Séance du 07.02.2023
Lecture de L'Evolution créatrice de Bergson
1/ Enregistrement de la séance du 07.02.2023
Pour accéder à l'enregistrement, cliquer sur le lien ci-après:
enregistrement séance du 07.02.2023
2/ Plan du cours séance du 07.02.2023
C'est notre 5ème séance. Elle portera sur la fin du 1er chapitre consacrée à l'élan vital et le début du chapitre 2.
1- La « philosophie de la vie » de Bergson est un finalisme
Il se démarque du finalisme traditionnel : il récuse l'idée d'une harmonie préétablie (Leibniz) qui revient à nier la dimension créatrice de la vie
Il se démarque de toute explication par le hasard comme celle de Darwin dans L'Origine des espèces (1859)
Il s'agit d'un finalisme rétroactif qui consiste à rapporter les formes imprévisibles du vivant, une fois produites, à « une identité d'impulsion », qui est celle de la vie.
L'observation d'organismes identiques chez des organismes appartenant à des lignes d'évolution divergentes (des yeux chez un mollusque comme le peigne et chez un vertébré comme l'homme) prouve le bien-fondé du finalisme proposé par Bergson
2- L'élan vital, une image destinée à comprendre le mode d'action de la vie (lecture de la dernière partie du 1er chapitre, p 88 à 91)
a- En tant qu'elle désigne la vie comme la cause absolue d'où procède toute réalité vivante, cette image permet de rendre compte des deux dimensions de l'évolution relevées par le transformisme
Sa continuité (les individus sont des « traits d'union »)
Sa capacité à engendrer des variations et à produire des espèces nouvelles : l'élan vital est une force initialement indivise qui ne cesse de se fractionner et de se diviser en lignes d'évolution divergentes. Cette production de changement et de diversité se manifeste de deux manières :
1- par l'irréversibilité des changements advenus et l'accentuation des différences produites ;
2- par l'émergence d'organes identiques chez des organismes qui appartiennent à des lignes d'évolution divergentes (exemple des yeux chez le peigne et chez l'homme)
En conclusion : l'élan vital désigne le dynamisme créateur de la vie par lequel elle ne cesse de se scinder en des directions divergentes, tout en conservant sur chacune de ces directions des éléments communs qui viennent de son impulsion initiale.
b- La fécondité cognitive de l'hypothèse de l'élan vital (l'exemple de la formation de l'oeil)
- L'échec des explications intellectuelles de la vie (mécanisme et finalisme) qui ne parviennent pas à rendre compte de la conjonction qui existe entre les deux propriétés d'un organe : la « complexité de la structure » et la « simplicité du fonctionnement ». La compréhension de la vie exige qu'on explique leur articulation sans en occulter aucune.
- L'intérêt de l'hypothèse de l'élan vital est de dépasser les deux points de vue du mécanisme et du finalisme en se libérant d'un regard intellectuel extérieur à la formation de l'organe, qui consiste à l'assimiler à une fabrication artisanale (agencement de parties), et de saisir de l'intérieur (intuitivement) le mode d'action de la vie, son dynamisme créateur, en tant qu'il produit des formes vivantes par sa rencontre avec la résistance de la matière.
3- Une lecture rétrospective de l'évolution (chapitre 2)
Après avoir montré le mode d'action de la vie, il s'agit de montrer maintenant comment son mouvement originel indivis s'est fragmenté en directions divergentes (voir le titre du chapitre 2 : « Les directions divergentes de l'évolution de la vie : torpeur, intelligence, instinct »)