6 - Lettre vers le début du temps

Avec des ailes d'oiseaux frais au delà des rivages,

Beaucoup de larmes à fleur de peau qui usent

Comme l'air et l’eau sur la pierre

Dois-je éclairer le temps de mon stylet d'éclairs ?

En copeaux de douleur sur tes joues

Fait fondre les étoiles pour mieux sucrer l’amour

Grande et folle épopée qui traverse les cieux !

Homme tu es petit dans l’Univers qui danse.

Il n’est pas de matin qui n’ait chanté sa gloire.

Jamais il ne faudrait restreindre nos limites.

Kinesthésie[1] ! Fait parler la mémoire des particules élémentaires

Les restes des comètes circulent dans nos sangs.

Mon rêve de retour aux énergies primaires

N’est pas une folie qui pose ses racines dans la névrose même.

Ou bien est-ce la fin ?  La fin puis le début. La fin comme un rébus.

Partir tel un bourgeon qui sait se souvenir

Qu’il fut tout comme nous à l’aube de nos mondes,

Retrouver rien de plus que la déflagration,

S’efforcer à capter l’énergie aux soupes primordiales,

Trouver la vérité comme un saumon remonte à sa naissance.

 

Un coton hydrophile, corde de pendaison, un jour

Viendra couper mes rêves. Je nourrirais l’espace.

Woonagale[2] ! Tu crieras tes notes lancinantes !

Xylophone[3], obsédant lanceur d’ondes funéraires, fait venir le

Youyou[4] pour un dernier voyage vers le

Zéro du temps. Alors je vous dirai l’énigme des quasars.

 

 

 

            Ce texte a été publié dans le numéro 25 de la revue Plein Sens (Sept à Déc 2012 thème LA LETTRE) éditée par "La ruche des arts"

[1] Sens du mouvement. Sensibilité qui en dehors de la vue et du toucher renseigne sur la position et les déplacements des parties du corps.

[2] Flûte du Burkina Faso

[3] Instrument de musique

[4] Petit canot chinois qui se manœuvre à la godille