Classement: | 3 | Participants: | 300 |
Classement catégorie: | 2 |
Arrivants: | 266 |
Trail de Vulcain de l'intérieur... par Arnaud |
Le Trail de Vulcain était ma grosse échéance du début de saison ; c’est
parti fin 2011 d’un défi relevé avec mon rival lyonnais -mais néanmoins
ami- Rémi Coquard.
Mars, ça fait tôt pour disputer un ultra en moyenne montagne (1465m au Puy-de-Dôme) : heureusement, la météo sera idéale, avec douceur et ciel dégagé.
Pour ma part les indicateurs sont au vert : infirmerie, sommeil, pèse-personne, motivation...
Rémi et moi, au départ
Départ :
L’organisation a fait le plein, et ce sont 300 trailers qui se retrouvent à 6h du mat’ à Volvic pour un périple de 74km (75,5, au final). Le petit peloton se distend dans les rues de Volvic et, dès la sortie, nous nous détachons à 5 : les deux têtes d’affiche Patrick Bringer et Antoine Guillon (P.Bohard ayant déclaré forfait), le vainqueur de l’an passé Benjamin Beaume, Rémi et moi.
Nos deux champions, tout en discutant, donnent un tempo supportable.. mais pas pendant 74 km ! Au village de Moulet-Marcenat, ils prennent un peu de champ et je me retrouve avec Benjamin, avec qui je fais connaissance. Rémi suit.
S’il était apparemment possible, lors des éditions précédentes, de courir sur la quasi-totalité du parcours, il n’en est pas de même avec le parcours 2012 bien remanié. Nous nous en apercevons bien vite en découvrant plusieurs grimpettes tracées « droit dans la pente » ! Me voilà réconforté dans mon choix d’emmener les bâtons.
Les lueurs du jour ont tôt fait de nous dispenser de nos éclairages frontaux. Une petite inattention sur le balisage nous fait rebrousser quelques hm et reprendre, l’espace de 2km, la foulée de Patrick et Antoine.
Puy de la Louchardière :
Nous sommes définitivement distancés à la Louchardière, dans une longue et raide montée toute droite à travers la forêt (terrible !) : non que notre présence leur déplût, mais… c’est pas le même niveau, voilà tout. La section plane à proximité du cratère de Lemptégy offre un répit salutaire, et nous voici au premier ravitaillement.
Vulcania - ravito n°1 (km 23) :
La ferveur du public et bénévoles autour de cette épreuve est palpable et fait du bien, après de longs moments de solitude en forêts. Mon outre remplie et trois morceaux de banane dans la poche, je m’apprête à repartir, quand un cameraman me sollicite pour une interview. Pfff… c’est pas vraiment le moment, Benjamin et Rémi me talonnent. Je m’exécute un minimum, et repars avec Benjamin.
Puy de Côme et Petit Puy de Dôme :
L’approche du Puy de Dôme par le côté Est de ces Puys est peu vallonnée, mais durcie par des reliquats de neige, et surtout des portions bien boueuses, consécutives au dégel. Rémi est un peu distancé (pb gastriques), Benjamin imprime un bon rythme dans les faux-plats, notamment dans la tourbière du Traversin, et je suis bien content de rester au contact. Cependant, à quelques encablures du Puy-de-Dôme, il accuse un peu le coup (manque de sommeil, me confiera-t-il).
Col de Ceyssat - ravito n°2 (km 36,5) :
On m’annonce à 10’ des premiers. Quelques pains d’épice pris à la volée, et c’est parti pour l’ascension du Puy-de-Dôme, par le chemin des Muletiers. J’attends un peu Benjamin au sortir de la section forestière, nous nous faisons interviewer à mi-montée. Les derniers nuages se sont évanouis et un panorama époustouflant s’offre à nous : Livradois, Sancy, Corrèze, Creuse, Corrèze… A l’approche du sommet, les deux premiers entament déjà leur redescente et nous croisent avec sourire et encouragements. Un coup au moral ? Bah… pas tant que ça, nous nous y attendions !
