Nouvelle approche de la demande sociale

PROJET RBG-AMO : UNE NOUVELLE APPROCHE DE LA DEMANDE SOCIALE


Introduction

 

La capacité productive par homme et par heure ne cesse d’augmenter grâce au développement et à la diffusion des progrès scientifiques et technologiques. Lorsque les robots auront fini de remplacer l’homme dans les entreprises et les champs, en d’autres termes, lorsque le riz, les pommes de terre, le lait, le fromage que nous mangeons ; le savon, les voitures que nous utilisons, le jus et les boissons que nous buvons, sont tous produits par des robots, nous seront tous des chômeurs. Nous sommes tous des chômeurs en sursis. Le progrès technique, qui devrait libérer l’homme des peines de la vie, conduit aujourd’hui, à un non sens social. Les tendances des évolutions technologiques n’indiquent pas autre chose. Mais comment allons nous faire pour manger, pour se vêtir, pour dormir ? Il ne reste qu’à distribuer de l’argent sous forme de revenus ! La part minimum totale de ces revenus augmentera au fur et à mesure que la machine, la science appliquée, les inventions, les perfectionnements diminueront la part de travail exigée pour maintenir la production. Le projet de revenu de base généralisé associé à une assurance maladie obligatoire (RBG-AMO) se révèle donc comme le précurseur de cette politique sociale inévitable.

 

La philosophie du RBG-AMO

 

Le RBG-AMO est un programme qui propose à l’Etat d’octroyer à chaque citoyen sénégalais un revenu minimum d’un montant de 20.000 F CFA par mois, défini comme un seuil de pauvreté. Une cotisation de 3000 F CFA par mois sera versée par chaque citoyen dans une société d’assurance pour financer une assurance maladie généralisée et obligatoire. Ces contributions solidaires (d’un montant de 432 milliards de F CFA) effectuées par les 12 millions de sénégalais serviront à leur couverture sanitaire allant des frais de consultation à l’hospitalisation en passant par le traitement et par l’accès aux soins et aux médicaments presque gratuitement. Le RBG-AMO repose sur des fondements économiques, sociaux, juridiques, philosophiques et éthiques. Enraciné dans les principes constitutionnels sénégalais et du droit universel, il contribue à la croissance économique et prévient les risques sociaux tels que la maladie, la pauvreté, la vieillesse, le chômage etc…


Il faut remarquer que l’ordre social, politique et économique en vigueur valorise la performance rétribuée par le salaire au détriment de la performance non rétribuée, mais d’égale utilité sociale. Il exclue toutes les activités non rémunérées par le salaire de la dignité de travail. Ainsi posons nous la question si le marabout ou le prêtre qui prêche la bonne parole ne travaille-t-il pas au même titre que le philosophe qui dispense son cours magistral à l’université ou au lycée ? Les ménagères qui cuisinent et éduquent les enfants à la maison ne travaillent-elles pas au même titre que le cuisinier de l’hôtel ou la maîtresse du jardin d’enfants ? Les vieillards qui racontent des contes et conservent la tradition orale ne sont-ils pas autant utiles que les archivistes et les bibliothécaires (en Afrique, disait Amadou Hampathé Ba, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle) ? L’humoriste et le chanteur dans les cérémonies au village ne divertissent-ils pas les gens en apportant de la régulation sociale par la joie qu’ils procurent au même titre que les comédiens de nos scènes modernes? Les miss et les streaptiseuses de nuit méritent-elles d’être payées plus que nos beautés naturelles qui pavanent dans nos cours et qui nous rafraîchissent nos yeux et nos cœurs ? La beauté morale ne mérite t-elle pas plus que celle physique les podiums érigés à la gloire des miss ? Les enfants qui nous servent nos boissons, nos plats et des services divers ne sont ils pas aussi importants que les serveurs dans les bars et restaurants ? Que faire de l’engagement social à travers les organisations civiles des acteurs sociaux qui produisent souvent du droit autant que les juristes, dispensent des cours et développent un ensemble de services non rémunérés au bonheur de la société ? Que dire des centaines voire des milliers d’internautes qui, chaque jour, partagent leurs connaissances et des informations dans le Net comme le font les enseignants et les journalistes? Pourquoi tout ce beau monde ne perçoit pas de salaire ? Parce que simplement dans nos sociétés modernes la valeur de l’homme se mesure à l’aune du profit qu’apporte l’employer à son employeur. Le revenu de base généralisé, par contre, repose sur une philosophie qui rétablit l’équité et la justice sociale, en réhabilitant et en revalorisant la notion de production sociale et d’utilité sociale, tout en reconnaissant l’impossibilité de quantifier une utilité sociale par un salaire ou un revenu de base. Il prend en compte toutes les activités humaines utiles à la société qui méritent d’être encouragées et récompensées. L’Etat est une Entreprise qui produit de la société et dont les actionnaires sont les citoyens qui doivent percevoir des dividendes. Notons, en passant, que l’idée d’un transfert direct de revenus aux populations n’est pas nouvelle. Elle est même supportée par certains fonctionnaires des institutions de Bretton Woods pour améliorer l’efficacité de l’aide pour la lutte contre la pauvreté. Le projet RBG-AMO est un concept fondé sur une dynamique sociale et économique pour sortir le Sénégal (voire les pays africains) du sous-développement et de la pauvreté.

