À Castelginest, le PLUIH (Plan Local
d'Urbanisme Intercommunal
Habitat) de Toulouse Métropole arrêté le 3 octobre 2017, présente un
projet baptisé Saint-Supéry qui prévoit d'accueillir 4000 m2 de
commerces et 200 à 250
logements à horizon 2025 en lieu et place de l’actuel parc Boyer, zone
arborée
du centre ville. Pour ce faire, une demande de modification du SCOT
(Schéma de
cohérence territoriale) proposant son déclassement et le déplacement
d'un pixel
mixte permettant son développement à terme, a été acceptée lors du
projet de
première révision.
Les nombreuses incohérences de ce projet me semblent
importantes à souligner.
Tout d’abord incohérences au regard du PLUIH lui même :
- L’axe du PLUIH :
« Toulouse Métropole a lancé l’élaboration d’un Plan Local
d’Urbanisme intercommunal et d’Habitat (PLUiH) dans lequel le principe de
densité modérée deviendra le fil directeur des projets urbains ». La création de
200 à 250 logements au centre de Castelginest, commune où se sont multipliées
les construction de logements ces dernières années ne me semble pas en accord
avec ce principe de densité modérée.
- Les thèmes clés, notamment « la trame verte et bleue
(ensemble de corridors écologiques) : protéger les réservoirs de biodiversité et
les milieux aquatiques, protéger, restaurer et créer des corridors écologiques,
protéger et développer la nature en ville, réduire les îlots de chaleur urbain,
etc. ». Remplacer 4000 m2 de parc arboré par de commerces, construire 250
logements sur une zone verte au coeur de la ville et proche de l’ Hers ne peut
pas être considéré comme allant dans le sens de la protection de cette trame
bleue-verte, ni de la nature en ville.
- Les avis émis sur le dossier PLUIH :
« Améliorer les mesures de protection des boisements,
particulièrement dans les communes qui en comportent peu » (Mission Régionale de
l'Autorité Environnementale). Le parc Boyer constitue une zone arborée au sein
de Castelginest, une commune particulièrement démunie en matière de boisements.
C’est une richesse, elle est menacée par ce projet.
En second lieu incohérences avec le contexte environnemental :
Les inondations :
Alors qu’elles ont particulièrement touché le sud de la France
ces dernières années, les inondations semblent en lien direct avec notre manière
de gérer l’urbanisme. De nouvelles constructions augmentent le ruissellement, «
l’eau ne s’infiltre plus dans les sols et son ruissellement sur le bitume,
particulièrement rapide, augmente encore les risques de catastrophe ».
Conserver de telles zones perméables au sein de la ville semble ainsi nécessaire
afin d’assurer un développent urbain viable et sécuritaire.
La qualité de l’air :
La pollution de l’air serait responsable de 2.800 décès
prématurés par ans en région Occitanie. On connait bien importance du rôle des
arbres dans la purification de l’air (stockage du CO2, production d’O2). Dans ce
contexte, préserver cet îlot d’arbres au cœur de la ville de Castelginest
apparaît comme un enjeu de santé publique.
Enfin les enjeux à venir :
Au regard des défis économiques, écologiques et sociaux qu’il
nous faut relever dès aujourd’hui, le retour à la terre et au local semblent
s’imposer comme des solutions intéressantes voire nécessaires. Une commune en
pleine croissance comme Castelginest aurait ainsi à mon sens tout intérêt à
préserver un tel espace non construit en son sein. Celui-ci apparait en effet
comme une chance, une réel atout pour son développement
durable.
Bien qu’il soit encore dans le domaine privé, la commune
devrait pouvoir envisager une autre valorisation pour ce cœur de ville. Jardins
municipaux, pédologiques, poumons verts... Les exemples réussis de transition
sont nombreux en France !
SOURCES
Axe du PLUIH et Themes cles du PLUIH
Avis emis sur le dossier PLUIH
250 logements et 4000 m2 de commerces
L’eau ne s’infiltre plus
2.800 décès prématurés par ans en région Occitanie
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