OSTEOPATHE à Guidel depuis 2007 et surfeur depuis 2015, je traite régulièrement des surfeurs dans mon cabinet. Le surfeur présente des pathologies spécifiques à sa pratique. J'expose ici ma vision ostéopathique des traitements de certaines lésions induites par le surf ou révélées par le surf. 

 

CERVICALE LOMBAIRE

*la position de rame : Le dos est cambré en hyperlordose et les muscles sont contractés en permanence pour maintenir cette posture. Constamment gainées, les lombaires et la nuque du surfeur fournissent un travail de fond tout au long de la session. Cela entraîne : -> des contractures -> révèle une lésion pré-existante de rachis  *le mouvement de bassin pour les changements de direction en surf -> l'amplitude des iliums peut être limitée et entraîner une gêne ou une "prédisposition" à prendre toujours des "droites" ou des "gauches". *la chute avec faible profondeur... hyper flexion ou hyper extension du rachis cervical  Le traitement ostéopathique structurel : cervicale dorsale lombaire ilium et les différentes charnières en lésion, adaptation viscérale et crânienne.

OEIL 

Le ptérygion, aussi appelé "maladie du surfeur" est une lésion bénigne de la membrane qui tapisse la surface de l’œil. Cette lésion peut envahir la cornée mais touche avant tout le blanc de l’œil. Attention à bien se protéger face aux UV, aux gouttelettes d’eau de mer et au sable pour éviter la progression de la lésion qui amènerait à un traitement chirurgical. 

Traitement ostéopathique structurel : cervicale (innervation et commande du tissu de l'oeil), charnière cervicodorsale et côtes (vascularisation), crânien (mécanique locale).

ORL

L’exostose est aussi appelée « l’oreille du surfeur », même si d’autres adeptes des sports nautiques (plongeurs, nageurs) peuvent en être atteints.

Il s’agit d’un rétrécissement du conduit auditif externe de l’oreille. 

Signes cliniques : ils apparaissent quand l’exostose est déjà évoluée. Le rétrécissement du canal auditif fait que de l’eau de mer, du sable et du cérumen s’y retrouvent coincés. Cela favorise l’impression d’oreille bouchée et les otites externes à répétition. Le contact de l’os avec le tympan provoque parfois des acouphènes (bourdonnements d’oreille). L’exostose peut entraîner une baisse de l’audition à un stade avancé.

On peut discuter des prédispositions personnelles, de l'influence de l'eau de mer <à 19°C, de la croissance induite par l'eau froide sur les os...

OTITE EXTERNE 

La symptomatologie peut correspondre à une violente douleur, s’accompagnant parfois d’irradiation vers les régions mandibulaire et temporale. 

La douleur est exacerbée par l’attouchement du tragus et la mobilisation du pavillon de l’oreille. 

La prévention des otites externes diffuses chez les sujets exposés s’obtient par le séchage du conduit auditif externe par :

– soit l’instillation d’huile d’olive avant les sessions ou les bains.

– soit, après les bains par l’instillation dans les conduits asséchés du mélange alcool à 70° (10 ml) et vinaigre blanc (cinq gouttes) permettant d’acidifier la peau.  (ou utilisation d'un complexe d’huiles essentielles : Tégarome ou autre)

La meilleure prévention consiste à porter des bouchons d’oreilles pendant la baignade ou le surf.

Traitement ostéopathique structurel de l'otite et exostose : cervicale (mécanique à distance et innervation du conduit et de l'oreille), charnière cervico-dorsale et côtes (vascularisation de l'oreille et des muqueuses), crânien (mécanique locale)

TRAUMATISME DE LA FACE

*fracture du nez par choc de la planche sur le nez entraînant un recul de l'ethmoïde et une section complète ou partielle des filets nerveux du nerf olfactif : perte de goût et odorat

*scalp par un "contact" avec les ailerons (prévention par l'éducation de la posture de protection de la tête lorsqu'on se retrouve sous l'eau)

Traitement ostéopathique structurel : crânien  (mécanique locale) cervicale (pour l'innervation) charnière cervico-dorsale pour la vascularisation de la tête.

 

EPAULE

A la rame, les épaules font l’objet d’un exercice fractionné mêlant sprint et récupération active.

La phase de rame représente 90% du temps d’une session. Cette forte sollicitation des muscles antérieurs de l’épaule peut provoquer un déséquilibre musculaire et un enroulement de l’épaule. Des échauffements avant le surf, des étirements après :-( … et du renforcement musculaire en parallèle vous permettent d’éviter ce déséquilibre ainsi que les courbatures.

 

Tendinite? La rotation interne répétée de l’épaule peut engendrer un déséquilibre de la structure musculaire de l’épaule. Et, plus précisément, l’enroulement des épaules vers l’avant. Ce déséquilibre va provoquer des frottements entre les os, les muscles et les tendons de la zone, engendrant ainsi un fort risque de douleurs tendineuses.

Traitement ostéopathique structurel : épaule (mécanique locale)  coude poignet (mécanique à distance) dorsale et côtes (vascularisation), cervicales (innervation).

MAIN

Blessure de la main à cause du leash : lorsqu’il tombe, le surfeur récupère parfois sa planche en enroulant le leash autour de ses doigts. Or, la force exercée par les vagues peut provoquer d’importantes fractures, voire l’arrachement d’une ou de plusieurs phalanges.

DORSALE

Lors de la rame, le travail du grand dorsal est important. Son insertion sur le rachis dorsal jusqu'au bassin peut hyper solliciter une zone déjà fragile et entraîner un "blocage" dorsal ou costal.