 

La Mise en oeuvre du RBG-AMO

 

Sa mise en œuvre s’appuie sur une approche conceptionnelle et perspectiviste qui utilise des concepts économiques, financiers et commerciaux opérationnels pour ouvrir aux jeunes,  aux femmes en particulier et aux populations de manière générale des perspectives. La mise en œuvre du projet s’opère dans un cadre de partenariat entre l’Etat, le secteur privé et les populations qui participeront désormais à hauteur de 10, 20, 50, 70 ou 100% aux programmes publics dans un environnement favorisé par une bonne politique de communication dont l’objectif est l’émergence d’une opinion citoyenne. Suivant l’objectif stratégique du projet,  le RBG devrait évoluer, après consolidation, en un revenu de transfert plus substantiel pour permettre aux populations de payer les services de santé, de formation et d’éducation, entre autres, offerts par les entreprises privées retenues dans le cadre du partenariat. Les banques financent, les entreprises privées investissent dans la réalisation des programmes publics, les populations paient les services et l’Etat contrôle, accompagne, encadre et oriente. La mise en oeuvre du financement de ce programme pourrait fonctionner comme le transfert d’argent effectué par la Western Union. L’émigré vient déposer son mandat en Euros qu’il veut envoyer à sa famille résidant au Sénégal à l’agence de la Western Union en Allemagne moyennant des frais de transfert. L’agence encaisse le mandat et, par la magie de l’Internet, ordonne à toutes les agences de Western Union au Sénégal de payer le mandat sur présentation d’un numéro d’identification. Une partie de la masse des billets composant la masse monétaire au Sénégal est effectivement mobilisée dans le règlement du mandat sans que le montant du mandat en Euros transite et traverse les frontières du Sénégal. La Western Union et les banques et la poste impliquées dans ce partenariat financier pourront régler les compensations  (liées aux 500 milliards de transferts d’argent annuels effectués par les émigrés sénégalais) plus tard dans un mois, trois mois ou un an. La famille retire de l’argent frais d’un montant de 100.000F CFA, par exemple, qui lui serviront à faire face à une partie de sa consommation mensuelle. Un pareil partenariat financier pourrait exister entre l’Etat et les banques pour financer le RBG-AMO en attendant les réformes du système bancaire et monétaire. Les banques et la poste financent le programme par le biais du système de transfert d’argent aux populations en mobilisant une partie de la masse monétaire en circulation. Cet argent revient à 80 ou 90% dans le circuit bancaire et repart le mois prochain pour y retourner à nouveau. L’Etat n’aura pas à contracter de la dette aux entreprises qui pourraient leur causer un préjudice dans le cas d’un retard de paiement. Au contraire les entreprises reçoivent de l’Etat un crédit à la consommation qui tire leur production et leurs services. Le revenu est le principal déterminant de la consommation qui est, elle même, une composante déterminante de la demande. L’Etat compensera dans le cadre de ce partenariat sa dette envers les banques, si dette il y a, par trois mois ou dans une année. Ce mode de transfert d’argent, même en engendrant du déficit budgétaire, freine t-il ou encourage t-il l’activité économique ? Ce déficit budgétaire n’est pas de la même nature que les autres déficits budgétaires liés au financement des infrastructures, par exemple, qui freinent l’activité économique par le biais de la dette intérieure accumulée et  non payée aux entreprises. Le capital des entreprises sélectionnées dans le cadre du partenariat pourrait être détenu à hauteur de 70% par les travailleurs en activité dans les secteurs concernés. Le financement du projet sera assuré par toute la société. Des sociétés d’assurances, une banque nationale, une industrie de jeux, un ordre de la solidarité et les recettes fiscales du budget de l’Etat peuvent être mises à contribution pour financer le RBG. Les transferts sociaux traditionnels de l’Etat et des entreprises représentent déjà des composantes financières du projet et éventuellement les aides budgétaires et certains programmes sociaux internationaux. Les questions liées à la faisabilité du projet relèvent moins de son financement que de l’évaluation de ses impacts sur la croissance économique  et sur le comportement des sénégalais, parallèlement au bénéfice social incontestable, pour garantir le succès du programme. Le RBG-AMO est un instrument efficace pour lutter contre la pauvreté dans le cadre d’un partenariat mondial pour le développement. Il permet de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSRP). Au demeurant, l’esprit de ce projet est fondé sur des principes de bonne gouvernance, d’efficacité économique et sociale et de gestion financière rigoureuse pour développer l’activité économique et améliorer l’efficacité du financement des services sociaux de l’Etat.


