Chauriat (63)

Chauriat possède deux églises situées au centre du bourg, Saint-Julien est utilisée comme église paroissiale, et Sainte-Marie, de taille plus réduite, a été transformée en chais après la Révolution. Elles sont traditionnellement datées du XIIe siècle et sont considérées comme contemporaines.

Saint-Julien

L’évêque Étienne II de Clermont donne des terres aux moines de Sauxillanges pour construire un monastère à Chauriat entre 1016 et 1026. Saint-Julien a été en partie détruite au cours des tremblements de terre au XVe siècle, Ses voûtes et son chevet ont été refaits dans le style gothique, mais la structure romane (la nef et le transept) a été conservée. Par la suite, le bâtiment a connu de nombreuses modifications entre la Révolution et le XIXe siècle. Les restaurations ont été réalisées par A. Mallay puis par L.-V. Petigrand.

Elle est une des rares églises romane à posséder un haut vaisseau (la nef) soutenu par des colonnes (comme Saint-Nectaire et Saint-André de Besse), Les chapiteaux romans sont inspirés par des œuvres de Mozac, de Saint-Nectaire, de Notre-Dame-du-Port de Clermont-Ferrand et Saint-André de Besse. Ceux situés dans la partie orientale de la croisée et dans le chœur sont du XVe siècle, mais ils adoptent le style roman. La porte d'entrée conserve les ferrures romanes.

Saint-Julien de Chauriat[1] est délaissée des circuits touristiques en raison de modifications gothiques considérée comme dénaturant sa virginité romane. Or, elle présente l’une des plus belles combinaisons entre ces deux styles, en particulier la voûte d’ogive de la nef qui donne une grande légèreté à ses volumes et des masses tout en favorisant la circulation de la lumière.

Sainte-Marie de Chauriat

Cette petite église est plus ancienne que Saint Julien, mais a connu plusieurs modifications au cours de temps. La phase la plus ancienne est probablement carolingienne ou du XIe s, des chapiteaux antiques sont remployés dans le chœur. Elle est modifiée au XI-XIIe siècle (le chevet, les voutes de la nef) ; à la Révolution, d'importants travaux sont réalisés pour transformer l'église en cave à vin. Les chapiteaux, totalement différents de Saint-Julien, présentent des motifs végétaux, l'Annonciation à Marie et Daniel dans la fosse au lion.

Remerciement à la municipalité de Chauriat, Nathalie Monio et Barbara Delamarre.

Dominique Allios

Saint-Julien de Chauriat, répartition des principaux chapiteaux.

Le lavement des Pieds

Tête végétale

Singe en laisse

Lutte des démons et des anges

Lutte des démons et des anges


La nef : la partie inférieure est romane, Les voûtes et le chœur sont gothiques

Chapiteau végétal

Anges portant des phylactères

Personnage nu dans des végétaux, sculpture du XVe s.

Saint-Julien de Chauriat, masque végétal

Saint-Julien de Chauriat, masque végétal 2

Animaux crachant des feuillages A3D

Saint-Julien de Chauriat, Lutte des démons et des anges

Saint-Julien de Chauriat, chapiteau tardif de la croisée de chœur

Sainte-Marie de Chauriat

Le chevet de sainte Marie de Chauriat

Sainte-Marie de Chauriat, Daniel dans la fosse aux lions. Daniel lève les bras au ciel entre les deux lions.

Sainte Marie de Chauriat, chapiteau de l'Annonciation


Vestiges des décors peints, ancienne partie haute de la nef Sainte-Marie de Chauriat.

Détail des bas-côtés de Sainte-Marie de Chauriat.

Détail d'une arcature portant des restes de peinture de Sainte-Marie de Chauriat.

Bibliographie

CRAPLET Bernard, Auvergne romane, Zodiaque., 1992, p. 174,

FOURNIER, Gabriel, Le peuplement rural en Basse-Auvergne, Clermont-Ferrand. 2011, p. 573.

PERRY, Patrick, « L'ancienne église paroissiale de Chauriat », Congrès archéologique de France – Monuments en Basse-Auvergne. Grande-Limagne, 158ᵉ session, Paris 2003, p. 123-130.

PHALIP Bruno, Des terres médiévales en friche. Pour une étude des techniques de construction et des productions artistiques montagnardes, 2001, HDR, Clermont 2, vol. 3, p. 73-85.

LAURANSON-ROSAZ, Christian, L’Auvergne et ses marges, Le Puy-en-Velay, 2007, p. 112 et 231.