Séance du 07.04.2022
Lecture de l'Etre et le Néant de Sartre
1/ Enregistrement de la séance du 07.04.2022
Cliquer sur le lien ci-après:
enregistrement séance 07.04.2022
2/ Plan du cours séance du 07.04.2022
Cette séance aborde la lecture de la 3ème partie de L' Etre et le Néant de J.P. Sartre, « Le pour-autrui ». Auparavant, nous résumerons la 2ème partie : « L'Etre-pour-soi » en montrant que ses caractéristiques sont « la présence à soi », la facticité » et la « contingence », la « temporalité ».
1- L'expérience d'autrui est-elle incompréhensible?
Si autrui est ce moi qui n'est pas moi, pourquoi son expérience paraît-elle incompréhensible ?
Elle est incompréhensible si l'on persiste a concevoir l'altérité d'autrui comme une « négation externe » (autrui et moi-même sommes conçus comme 2 choses séparées dans l'espace). C'est dans l'intériorité de la conscience qu'on pourra au contraire faire l'expérience d'autrui, sur le mode d'une « négation interne »
2- La négation de moi par autrui
Autrui ne peut pas m'être donné comme objet mais il est l'être pour qui je suis objet (l'épreuve du regard)
a- L'exemple du jardin public : l'apparition d'autrui comme épreuve d'un décentrement (« Autrui me vole le monde »)
b- L'exemple du trou de serrure : l'apparition d'autrui comme épreuve de mon être vu
- La honte est le surgissement d'un moi qui est produit par l'apparition d'autrui
- Je ne peux avoir honte que devant autrui : elle me révèle ainsi son existence comme sujet
- Je suis objet pour le regard d'autrui : « Ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre ». Autrui est au fondement de mon être.
- Par autrui, je suis en danger : « Etre vu me constitue comme un être sans défense pour une liberté qui n'est pas ma liberté »
- En quel sens peut-on dire : « L'enfer, c'est les autres » (voir Huis Clos)
- Le « regard » ne désigne pas un événement empirique mais la modalité du surgissement d'autrui comme sujet (en ce sens le bruit des pas dans un couloir est un regard). Il ne faut pas confondre le regard et l'oeil qui regarde.
3- Le projet de me réapproprier mon être par l'appropriation de la liberté d'autrui : l'amour
a- « Aimer, c'est vouloir être aimé » : l'amour comme tentative impossible de posséder la liberté d'autrui
b- L'impossibilité de s'unir avec autrui (voir le myrhe d'Aristophane) est constitutive de l'amour, en tant que justification réciproque de l'existence de l'autre