Le RBG-AMO: une protection sociale

 

Le système de protection sociale qui est une invention politique extraordinaire de l’Allemand Bismarck (1883) et du Britanique Wiliam Beveridge (1946), existe dans plusieurs états européens comme un droit social acquis depuis la fin de la deuxième guerre mondiale qui a ruiné leurs économies. Homme politique, économiste et administrateur britannique, Sir William Beveridge, est nommé par Churchill en 1940 président d’un comité interministériel chargé de faire des propositions pour l’amélioration de la protection sociale dans un contexte marqué par la deuxième guerre mondiale. Le libéral Beveridge va préparer un programme keynésien qui préconise un système universel financé par l’impôt par opposition au modèle allemand financé par des cotisations sociales des travailleurs. Il préconise une redistribution à la fois verticale et horizontale du revenu pour lutter contre le manque de ressources, la maladie, la vieillesse, l’ignorance et les taudis. Les contributions des employeurs et des salariés complétés par des fonds issus de l’impôt servent à financer l’aide aux sans emplois, aux malades, aux chargés de famille et aux vieillards. « C’est la politique d’assurance la meilleure et la moins chère offerte au peuple britannique ou à n’importe quel peuple où que ce soit » dira  James Griffiths, le ministre de la Sécurité sociale de l’époque. Le raz de marais travailliste lors des élections de 1945 emporte le siège de l’initiateur libéral du meilleur programme de protection sociale à cause de la réticence coupable de ses pairs libéraux à adopter le projet. En application du plan Beveridge, en 1946 le gouvernement travailliste de Clement Attlee fait adopter la National Insurance Act qui instaure la sécurité sociale anglaise et révolutionne notamment le système médical anglais avec le National Health Service. Une grande publicité a été donnée au rapport de Beveridge par la presse. On retrouve le programme de Beverdige dans les multiples déclarations internationales. L’article 22 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 reconnaît à toute personne un droit à la sécurité sociale en tant que membre de la société. 

 

Face à la pauvreté d’aujourd’hui et à la disparition future du salaire, il est de la responsabilité de l’Etat de garantir l’égalité et la solidarité face aux risques sociaux. L’assurance des droits sociaux aux citoyens est un facteur de cohésion sociale et de stabilité démocratique. La sécurité sociale coûte cher, mais l’absence de protection sociale coûterait économiquement, socialement et politiquement encore plus cher. Une stratégie efficace pour prévenir et réduire les conflits sociaux et politiques doit s’appuyer sur le renforcement de la cohésion sociale par un niveau minimal de protection sociale garanti. La sécurité sociale favorise incontestablement la promotion des droits et de la dignité de l’homme. Elle doit être protégée par une Charte qui la consacre comme un droit social.

