4- UN JUS DESTINÉ À LA CUISINE
« Au Moyen-Âge, le verjus est un élément essentiel de la cuisine, de la diététique et même de la pharmacopée : tout comme le vinaigre, son acidité était utilisée pour relever le goût et
aider à la conservation des plats, en l’absence de technique de production de froid et de pasteurisation », raconte
Joëlle Weiss, chargée de communication à l’union des oenologues pour la région Champagne. On le retrouvait aussi dans la fabrication de moutardes.
« Cette variété, même à maturité, reste très acide. »
5- DES GRAPPES DE PLUS D’UN KILO
Jeudi, c’était la première vendange, depuis longtemps. Les
oenologues espéraient pouvoir récolter 50 kilos de raisin.
Les grappes fraîchement vendangées, pesant chacune plus d’un kilo, ont été pressées immédiatement sous les yeux des spécialistes oeuvrant à la renaissance de cette vigne depuis le début des années 2000.
« Le jus est vert, quasi fluo. C’est l’une des particularités de ce cépage », détaille un oenologue.
6- UN JUS, BIENTÔT,
À LA CARTE D’UN CHEF ÉTOILÉ
Philippe Mille, le chef étoilé des Crayères, est associé à l’aventure et va contribuer à faire revivre ce cépage à travers sa cuisine. « J’ai procédé à quelques essais samedi. Ce jus est très particulier, il y a un bel équilibre. Il n’est pas si acide que cela avec un parfum intense sur la fin. J’ai envie de l’accommoder avec du poisson, une viande grasse, simplement mettre le jus sur une huître avec de l’échalote, ou encore en faire une gelée sur une terrine de foie gras...
C’est un vrai plaisir de travailler ce produit du terroir qui a une histoire si extraordinaire. ».
Quant à la vinification, « on a déjà essayé mais pourquoi ne pas retenter l’expérience pour voir ce que cela pourrait donner, aujourd’hui que la vigne est en bon état ? », lance Wilfrid Devaugermé.