Humanisme juridique

Le premier ouvrage issu des travaux du Réseau Humanisme Juridique est paru le 9 février 2022 : L'Humanisme juridique. Aspects d'un phénomène intellectuel européen, dir. Xavier Prévost et Luigi-Alberto Sanchi, Paris, Classiques Garnier (Esprit des lois, Esprit des lettres n° 14), 2022, 429 p.

https://doi.org/10.48611/isbn.978-2-406-11801-5


Il s'ouvre par une contribution du regretté Jean-Louis Ferrary, qui nous a fait l'honneur de nous offrir un texte consacré aux collections de textes juridiques antérieurs au corpus de Justinien, de Sichard à Schulting. Une première partie est d'abord consacrée aux « initiateurs italiens » avec les articles de Diego Quaglioni, Dario Mantovani, Xavier Prévost et Annalisa Belloni. L'ouvrage s'intéresse ensuite à « la renaissance juridique française » à travers les contributions de Géraldine Cazals, Luigi-Alberto Sanchi, Giovanni Rossi, Bruno Méniel, Raffaele Ruggiero, Stéphan Geonget et Marco Penzi. Enfin, Mathias Schmoeckel et Gaëlle Demelemestre portent leurs « regards sur l'Europe ».


    L’Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet de l’université Paris-Panthéon-Assas, en collaboration avec l’Institut de recherche Montesquieu de l’université de Bordeaux et l’Institut universitaire de France, organise des séances de séminaire qui ont lieu au Collège Sainte-Barbe, en salle Collinet (4 rue Valette, 75005 Paris, 3e étage), le vendredi de 14h30 à 16h30. Les séances sont publiques. Elles peuvent également être suivies en ligne en écrivant à humanisme.juridique[at]gmail.com.

Humanisme juridique, logique et dialectique : Programme 2024

Humanisme juridique, éloquence et rhétorique : Programme 2023

Humanisme juridique et théologie : Programme 2022

Humanisme juridique et philosophie : Programme 2021

Géographies de l'humanisme juridique : Programme 2020

Définir l’humanisme juridique par les sources : quelques textes des XVe-XVIe siècles (II)  : Programme 2019

Définir l’humanisme juridique par les sources : quelques textes des XVe-XVIe siècles (I) : Programme 2018


    Composante essentielle du renouveau intellectuel européen, le courant dit « humanisme juridique » (it. Umanesimo giuridico, angl. Legal Humanism, all. humanistische Jurisprudenz), particulièrement fécond aux XVe et XVIe siècles, se définit par une approche des textes hérités du droit romain qui s’oppose et en même temps complète les traditions médiévales de la glose et du commentaire. Les juristes humanistes, privilégiant les connaissances historiques et linguistiques tirées d’une étude la plus vaste possible des œuvres, monuments et documents de l’Antiquité, ont contribué à replacer les écrits du Corpus juris civilis au sein de la civilisation gréco-romaine qui les a vu naître, tout en parachevant l’exégèse déjà mûrie au Moyen Âge grâce au travail des interprètes. Plus largement, l’apport de l’humanisme juridique s’étend à toute l’œuvre de redécouverte de l’Antiquité classique, tardive et chrétienne qui caractérise la Renaissance européenne et qui a donné à la modernité ses meilleurs fruits en termes de catégories intellectuelles, de réflexion politique et philosophique, ou encore de recherche philologique et érudite.

    Il n’existe actuellement ni en France, ni en Europe d’équipe universitaire se consacrant spécifiquement à l’humanisme juridique. Les quelques spécialistes travaillant en France le font au sein d’entités diverses, auxquelles ils appartiennent en vertu de leurs compétences, sans que leurs collègues directs soient à même de les épauler dans leurs recherches sur les thèmes liés à l’humanisme juridique. On peut en substance faire le même constat pour d’autres pays d’Europe, voire d’Amérique ; cela a pour cause les actuelles délimitations académiques, souvent établies au détriment d’objets multidisciplinaires comme ceux relevant de la Renaissance. De plus, la complexité même de l’humanisme juridique requiert des compétences variées, allant de la philologie et de la paléographie à l’histoire du droit ancien et médiéval, rarement dispensées dans des formations unitaires. Une difficulté supplémentaire réside dans l’utilisation presque universelle à l’époque considérée de la langue latine, voire de la grecque, ce qui affecte lourdement les projets d’édition des chefs-d’œuvre de l’humanisme juridique, face à un public de lecteurs qui n’a plus l’habitude de lire en ces langues. Or l’un des besoins les plus ressentis est justement celui d’éditions scientifiques de nombreuses œuvres importantes issues de ce courant intellectuel et qui restent encore inaccessibles.

    C’est pourquoi des chercheurs travaillant sur l’humanisme juridique ont décidé de créer un groupe de travail qui les rassemble. Il s’agit de faciliter la convergence, l’échange et la mise en commun de ressources entre les spécialistes partenaires, qui ressentent le besoin d’approfondir leurs connaissances de façon complémentaire et souhaitent la mise en place d’une action commune et coordonnée dans le domaine de l’humanisme juridique.

    Concrètement ce groupe de chercheurs, coordonné par Luigi-Alberto Sanchi (CNRS/université Paris 2 Panthéon-Assas) et Xavier Prévost (université de Bordeaux) organise un séminaire international pluridisciplinaire annuel à Paris, soutient l’organisation de manifestations scientifiques et la parution de publications académiques.

    Des informations complémentaires et des documents pour chaque séances sont téléchargeables sur le  site de l'Institut d'histoire du droit (UMR 7184)  : http://www.ihd.cnrs.fr/spip.php?rubrique118

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