Séance du 16.11.2021

Lecture de l'Etre et le Néant de Sartre

1/ Enregistrement de la séance 16.11.2021

Cliquer sur le lien ci-après:

enregistrement séance 16.11.2021 


2/ Plan du cours  séance du 16-11-202

 

C'est notre 3ème séance. Nous sommes partis d'une réflexion générale sur la perception pour présenter la phénoménologie dont Husserl est le fondateur et Sartre un héritier. Il est nécessaire de réfléchir sur le rôle joué par la conscience dans l'apparition des choses pour s'interroger sur la réalité et comprendre comment nous pouvons en avoir l'expérience. Cette séance s'appuiera sur la lecture de l'article « Une idée fondamentale de la phénoménologie de Husserl » écrit en 1939, et celle de l'introduction de l'Etre et le Néant.

 

Introduction

La conscience et le monde ne peuvent exister indépendamment l'un de l'autre, ils naissent ensemble. Pour le comprendre, il faut se libérer de « l'attitude naturelle » qui nous masque le rôle joué par la conscience dans l'apparition du monde.

 

1- La découverte de l'intentionnalité de la conscience

 

a- La critique de la « philosophie digestive » qui assimile la chose perçue à un contenu de conscience (se souvenir de l'analyse du morceau de cire par Descartes)

b- Les métaphores de l'éclatement et du grand vent contre celle de l'estomac pour inverser la représentation que la philosophie digestive se fait de la conscience : « La conscience n'a pas de dedans ; elle n'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constituent comme une conscience ».

c- L'intentionnalité de la conscience : « Toute conscience est conscience de quelque chose »

d- La conscience n'existe pas comme une chose : 1- ne pas confondre la conscience spontanée (qui est conscience (de) soi) et la conscience réflexive (qui est conscience de soi et se pose comme un objet) ; 2- se délivrer de la « réflexion impure » qui transforme la conscience en chose, qu'elle appelle l'esprit ou le psychisme ; 3- la conscience est « un absolu non substantiel »

 

Transition :

L'examen du phénomène (la chose qui apparaît à la conscience) va permettre de dégager ses « conditions trans-phénoménales » (= ses conditions de possibilité ; il y en a deux : l'être du phénomène et la conscience) et de décrire leur structure d'être (l'en-soi et le pour-soi). L'Etre et le Néant est un « essai d'ontologie phénoménologique »

 

2- L'examen du phénomène permet de dégager ses conditions : l'être du phénomène et celui de la conscience

 

a- La « pensée moderne » comme « monisme du phénomène » : 1- le dépassement des dualismes de la tradition philosophique (apparence/être ; extérieur/intérieur) qui obéissent à ce que Nietzsche appelait « l'illusion des arrière-monde » ; 2- l'être n'est rien de caché ou d' inaccessible : « L'être d'un existant, c'est précisément ce qu'il paraît » ; 3- le phénomène est un « relatif-absolu »

b- Le seul dualisme pertinent (celui dont fait usage la phénoménologie) est le dualisme fini/infini qui permet d'expliquer la « transcendance » de la chose perçue à la conscience : elle ne se donne jamais entièrement, mais toujours partiellement par profils, selon des aspects (en allemand, Abschattung) : l'essence d'une chose ne se réduit pas à ses manifestations, elle est « la raison de la série de ses manifestations infinies »

 

3- De l'examen des conditions du phénomène à la description de leur structure d'être

a- L'être du phénomène est irréductible à la conscience qui est seulement sa condition d'apparition : la « transcendance » de la conscience (le fait qu'elle n'existe que comme ouverture à l'être dont elle est conscience ; ainsi, elle « naît portée sur l'être qui n'est pas elle ») est « la preuve ontologique » de l'être

b- La structure d'être de l'en-soi et de celle du pour soi

 

Conclusion : l'introduction de l'Etre et le Néant a dégagé deux types d'être. Le problème qui se pose est de savoir comment ils peuvent entrer en liaison : ce qui est « en-soi », -qui est par essence indifférent à tout rapport- peut-il entrer en liaison avec une conscience (dont la structure d'être est d'être un pour-soi) qui lui permette d'apparaître ? C'est le problème que devra résoudre l'Etre et le Néant.