Puy-de-Dôme :
Une fois en haut, il nous faut arpenter le chemin de ronde (récemment ?) bétonné. Il fait un peu frais, mais que c’est beau ! Le panorama à 360° se complète avec la chaîne des puys, Clermont et la plaine de la Limagne… Petite encombre au moment de redescendre : j’ai dû rater une balise, et me retrouve au beau milieu d'un chantier (les travaux pour le prochain funiculaire), avec une clôture qui m’empêche d’en sortir ! Je l’enjambe tel un maraudeur et entame avec Benjamin et Rémi la redescente vers Ceyssat, par le même sentier. A notre tour, nous encourageons les concurrents que nous croisons.
Col de Ceyssat - ravito n°3 (km 41), Bac de Ceyssat :
A la surprise de Rémi, je m’arrête à peine, ayant suffisamment d’eau. Benjamin semble avoir succombé à sa fatigue, et je prends quelques longueurs à Rémi dans les km qui suivent, tantôt descendants, tantôt plats. Sur le versant Ouest du Puy de Côme, à travers les forêts, l’essentiel est de rester vigilant et de lever la tête pour scruter les rubalises. Les sensations sont encore bonnes.
Vulcania - ravito n°4 (km 52,5) :
L’écart s’est creusé avec mes poursuivants, je prends le temps de remplir ma poche à eau (mais pas assez, hélas). La place est encore plus animée qu’à l’aller, car nous retrouvons le (petit) flot de coureurs du parcours Marathon (45km). Ceux-ci m’apportent un peu de compagnie, et le fait de les remonter me conforte quant à mon allure.
Puy Chopine, Puy de la Coquille et Puy de Jumes :
Benjamin Beaume m’avait mis en garde un peu plut tôt à propos de ces Puys : et en effet, on n’est plus sur des sentiers battus, mais des monotraces, descentes piégeuses sur lit de feuilles mortes… je garderai longtemps en mémoire le bref mais panoramique chemin sur la crête du Puy de la Chopine, et les traces en haut du Puy de Jumes, aux allures de garrigue.
Par la suite, ça se complique un peu : de longs passages en forêts, seul, sans repère ni perspective, et une réserve d’eau à sec dès le km 62 (aïe, aïe, encore 14km). Pas de gros bobo en particulier, mais des petites douleurs et une fatigue bien légitime, qui commencent à sérieusement entamer mon mental, au point de regarder de plus en plus fréquemment mon GPS. Je double un coureur en panne sèche comme moi, et compatis à sa détresse apparente.
Volvic-gare :
Là, au détour d’un chemin, ô surprise : ma petite famille et les amis clermontois qui m’ont hébergé la veille ! Un réconfort providentiel, d’autant qu’ils m’informent que de l’eau est disponible 200m plus loin. Et effectivement, au lieu-dit Volvic-gare, des bénévoles sont postés avec des packs de Volvic. Voilà qu’il va m’aider à finir.
La Nugère :
Dernière difficulté, courte, avant d’entamer une longue descente en pente douce vers Volvic. Les gens m’annoncent 9,5, 8,5, 6km… qu’il me tarde d’arriver !
Château de Tournoël, arrivée :
Je ressens un immense soulagement à la vue des ruines du château, dominant la ville de Volvic : l’arrivée est proche, il reste un petit faux-plat en balcon et une ultime descente pour rallier l’arrivée. 700m, 300m, 100m… et me voilà dans la salle des fêtes, où se dresse la ligne d’arrivée. Ouf ! Rémi arrive un peu plus tard et conserve sa 4ème place, apparemment aussi las que moi.
Douche chaude, repas copieux à base de truffade et fromages auvergnats... miam ! de quoi se requinquer et reprendre les kg perdus.
La remise des récompenses est un peu retardée, mais je l’attends bien volontiers, et avoue une certaine fierté à avoir obtenu ma place sur le podium « au jarret » (cela n’a pas toujours été le cas – cf. CpdP 2011), aux côtés de deux illustres figures du trail français.
