Notre contribution au Collectif PDU
Le développement urbain de l’Agglomération toulousaine entraîne la
dispersion dans son espace rural des zones d’emploi, d’habitation, de
commerce, de loisirs...
Cet allongement des distances oblige à une motorisation
des ménages, il rend difficile l’organisation des transports en commun,
il est peu favorable à la pratique de la marche et du vélo. Et la
réalisation de voies express pénétrantes a souvent des résultats
pervers : en réduisant les temps de trajet elles permettent d’accéder à
des espaces de plus en plus lointains et donc une urbanisation de plus
en plus éclatée. La périphérie toulousaine s’asphyxie peu à peu. C’est
le cas du secteur nord que l’actuel PDU ne semble pas favoriser.
ETAT DES LIEUX
Le Secteur Nord est caractérisé par un ensemble de
petites communes soumises à une urbanisation rapide, reliées à Toulouse
et aux zones d’emploi par de petites routes, les mêmes qu’empruntaient
autrefois les charrettes des cultivateurs de violettes ! Les axes
actuellement empruntés par la circulation sont : la D 15 (Montberon,
Pechbonnieu, Fontbeauzard, Launaguet) ; la D 14 (Cépet, Gratentour,
Castelginest, Aucamville) ; la D 4 (Bouloc, Bruguières, St Alban,
Aucamville) ; la N20 et l’A 62 à péage. Cette dernière n’est utilisée
que par ceux qui peuvent accepter une dépense financière supplémentaire.
L’ensemble de ces voies est en état de surcharge chronique notamment le
matin et le soir. Même l’A 62 retrouve, après le péage, les blocages
habituels des rocades.
Les transports en commun, ne bénéficiant pas de couloirs réservés, sont
englués dans cette circulation et restent donc peu attractifs.
CONSTATS
La grogne sur le terrain :
• Création de deux Associations à Bruguières, pour
dénoncer l’intensification du trafic poids lourds et voitures sur la D 4
et la D 77.
• Création d’une Association à Cépet contre la création
d’un collectif de 70 logements dans le centre du village : encore plus
de voitures !
• Le maire de Fenouillet déclare dans la presse, à propos des problèmes de transport, « nous sommes une zone sinistrée ».
• Le maire de Montastruc demande une 2° voie ferroviaire entre sa ville et Toulouse.
A quelques mois de l’ouverture de la ligne B du Métro, aucune concertation, aucune information sur la réorganisation des bus.
PROPOSITIONS
Aménagement des voies existantes
Le fait de rendre les transports en commun plus
efficaces, donc plus attractifs, entraîne, par simple transfert, une
diminution de la circulation automobile et une réduction des émissions
polluantes. La densification récente des constructions sur ce secteur et
notamment le long des voies précitées, réduit considérablement les
possibilités d’aménagement des chaussées. Toutefois des solutions
doivent impérativement être trouvées, avant d’arriver à un blocage
complet, qui semble imminent.
Est-il vraiment utopique de penser que des espaces
longeant ces voies (actuellement occupés par du stationnement, des
poteaux et obstacles divers) puissent être transformés en voies de bus,
momentanément et alternativement, aux heures de pointe dans un sens le
matin et à l’inverse le soir ?
Tramway
Dans un tout proche avenir toutefois un moyen plus
autonome, comme le tramway, devra être créé pour permettre une liaison
rapide de ces communes vers le Métro.
Liaison ferroviaire
Des voies de chemin de fer existent sur ce secteur.
Depuis la mise en sommeil de la gare de triage de Saint-Jory entraînant
la suppression de nombreux trains de marchandises certaines voies sont
disponibles notamment la troisième voie dite « voie banale » entre
Saint-Jory et Toulouse.
Ainsi comme l’a demandé récemment le maire de fenouillet (La Dépêche du
11/01/2007) des navettes ferroviaires cadencées entre Saint-Jory et
Toulouse Matabiau desservant les gares de Fenouillet, Saint-Alban,
Lacourtensourt, Les Izards, permettraient de rejoindre en quelques
minutes le centre de Toulouse et les lignes A et B du métro, un parking
de grande capacité étant aménagé en réhabilitant en partie l’ancien site
industriel de SOFERTI (12 hectares).
Liaisons cyclables
Des pistes cyclables existent également, mais morcelées
et insuffisantes. Une meilleure collaboration intercommunale permettrait
de réaliser un vrai réseau, jalonné de garages à vélo. Un souhait à
court terme : une liaison cyclable en site propre jusqu’aux futures
stations de métro (Borderouge, Isards, Pont de la Vache) avec des
garages à vélos qui permettraient le stationnement sécurisé et par
ailleurs une passerelle piétons/cyclistes/handicapés sur l’Hers pour
relier Castelginest à l’aire intercommunale de l’Hersain de Saint-Alban
(projet prévu depuis longtemps.
Boulevard Urbain Nord (BUN)
La création d’un Boulevard Urbain Nord est évoquée
depuis des décennies. La transversalité de son trajet serait un atout
indéniable pour désenclaver ce secteur vers le bassin d’emploi
aéronautique de Colomiers-Blagnac et vers la tête du Métro. Sa
réalisation est éminemment souhaitable, à condition qu’il accorde une
prééminence aux transports en commun et autres transports alternatifs et
que son impact sur l’environnement soit non seulement bien étudié mais
également bien réalisé.
Covoiturage
Si une diminution de la circulation automobile est
souhaitable, sa suppression est utopique. Le mieux qui puisse être
envisagé c’est de favoriser un meilleur remplissage des véhicules. La
solution existe : le covoiturage. Le principe en est fort simple, la
réalisation est plus complexe, mais surtout la motivation des usagers
nécessite une information importante. En s’appuyant sur l’expérience de
COVOITUVAL dans le sud, et leur site internet, la promotion du
covoiturage pourrait être organisée dans le nord, si les communes de ce
secteur et les différents organismes concernés pouvaient apporter leur
soutien.