Le RBG-AMO représente l’une des expressions institutionnelles les plus vigoureuses de la solidarité nationale. Se développer économiquement au détriment d’un développement social conduit tôt ou tard à de graves problèmes de société. Nous avons la conviction que l’économie de demain devra sans nul doute reposer sur le capital humain. Le taux de rendement de l’investissement humain est élevé et même supérieur à long terme à celui de l’investissement dans les infrastructures en termes économiques. Le constat que les pays scandinaves, avec un taux de protection sociale très élevé, occupent régulièrement les cinq premières places du classement international sur la compétitivité, montre qu’une forte protection sociale est parfaitement compatible avec la croissance et l’emploi.. L’investissement dans le capital humain relève donc d’une rationalité économique. Il garantit sur le plan politique, social et économique des effets concrets et durables.

Les effets économiques, sociaux et politiques du RBG-AMO

 

On peut citer parmi les effets économiques positifs du RBG-AMO: la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSRP), l’agrandissement de la carte bancaire du pays, l’amélioration de l’efficacité de l’aide au développement, l’amélioration de la mobilité en milieu rural, l’augmentation de la productivité du travail agricole, le recensement toujours actualisé de la population, l’augmentation de la consommation et de la production, la création d’emplois, la réduction de l’évasion fiscale par la rationalisation de l’informel, la rationalisation et la réduction de la fuite des subventions, l’augmentation des revenus familiaux, la diminution des prix, la réduction drastique de la dette intérieure, etc...


Parmi les effets socioculturels positifs on peut citer: la disparition des mendiants, des taxis clandestins, des courtiers, l’application d’un code de la ville pour lutter contre les encombrements, la réduction de l’exode rural et le retour vers la terre, le recouvrement de la dignité humaine, le retour de l’éthique et de la morale, l’assurance maladie obligatoire,  etc....


Des effets politiques positifs certains pourraient être obtenus: la cohésion sociale et la stabilité démocratique, la réduction de la corruption politique, la bonne gouvernance et le développement décentralisé et participatif, la formation d’une opinion citoyenne pour un contrôle social, politique, environnemental, l’indépendance du citoyen, le maintien de la paix civile et sociale par le blocage des salaires pour au moins 5 ans, le renforcement de la démocratie et de la conscience d’état à travers l’émergence d’un citoyen qui croit que l’état est un bien commun à préserver , etc.....


Des effets négatifs éventuels, qui ne diminuent en rien l’intérêt du projet, pourraient être attendus: l’inflation, l’augmentation des importations, les problèmes liés au financement et à la mise en oeuvre pratique du RBG, les problèmes de contrôle des abus, la violation des critères de convergence de l’UEMOA, etc...


Au total, la modernisation de la vie économique, politique, sociale, culturelle et le redressement éthique et moral de la société pourrait passer par ce projet.


Prisoniers et victimes du systeme monetaire et financier

 

Nous devons observer que l’expertise politique et économique de notre planète a confiné et dessiné l’activité économique dans un ordre qui a atteint les limites de son potentiel de développement humain. Devant les échecs répétés et les cul-de-sac qui aboutissent à la récession économique, aux crises de toutes sortes, à l’exode rural, à l’émigration clandestine, à des inégalités issues d’un ordre technologique, commercial et économique international inégal, à l’exclusion de milliards d’individus de la production et de la consommation par un chômage incompressible, à l’appauvrissement des 3/5 de la population mondiale et à l’enrichissement d’une minorité de milliardaires, nous sommes bien à la croisée des chemins. La crise financière provoquée récemment par les subprimes et l’affaire Bernard Madoff ont secoué l’ordre financier du monde. Des certitudes et des dogmes du libéralisme se sont effondrés laissant sur leurs ruines des bulles d’interrogations. Les dignitaires et les potentats financiers de la planète s’interrogent ! Tout le monde s’interroge ! Il faut vraiment s’interroger ! Encore s’interroger !  Toujours s’interroger !   Le déficit budgétaire chronique, qui est le bouc émissaire de tous nos maux, est dû au fait que l’état a cédé sa souveraineté de création monétaire aux banques privées. C’est une défaite de l’Etat face au capital. L'État devrait continuer à créer la monnaie et la mettre à la disposition des banques sous forme de crédits pour en récolter les intérêts qui serviront à financer les services publics au lieu de s’évanouir dans les paradis fiscaux. Nos soi-disant "représentants" ont malheureusement abandonné le pouvoir et le droit de créer la monnaie aux banques privées qui la créent par le crédit,  la prête aux ménages, aux entreprises et à l'État et en perçoivent les taux d'intérêts. Les États européens ont perdu le 7 février 1992, le droit "régalien" de créer la monnaie en faveur des banques mais au détriment des citoyens.  « L'article 104 du Traité de Maastricht, interdit aux Banques centrales d'autoriser des découverts, d'accorder tout type de crédit au Trésor public et à tout autre organisme ou entreprise publique ». Non content donc de renverser l’Etat, le capital marche sur sa tête. La monnaie est subitement et discrètement devenue un outil au service des seuls intérêts privés. C’est un hold-up, un racket, une escroquerie financière. Il est inacceptable que les actionnaires des banques s’enrichissent injustement sur le dos de la collectivité grâce à la création ex nihilo d’une monnaie mise à leur disposition sous forme de crédits frappés d’intérêts..


