillais et condamnée à mort car elle est accusée d'être une "pétroleuse". Victor Hugo intercède pour elle et sa peine est commuée en travaux forcés en Guyane.

RIGAULT (RAOUL) : 1846/1871.

Militant blanquiste, il prend part à l'insurrection du 31 octobre. Sous la Commune il est délégué à la Préfecture de Police et procureur de la Commune. Il est responsable de l'arrestation de Mgr Darboy archevêque de Paris qui est fusillé le 24 mai 1871. Rigault, arrêté par les Versaillais est condamné à mort et exécuté.

ROCHEFORT (VICTOR HENRI) : 1830/1913.

Journaliste au Figaro, il fonde plusieurs journaux d'opposition : la Lanterne, la Marseillaise, le Mot d'Ordre. Arrêté par les Versaillais il est condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie d'où il parvient à s'évader avec Grousset et Jourde.

ROSSEL (LOUIS) : 1844/1871.

Capitaine dans l'armée française, il refuse la capitulation et adhère au mouvement communaliste. Il devient chef-d'état major, délégué à la Commission de la Guerre mais démissionne pour manifester son désaccord avec l'inorganisation de la Commune. Il est arrêté par la Commune, réussit à s'échapper, est de nouveau arrêté par les Versaillais et est cette fois condamné à mort et fusillé par ceux-ci.

SERRAILLER (AUGUSTE) : né en 1840.

Ouvrier: il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission du Travail et de l'Echange. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace.

SICARD (AUGUSTE) : 1839/1911.

Militant républicain, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de Surveillance des Fabrications de Munitions. Il organise les barricades dans le VIIème arrondissement, échappe aux Versaillais se

réfugie en Angleterre et est condamné à mort par contumace.

THEISZ (ALBERT) : 1838/1881 :

Ouvrier, il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission du Travail et de l'Echange et directeur général des Postes. Il combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre.

TRINQUET (ALEXIS) : 1835/1902.

Ouvrier élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de Sûreté générale, il combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante, tombe au mains des Versaillais et est condamné aux travaux forcés à perpétuité en Nouvelle-Calédonie. Il est amnistié en 1880.

URBAIN (RAOUL) : 1837/1902.

Instituteur de profession, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la commission de l'Enseignement, puis aux Relations Extérieures et à la Commission de la Guerre. Arrêté par les Versaillais, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité et amnistié en 1880.

VAILLANT (EDOUARD) : 1815/1840.

Militant républicain, il adhère à l'Internationale, prend part aux insurrections des 31 octobre et 22 janvier 1871. Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission exécutive et à la Commission de l'enseignement. Il collabore au Journal Officiel de la Commune, et combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Suisse puis en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace et amnistié en 1880.

VALLES (jules) : 1832/1885.

Journaliste et militant dans l'opposition, il fonde la Rue et prend sous l'empire la tête de l'opposition. Il s'empare en janvier 1871 de la mairie de Belleville. Il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission de l'enseignement et à la Commission des Relations Extérieures et relance le journal Le Cri du Peuple. Il échappe aux Versaillais et se réfugie en Angleterre. Il est condamné à mort par contumace et amnistié en 1880, il est l'auteur de sa célèbre trilogie : L'Enfant, Le Bachelier, L'Insurgé.

VARLIN (EUGENE) : 1839/1885.

Militant et fomenteur de grèves, il adhère à l'Internationale, est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Finances, à la commission des Subsistances puis directeur de la manutention et des approvisionnements militaires. Il combat sur les barricades, pendant la Semaine Sanglante, est arrêté par les Versaillais et est fusillé le 28 mai 1871.

VERMERSCH (EUGENE) : 1841/1878.

Ecrivain et journaliste il collabore la Marseillaise, le Cri du Peuple, la Lune, l'Eclipse et fonde le très célèbre Père Duchêne (sur le model de celui de Hebert paru pendant la révolution de 1789) avec Maxime Vuillaume et Adolphe Humbert. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Angleterre et est condamné à mort par Contumace.

VERMOREL (AUGUSTE) : 1841/1871.

Journaliste, écrivain, il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission exécutive et à la Commission de Sûreté Générale. Il fonde l'Ordre et l'Ami du peuple. Pendant la Semaine Sanglante il combat sur les barricades, y est blessé et fait prisonnier par les Versaillais qui, le laissent sans soins, mourir de ses blessures.

VESINIER (PIERRE) : 1826/1902.

Journaliste de métier, il fonde sous la Commune Paris libre et est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Services Publics et devient directeur du Journal Officiel après Charles Longuet. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Angleterre et est condamné à mort par Contumace. Il écrit plus tard une Histoire de La Commune de Paris et Comment a péri la Commune.

