Séance du 25.11.2021

La mémoire

1/ Enregistrement de la séance

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enregistrement de la séance du 25.11.2021 


2/ Plan du cours :


C'est notre 2ème séance sur la question de la mémoire. Elle sera surtout consacrée à la lecture de la 2ème Conférence sur la perception du changement prononcée par Bergson à Oxford en 1911. Avant d'aborder la fonction psychologique de la mémoire, expliquée surtout dans Matière et mémoire (1896), il s'agit de montrer sa valeur ontologique.

  

1- De la reconnaissance à la survivance du passé

 

a- S'il s'avère impossible d'expliquer comment le souvenir peut représenter le passé , - il y a une « énigme » de la mémoire- , la reconnaissance assure en revanche sa solution pratique : le souvenir représente bien le passé, le passé n'est donc pas perdu : il survit en nous (Ricoeur : « le petit miracle de la reconnaissance », dans La Mémoire, l'histoire, l'oubli, 2000)

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b- Comment expliquer alors sa survivance ? Peut-on l'expliquer par des traces matérielles : le cerveau est-il le dépositaire de nos souvenirs ? Le postulat des neurosciences.

 


2- Bergson : le problème de la conservation du passé est un faux problème

 

a- Quelques mots sur la vie et l'oeuvre de Bergson (1859-1941)

b- Le problème de la conservation du passé présuppose une idée fausse du passé : il serait ce qui a cessé d'exister.

Cette représentation est parfaitement exprimée par Saint-Augustin au livre XI de ses Confessions (le passé n'existe pas réellement, il n'existe que comme « présent des choses passées », c'est à dire comme souvenir). Saint-Augustin décrit ainsi au livre X « les vastes palais de ma mémoire, où sont renfermés les trésors de ces innombrables images entrées par la porte des sens (...) »

c- A l'origine de cette représentation du temps, il y a selon Bergson notre « tendance naturelle » à nous représenter le temps comme de l'espace, pour les besoins de l'action

 


3- La mémoire comme continuation et prolongement du passé dans le présent

 

a-  Le présent réellement vécu ne se réduit pas à un instant mathématique, il est un « intervalle de durée ». Sans mémoire (= durée), il ne peut y avoir de temps : aucun instant ne peut se relier à un autre instant.

b- Le présent ne s'oppose pas au passé comme ce qui est à ce qui n'est pas, mais comme ce qui est utile à ce qui est inutile

c- Le « présent indivisé » : le rôle de la philosophie serait de dégager l'attention de tout intérêt pratique qui la limite pour l'ouvrir à ce présent qui « embrasserait l'histoire passée toute entière de la personne consciente ». L'exemple de la vision panoramique des mourants.

 

Conclusion : La mémoire n'est pas la faculté de conserver le passé, elle est le « passé qui se conserve de lui-même, automatiquement ». Ce qu'il faut expliquer, ce n'est pas la mémoire mais l'oubli.

 

 

4- La virtualité comme mode d'existence du passé. En tant qu'elle est virtuelle, la mémoire n'est pas agissante.

 

 

5- Comment la mémoire passe-t-elle à l'acte et s'insère-t-elle dans le présent ?

 

Les deux modes de reconnaissance du passé : la mémoire-habitude (action) et la mémoire-souvenir (représentation). L'exemple de la leçon apprise par cœur (au début du chapitre 2 de Matière et mémoire). La véritable fonction du cerveau