Cela est renforcé par la position cambrée, la tension du diaphragme/fascia du diaphragme .

Traitement ostéopathique structurel : dorsale, côtes, bassin (mécanique locale), cervicale, bassin, diaphragme (mécanique à distance)  

COTE

- une fracture de côte(s) ou du cartilage qui peut survenir en cas de wipe-out (chute) violent contre sa planche ou contre la surface de l’eau. Elle se situe généralement au niveau des dernières « vraies » côtes (6 et 7e) et/ou des côtes rattachées au sternum par l’intermédiaire du cartilage sus-jacent : les fausses côtes (8, 9 et 10e côtes).

- une costochondrite est une inflammation douloureuse de la zone où les côtes et le sternum s’articulent. A ce niveau le cartilage costal subit une inflammation (= chondrite). Celle-ci peut également se situer à la jonction des parties osseuse et cartilagineuse d’une ou de plusieurs côte(s).

Cette affection est favorisée par le fait que surfeurs et bodyboardeurs prennent appui sur la partie inférieure de leur cage thoracique quand ils rament allongés sur leur planche. Le fait de ramer pendant de longues heures peut entraîner des microtraumatismes ou entretenir l’inflammation à l’origine d’une douleur chronique.

La douleur peut être augmentée quand on prend une inspiration profonde ou lorsque l’on tousse.

La douleur peut être reproduite par simple pression d’un doigt sur la zone sensible.

– un syndrome de Cyriax dit « syndrome de la côte glissante » qui touche la 8e, la 9e ou surtout la 10e côte: la côte se luxe et vient comprimer le nerf intercostal sus-jacent en provoquant une douleur. 

– un syndrome de Tietze dont la douleur se situe plus haut sur le thorax, à la jonction de la 2e ou 3e côte avec le sternum: quand la douleur se situe à gauche, elle peut mimer une douleur cardiaque (angine de poitrine ou infarctus du myocarde).

Certains conseillent d’utiliser un rembourrage en mousse sous la combinaison pour diminuer la pression sur les points de contact entre la cage thoracique et la planche de surf ou de bodyboard quand on rame. Il existe aussi un top gonflable baptisé Paddleair qui peut aider à amortir les appuis sur la cage thoracique à la rame.

Traitement ostéopathique structurel : en libérant la côte à sa jonction avec le rachis, on diminue les contraintes lors de chaque respiration et ainsi permettre une diminution des contraintes sur la fracture, le cartilage inflammé.

Libération du diaphragme et des viscères sous-diaphragmatiques, cervicale moyenne pour l'innervation du diaphragme.

GENOU  PIED

douleur face interne

Les douleurs aux genoux, peuvent être liées à une restriction de mobilité / de stabilité du genou, des chevilles ou de la hanche. Cela oblige à tricher/compenser en pliant les genoux vers l’intérieur. Ces deux types de blessures peuvent être corrigés assez facilement (éducation / correction par l'enseignant, position des pieds, gestuelle).

Traitement ostéopathique structurel : membre inférieur (mécanique locale), lombaire, charnière cervico-dorsale (innervation et vascularisation). 

AUTRES LESIONS PLUS RARES EN BRETAGNE... :-))

PREVENTION ETIREMENT RENFORCEMENT MUSCULAIRE

Pas d’étirement balistique et pas d’étirements immédiatement après la séance.

 

A visée d’entretien articulaire : on favorisera des techniques passives d’amplitudes modérées, de courte durée (au maximum 20 secondes) et non répétées. De préférence à 36 h de la session.

Pour gagner en souplesse, on pourra privilégier des étirements passifs de longue durée (3 à 5 minutes), de type posture, dans des amplitudes plus importantes, en restant toujours infra douloureux. Ces techniques interviendront à distance de l’effort (minimum 36 h).

Egalement possible des techniques type « activo-passive » (étirement statique faisant intervenir une contraction du muscle étiré ou bien du muscle antagoniste), toujours à distance des sessions. Ces techniques sont parfois difficiles à mettre en place seul.

lien interessant:https://sites.google.com/site/osteopathetiopathe/preparation-du-sportif

Avant l’effort : PAS d’étirements dit « balistiques », échauffement cardio vasculaire sur la plage, mobilisations but d'échauffement (augmentation de la vascularisation articulaire et de la température musculaire), début d’activité progressif. 

 

Enfin, il est préférable de ne pas étirer un muscle déjà en souffrance (exemple d’un muscle courbaturé). Les recherches existantes concluent toutes sur l’inefficacité des étirements en prévention et en traitement des courbatures

Une place pour le renforcement musculaire :

Une bonne routine d’étirements est tout à fait compatible avec des exercices de renforcement musculaire. Ces exercices doivent cependant être adaptés au niveau de pratique du surfeur et à la masse musculaire pré-existante.

Exemple : un surfeur expérimenté sollicitera les muscles rotateurs du tronc dans de grandes amplitudes lors des manœuvres, contrairement au surfeur débutant, qui lui passera plus de temps en position allongée et donc devra fournir plus d’efforts aux niveaux des muscles extenseurs du rachis.

Les exercices à effectuer ne cibleront donc pas les mêmes groupes musculaires et n’auront pas la même intensité.

LOMBAIRE

Il restera intéressant chez tous les surfeurs de renforcer le caisson abdominal (muscle transverse de l’abdomen en priorité), qui permettra le verrouillage et la protection de la région lombaire, ainsi que la chaîne d’extension, sollicitée de manière importante à la rame, quel que soit le niveau de pratique.

-> technique PILATES et gainage ( https://www.youtube.com/watch?v=yFrmFQsQrEo&feature=youtu.be )

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