VIARD (AUGUSTE ) : 1836/1892.

Garde National il est élu au Conseil de la Commune délégué à la Commission des Subsistances et à la Commission des Subsistances. Il échappe aux Versaillais, se réfugie en Suisse et est condamné à mort par contumace par les tribunaux de Versailles.

VUILLAUME (MAXIME) : 1844/1920.

Garde National et journaliste, il fonde avec Vermersch et Humbert le journal le Père Duchêne. Arrêté par les Versaillais il est condamné à mort mais il réussit à leur échapper pour se réfugier en suisse, il est amnistié en 1880.

WROBLEWSKI (WALERY) : 1836/1908.

Polonais d'origine, il s'exile en France à cause de ses idéaux révolutionnaires. Il commande pendant la Commune le secteur compris entre Arcueil et Ivry, se bat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante et échappe aux Versaillais pour se réfugier en Angleterre. Il est amnistié en 1880.








     

                                                                       Le déroulement des événements de la Commune de Paris


         2 au 9 mars : Les fédérés enlèvent 26 canons aux Gobelins et les emmènent à l'école des frères à la Maison-Blanche.

       15 mars : La loi sur les échéances, promulguée à Bordeaux, rapproche les commerçants de la Commune.

      18 mars : Affaire des canons de Montmartre qui provoque un soulèvement à Paris. 40 000 hommes de l'armée de Paris sont chargés de reprendre les canons détenus par la     Garde nationale. La manœuvre, très mal préparée, ne peut aboutir et les hommes du général Lecompte fraternisent avec la population accourue sur les lieux pour les           empêcher de reprendre aux Parisiens "leurs canons". Lecompte menace de faire tirer sur la foule mais il est saisi par les fédérés et fusillé. Le général Clément Thomas qui           passait malencontreusement par là est fait prisonnier à son tour. Malgré les efforts des modérés, la foule n'entend pas raison et Clément Thomas nommé depuis 1848 "le           massacreur de juin" est fusillé à son tour.

      20 mars : Thiers abandonne Paris et gagne Versailles ; le Comité central siège à l'Hôtel de ville de Paris.

      26 mars : 90 membres sont élus au Conseil municipal de Paris qui prend en s'installant à l'Hôtel de ville le nom de Commune de Paris.

       27 mars : Le Comité central remet solennellement ses pouvoirs à la Commune en présence de 200 000 Parisiens.

       28 mars : La Commune constitue une Commission exécutive de 7 membres et vote les lois attendues ; report des loyers, abolition de la conscription et remise des objets                mis     au mont de piété valant moins de 10 francs.

      1er avril : Thiers déclare : "L'Assemblée siège à Versailles où s'achève de s'organiser une des plus belle armée que la France ait possédée, les bons citoyens peuvent se                       rassurer et espérer la fin d'une lutte qui aura été douloureuse mais courte";

2 avril : Premiers combats à Courbevoie avec l'armée de Versailles commandée par le général Vinoy. Les obus commencent à tomber sur Paris.

3 avril : Tentative par les fédérés d'une marche sur Versailles stoppée par le tir des canons du Mont Valérien. Emile Duval, général de la Commune est fait prisonnier et est immédiatement fusillé ainsi que son état major. Gustave Flourens est arrêté par un gendarme qui lui fracasse le crâne d'un coup de sabre sans autre forme de procès.

4 avril : Les Versaillais attaquent Neuilly et prennent Courbevoie et Châtillon.

5 avril : Arrestation, par les communards, de 74 otages dont monseigneur Darboy l'archevêque de Paris. Louis Rossel, déserteur de l'armée de Versailles pour rejoindre la Commune est nommé chef d'état-major de Cluseret.

9 avril : Le général Dombrowski, héros de l'indépendance polonaise, est nommé commandant de la place de Paris. Ce sera le seul chef militaire de valeur de la Commune de Paris.

14 avril : Félix Pyat fait voter la destruction de la colonne Vendôme.

 1er mai : Institution d'un Comité de Salut public auquel la Commune abandonne ses pouvoirs.

16 mai : La colonne Vendôme est abattue.

21 mai : 70 000 Versaillais entrent dans Paris par le bastion mal surveillé du Point du Jour et par la porte de Saint-Cloud. Dernier numéro du "Cri du Peuple" de Jules Vallès.

22 au 28 mai : C'est la "Semaine sanglante", Paris est reconquis rue par rue, barricade par barricade, la répression Versaillaise est féroce et impitoyable.

23 mai : Pour retarder l'avance des Versaillais les communards allument de vastes incendies. L'Hôtel de ville, le Palais de la Légion d'Honneur, le Palais des Tuileries, le Palais de Justice, la Cour des comptes, la bibliothèque du Louvre et de nombreuses rues de la capitale sont la proie des flammes. Ce même jour, la butte Montmartre d'où était partie la "Révolution du 18 mars" est prise par l'armée de Versailles.