Sur la troisième marche du podium du 45km, on retrouve l'ancien champion du monde cycliste Laurent Brochard, qui suscite toujours autant d'admiration.
Au-delà du résultat inespéré, que c’était beau… bravo aux organisateurs pour les moyens mis en œuvre, les kilomètres de rubalise disposés, et ce nouveau parcours sauvage mais savamment équilibré. Il est trop tôt pour songer à 2013, mais j’y retournerais bien ! Allez, si je puis me permettre, deux suggestions : un ravito en plus sur la fin, et quelques panneaux aux changements de directions les moins évidents.
Mars, ça fait tôt pour disputer un ultra en moyenne montagne (1465m au Puy-de-Dôme) : heureusement, la météo sera idéale, avec douceur et ciel dégagé.
Pour ma part les indicateurs sont au vert : infirmerie, sommeil, pèse-personne, motivation...

L’organisation a fait le plein, et ce sont 300 trailers qui se retrouvent à 6h du mat’ à Volvic pour un périple de 74km (75,5, au final). Le petit peloton se distend dans les rues de Volvic et, dès la sortie, nous nous détachons à 5 : les deux têtes d’affiche Patrick Bringer et Antoine Guillon (P.Bohard ayant déclaré forfait), le vainqueur de l’an passé Benjamin Beaume, Rémi et moi.
Nos deux champions, tout en discutant, donnent un tempo supportable.. mais pas pendant 74 km ! Au village de Moulet-Marcenat, ils prennent un peu de champ et je me retrouve avec Benjamin, avec qui je fais connaissance. Rémi suit.
S’il était apparemment possible, lors des éditions précédentes, de courir sur la quasi-totalité du parcours, il n’en est pas de même avec le parcours 2012 bien remanié. Nous nous en apercevons bien vite en découvrant plusieurs grimpettes tracées « droit dans la pente » ! Me voilà réconforté dans mon choix d’emmener les bâtons.
Les lueurs du jour ont tôt fait de nous dispenser de nos éclairages frontaux. Une petite inattention sur le balisage nous fait rebrousser quelques hm et reprendre, l’espace de 2km, la foulée de Patrick et Antoine.
Puy de la Louchardière :
Nous sommes définitivement distancés à la Louchardière, dans une longue et raide montée toute droite à travers la forêt (terrible !) : non que notre présence leur déplût, mais… c’est pas le même niveau, voilà tout. La section plane à proximité du cratère de Lemptégy offre un répit salutaire, et nous voici au premier ravitaillement.
![]() derrière Benjamin
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![]() une grande partie du parcours dans les bois
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Vulcania - ravito n°1 (km 23) :
La ferveur du public et bénévoles autour de cette épreuve est palpable et fait du bien, après de longs moments de solitude en forêts. Mon outre remplie et trois morceaux de banane dans la poche, je m’apprête à repartir, quand un cameraman me sollicite pour une interview. Pfff… c’est pas vraiment le moment, Benjamin et Rémi me talonnent. Je m’exécute un minimum, et repars avec Benjamin.
Puy de Côme et Petit Puy de Dôme :
L’approche du Puy de Dôme par le côté Est de ces Puys est peu vallonnée, mais durcie par des reliquats de neige, et surtout des portions bien boueuses, consécutives au dégel. Rémi est un peu distancé (pb gastriques), Benjamin imprime un bon rythme dans les faux-plats, notamment dans la tourbière du Traversin, et je suis bien content de rester au contact. Cependant, à quelques encablures du Puy-de-Dôme, il accuse un peu le coup (manque de sommeil, me confiera-t-il).
