La région de Jemeppe sur Sambre, principal centre d'intérêt de l'inventaire des espèces présentes, menacées, voire disparues.

Vue d’ensemble de Jemeppe-sur-Sambre : la photo, prise il y a quelques années, montre une localité où la verdure est encore relativement présente. Les hauteurs sont plus ou moins occupées par des zones boisées ou bosquets. A l’arrière-plan, s’étale le bois de Ham-sur-Sambre, le plus vaste de la région étudiée. Cà et là, à proximité des habitations, on peut toujours observer quelques rangées de peupliers, de vieux saules isolés, tilleuls, ... qui rompent la monotonie des quartiers habités. Ce qui a changé dans le paysage naturel au cours de ces trente dernières années, c’est essentiellement la disparition de parcelles agricoles (cultures ou pâturages) au profit de lotissements dans lesquels poussent généralement des maisons unifamiliales, quatre façades, avec jardins le plus souvent aseptisés entomologiquement, écologiquement parlant.

Les zones boisées : Les zones boisées de la région sont des bois mixtes ou de feuillus. Parmi les feuillus, on y recense suivant les endroits essentiellement les essences indigènes classiques souvent en mélange : chênes, érables, charme, hêtre, érable, saules (Salix caprea notamment), bouleau, aubépine, prunellier, cerisiers sauvages, aulnes, ormes, frênes, quelques peupliers, chevrefeuille, ronces, ... Au niveau conifères, essentiellement des épicéas et quelques zones plantées de vieux pins. On ne peut donc pas parler de monocultures ou de sylviculture intensive. Les papillons y sont cependant peu présents en nombre et en espèces comparé à d’autres régions. On n’y dénombre, par exemple, aucune argynne, aucune mélitée à l’exception peut-être d’Argynnis paphia qui pourrait avoir une zone de reproduction dans la partie non accessible du bois de Ham. La plante nourricière des chenilles de plusieurs de ces espèces s’y trouve pourtant. La rareté ou l’absence de fleurs à butiner par les papillons est peut-être une des explications. Les sentiers sont souvent relativement étroits, donc forcément peu éclairés et ne laissant pas tellement de place à une végétaion basse.

Les terrains vagues et ouverts : il en existe encore quelques-uns en périphérie de plusieurs localités, mais quel sera l’avenir de ce genre de terrains? Les plus intéressants sont situés entre Jemeppe, Ham et Moustier, en bordure de Sambre. C’est là qu’on a l’occasion d’observer le plus d’espèces. Sur le terrain situé en face de la gare de Ham, pour parler d’autre chose, j’ai eu l’occasion d’observer à deux reprises, le loriot, ce superbe oiseau au plumage jaune et noir. C’est dans ce genre d’endroit qu’on a l’occasion d’observer une végétation basse plus variée également. Des arbres et arbrisseaux s’y développent de manière clairsemée. Les ronces ont cependant tendance à envahir les pentes bien exposées, les plus favorables à épanouissement d’une flore intéressante. Malheureusement, périodiquement, des gens sans scrupules ont tendance à prendre les abords de ces terrains pour des dépôts d’immondices!

Les haies naturelles : une espèce en voie de disparition! Constituer une haie est encore bien à la mode pour délimiter les terrains individuels mais elles sont souvent constituées d’espèces non-indigènes, esthétiques certes mais souvent des déserts écologiques

Les bords de routes et de certains sentiers de campagnes: ils sont régulièrement fauchés, malheureusement pour la flore et donc forcément pour la faune, à des moments peu judicieux de l’année, c’est-à-dire souvent au moment où la végétation est en pleine croissance, avec toutes les implications que cela amène. La fauche reste cependant utile pour éviter la prolifération des plantes trop envahissantes qui écrasent bon nombre d’autres espèces. Certaines communes l’ont compris et adoptent le système de fauchage tardif.