24 mai : En application du "décret sur les otages" promulgué par la Commune, l'archevêque de Paris est fusillé avec d'autres otages.

25 mai : 424 prisonniers fédérés sont fusillés au parc Monceau et à Montmartre par l'armée Versaillaise. 52 otages sont fusillés, en représailles, par les insurgés. Charles Delescluze gravit la barricade du Château d’Eau abandonnée par ses défenseurs jusqu'à ce qu'une balle le tue.

27 mai : Le cimetière du Père-Lachaise est pris par les Versaillais après une lutte acharnée entre les tombes.

28 mai : La dernière barricade des fédérés tombe rue Ramponeau. A 15 heures toute résistance a cessé.

29 mai : La garnison désarmée du fort de Vincennes se rend, les officiers sont immédiatement passés par les armes par les Versaillais. Thiers télégraphiera ce même jour aux préfets à propos des Parisiens insurgés : "Le sol est jonché de leurs cadavres ; ce spectacle affreux servira de leçon. 

                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                     Épilogue 

 

30 000 insurgés seront tués dont 3 500 fusillés dans Paris sans jugement, 1900 le seront cour de la Roquette et plusieurs centaines au "Mur des fédérés" du Père-Lachaise.

 40 000 prisonniers seront internés, dans les pires conditions, sur des pontons flottants et dans des places et enceintes fortifiées.

 10 137 personnes dont 657 enfants, 47 de 13 ans et 26 de 12 ans et moins, seront condamnées aux travaux forcés, à la déportation dans une enceinte  fortifiée, à un emprisonnement de moins d'un an ou de plus d'un an et, pour les mineurs, à la détention en "maison de correction".

 35 conseils de guerre improvisés siégeront encore pendant deux ans pour "juger" toutes les personnes arrêtées.

 "20 000 hommes, femmes, enfants tués pendant la bataille ou après la résistance à Paris et en province ; 3000 au moins morts dans les dépôts, les pontons, les forts, les prisons, la Nouvelle-Calédonie, par l'exil ou les maladies contractées pendant la captivité ; 13 700 condamnés à des peines qui, pour beaucoup, ont duré neuf ans ; 70 000 femmes, enfants, vieillards privés de leur soutien naturel ou jetés hors de France ; 107 000 victimes environ, voilà le bilan des vengeances de la haute bourgeoisie". (P.O. Lissagaray "Histoire de la Commune de Paris")

 "Dimanche matin, sur plus de 2000 fédérés, 111 d'entres eux ont été fusillés et ce, dans des conditions qui démontrent que la victoire était entrée dans toute la maturité de la situation". (G. Gallifet, général Versaillais).

 "Quand les hommes rendent leurs armes, on ne doit pas les fusiller...cela était admis. Malheureusement, sur certains points on a oublié les instructions que j'avais données". ( Mac-Mahon, maréchal nommé par Thiers commandant de l'armée de Versailles).

 "On tuait partout, on tuait sans trêve. C'était le délire du massacre, et ces sanglantes saturnales allaient se prolonger pendant quatre jours à la lueur des maisons enflammées. C'est par milliers que les cadavres des "fusillés en masse" s'entassaient dans les rues des Abbesses, Lepic, des Poissonniers, au Moulin de la Galette, au Château-Rouge. Le 28 mai on vidait l'immense fosse commune creusée au milieu de la place. Les cadavres, à moitié décomposés, étaient chargés dans des tapissières. Tous les spectateurs étaient pleins d'effroi. Une jeune fille qui assistait à ce spectacle dit : j'en ai vu bien d'autres, dans un trou on a fourré 150 gardes nationaux". (Récit d'un témoin)

 

"Le cadavre est à terre mais l'idée est debout". (Victor Hugo, parlant de la Commune).

 

Le 26 mai, le général Vinoy s'emparait du faubourg Saint-Antoine et parvenait au pied du cimetière du Père-Lachaise, où se tenait "la vieille garde" des fédérés, ceux qui préféraient la mort à la fuite. Ceux qui ne s'étaient pas fait tuer sur leurs canons encloués furent adossés à un mur de ce cimetière, qui devait acquérir une si lugubre célébrité, et impitoyablement massacrés.

Le 28 mai cette proclamation était affichée sur les murs de Paris : "République française. Habitants de Paris L'armée de la France est venue vous sauver. Paris est délivré. Nos soldats ont enlevé, à quatre heures, les dernières positions occupées par les insurgés. Aujourd'hui la lutte est terminée ; l'ordre, le travail et la sécurité vont renaître.

 


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