L'argent en circulation est toujours insuffisant pour rembourser le volume d'emprunts en cours qui ne cesse d’augmenter. Ce régime basé sur l’argent-dette conduit  les États, les ménages, les entreprises et un nombre croissant de citoyens à un surendettement et à un pouvoir des détenteurs de capitaux de plus en plus important. Leur pouvoir d'achat, de rente, de décision sur notre destin ne cesse de croître. C’est la domination du capital et du marché ! L'argent ne peut tirer sa valeur que de la production et de la confiance mutuelle. Les bulles spéculatives sont par conséquent alimentées par un afflux de monnaie excédentaire qui se traduit par une. inflation toujours ignorée. L’épouvantail de l’inflation agité devant les victimes que nous sommes, n'est plus dans ce cas, qu'un leitmotiv idéologique, que nous continuons à répéter sans réfléchir à la faveur des intérêts des rentiers. La source de l’inflation galopante qui n’arrête pas de nous porter préjudice est à chercher dans ce régime bancaire et monétaire qui conduit au surendettement avec des taux d'intérêts prohibitifs.


L’Etat est une entreprise qui pourrait financer ces projets sans recourir à la dette intérieure. Le roi de France, Saint Louis disait: « le premier devoir d'un roi est de frapper l'argent lorsqu'il en manque pour la bonne vie économique de ses sujets ». Le Président des Etats du Nord, Abraham Lincoln, fit voter en 1862 par le Congrès grâce à l’article 1 de la Constitution des USA, l’émission de 449 millions de dollars pour financer la guerre contre les Etats du Sud, en évitant ainsi de recourir aux banques qui lui proposaient des prêts à 30% d’intérêt. Il remporta non seulement la guerre de Sécession, mais il développa l’agriculture et l’industrie nordistes grâce aux effets inductifs de cette injonction d’argent que notre système monétaire actuel interdit. L’utilisation de la monnaie gratuitement et suffisamment par l’Etat a permis à l’économie de retrouver son dynamisme.  Sir Goshen, porte-parole des banquiers de la cité de Londres, condamna énergiquement ce principe gouvernemental facile de disposer de l’argent, en écrivant en 1865 : « Si cette malveillante politique financière (de Lincoln) devait perdurer pour de bon, alors ce gouvernement fournira sa propre monnaie sans frais. Il sera sans aucune dette. Il aura tout l’argent nécessaire pour mener son commerce. Il deviendra prospère à un niveau sans précédent dans toute l’histoire de la civilisation. Ce gouvernement doit être détruit ou il détruira toute monarchie sur ce globe. » Et Lincoln fut assassiné le 14 avril 1865 ! Cette déclaration annonça avec une clarté éblouissante la future victoire du capital des rentiers sur l’Etat de tous les citoyens.

Le troisième président des USA, Thomas Jefferson, s’inquiéta en ces termes : « je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu’une armée debout. Celui qui contrôle l’argent de la nation, contrôle la nation ».

Le célèbre industriel américain, Henry Ford, avertit: « Si les gens de cette nation comprennent notre système bancaire et monétaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin ».

Enfin, le prix Nobel d’économie, Maurice Allais, remarqua : « Dans son essence la création de la monnaie ex-nihilo actuelle par le système bancaire est identique à la création de monnaie par des faux-monnayeurs. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents ».


La mise en circulation d’argent neuf doit obéir au rythme de la production, à l’augmentation de la population et aux besoins de la distribution. Mais à qui appartient cet argent nouvellement créé? Il ne peut appartenir qu’à l’Etat, qu’aux citoyens. Cette injection d'argent doit servir à un pouvoir d’achat supplémentaire pour permettre aux citoyens consommateurs de disposer des produits et services en attente de consommation à cause d'un pouvoir d'achat insuffisant. Le moyen le plus juste de mettre cet argent nouveau en circulation est de le verser au fonds de financement du RBG pour le distribuer de manière équitable entre tous les citoyens, ce qui le répartit effectivement dans tout le pays. Chaque homme, femme, enfant, vieillard, bébé, profiterait ainsi de cette circonstance toutes les fois qu’il est nécessaire d’augmenter l'argent en circulation grâce aux nouveaux besoins de la distribution. Cette part est un privilège qui exprime le lien matériel de citoyenneté qui lie l’Etat et le citoyen dans une République en consacrant son droit de partager une partie des biens de ce pays qui lui permet au moins de vivre. La volonté commune de vivre ensemble s’appuie sur l’opportunité de s’associer avec ses semblables dans un Etat pour assurer sa sécurité en se protégeant contre   la pauvreté, la maladie, la faim et les ennemis de toutes sortes.

 

 

Creer un rapport d'influence pour realiser le RBG-AMO

 

Le moyen d'obtenir le RBG-AMO est évidemment la formation d'une opinion citoyenne éclairée et assez forte qui le revendique. Il s'agira dans le cadre des « conférences du Docteur TAYE » de mettre en oeuvre une campagne d'éducation de prise de conscience à la place d’une campagne électorale dont l’objectif ultime est de compter des voix.  C'est la meilleure garantie pour l'avenir du RBG-AMO. Seule une opinion  bien éduquée peut garantir la vigilance nécessaire pour prévenir le torpillage de ce plan par des politiciens inconscients ou incompétents. Les partis politiques au Sénégal sont des instruments de conquête du pouvoir au lieu d’être des partis de développement et de changement. Ainsi l’existence d’instances et de projets tels que les Assises Nationales et le RBG-AMO peut combler les déficits et les lacunes des partis et de la classe politique en termes de propositions de solutions. Il est nécessaire de renouveler les pensées, les méthodologies et les habitudes pour relever les défis que nous posent l’impuissance des modèles socioéconomiques des politiciens et des économistes face aux réalités de plus en plus complexes d’un monde global. TGL (voir Tôt, voir Grand, voir Loin) a osé penser autrement et audacieusement pour apporter de nouvelles approches et un nouveau ton au débat et à la démarche politiques. La valeur des idées ne dépend que de leur pénétration dans l’opinion et de leur appropriation par les populations. Notre rôle et notre devoir est de convaincre les sénégalais de la justesse et du réalisme du concept pour que notre projet ait la chance de se mesurer à la réalité en brisant les barrières érigées par la dépendance intellectuelle et psychologique des intellectuels, des politiciens et des économistes par rapport à  l’esprit de système. Il s’agit également de déclencher une dynamique sociale pour créer un rapport d’influence qui puisse orienter la volonté des partis politiques et surtout des autorités gouvernementales à prendre en charge la mise en oeuvre du projet. Les incidences de ce programme sur le progrès et le dynamisme économique, social et démocratique seront, à côté des valeurs humaines, morales et éthiques évidentes, discutées et justifiées à travers des propositions, thèses, hypothèses, analyses et interprétations dans des débats et interviews radio télévisés et dans des conférences publiques et des conférences de presse.



Dr. Abdoulaye Taye

Enseignant à l’Université de Bambey

Coordonnateur du Forum Solaire

Président National de TGL (voir Tôt, voir Grand, voir Loin)

Initiateur du RBG-AMO

Tél : 00221 33868 9274 / 00221 77413 14 49

Email : layetaye@yahoo.fr

 
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