![]() le Traversin
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![]() descente du Petit Puy de Dôme
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Col de Ceyssat - ravito n°2 (km 36,5) :
On m’annonce à 10’ des premiers. Quelques pains d’épice pris à la volée, et c’est parti pour l’ascension du Puy-de-Dôme, par le chemin des Muletiers. J’attends un peu Benjamin au sortir de la section forestière, nous nous faisons interviewer à mi-montée. Les derniers nuages se sont évanouis et un panorama époustouflant s’offre à nous : Livradois, Sancy, Corrèze, Creuse, Corrèze… A l’approche du sommet, les deux premiers entament déjà leur redescente et nous croisent avec sourire et encouragements. Un coup au moral ? Bah… pas tant que ça, nous nous y attendions !
![]() Col de Ceyssat
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![]() interview en montant le chemin des Muletiers
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Puy-de-Dôme :
Une fois en haut, il nous faut arpenter le chemin de ronde (récemment ?) bétonné. Il fait un peu frais, mais que c’est beau ! Le panorama à 360° se complète avec la chaîne des puys, Clermont et la plaine de la Limagne… Petite encombre au moment de redescendre : j’ai dû rater une balise, et me retrouve au beau milieu d'un chantier (les travaux pour le prochain funiculaire), avec une clôture qui m’empêche d’en sortir ! Je l’enjambe tel un maraudeur et entame avec Benjamin et Rémi la redescente vers Ceyssat, par le même sentier. A notre tour, nous encourageons les concurrents que nous croisons.
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Les 5 premiers au chemin de ronde du Puy de Dôme
Col de Ceyssat - ravito n°3 (km 41), Bac de Ceyssat :
A la surprise de Rémi, je m’arrête à peine, ayant suffisamment d’eau. Benjamin semble avoir succombé à sa fatigue, et je prends quelques longueurs à Rémi dans les km qui suivent, tantôt descendants, tantôt plats. Sur le versant Ouest du Puy de Côme, à travers les forêts, l’essentiel est de rester vigilant et de lever la tête pour scruter les rubalises. Les sensations sont encore bonnes.
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Vulcania - ravito n°4 (km 52,5) :
L’écart s’est creusé avec mes poursuivants, je prends le temps de remplir ma poche à eau (mais pas assez, hélas). La place est encore plus animée qu’à l’aller, car nous retrouvons le (petit) flot de coureurs du parcours Marathon (45km). Ceux-ci m’apportent un peu de compagnie, et le fait de les remonter me conforte quant à mon allure.
![]() ci-dessus et à gauche : second passage au ravitaillement de Vulcania
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Puy Chopine, Puy de la Coquille et Puy de Jumes :
Benjamin Beaume m’avait mis en garde un peu plut tôt à propos de ces Puys : et en effet, on n’est plus sur des sentiers battus, mais des monotraces, descentes piégeuses sur lit de feuilles mortes… je garderai longtemps en mémoire le bref mais panoramique chemin sur la crête du Puy de la Chopine, et les traces en haut du Puy de Jumes, aux allures de garrigue.
![]() encore merci, les bâtons (Puy de la Chopine)
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![]() chemin de crête
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Par la suite, ça se complique un peu : de longs passages en forêts, seul, sans repère ni perspective, et une réserve d’eau à sec dès le km 62 (aïe, aïe, encore 14km). Pas de gros bobo en particulier, mais des petites douleurs et une fatigue bien légitime, qui commencent à sérieusement entamer mon mental, au point de regarder de plus en plus fréquemment mon GPS. Je double un coureur en panne sèche comme moi, et compatis à sa détresse apparente.
![]() des forêts, encore des forêts...
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Volvic-gare :
Là, au détour d’un chemin, ô surprise : ma petite famille et les amis clermontois qui m’ont hébergé la veille ! Un réconfort providentiel, d’autant qu’ils m’informent que de l’eau est disponible 200m plus loin. Et effectivement, au lieu-dit Volvic-gare, des bénévoles sont postés avec des packs de Volvic. Voilà qu’il va m’aider à finir.
![]() en arrivant à Volvic-gare...
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![]() ...en repartant
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La Nugère :
Dernière difficulté, courte, avant d’entamer une longue descente en pente douce vers Volvic. Les gens m’annoncent 9,5, 8,5, 6km… qu’il me tarde d’arriver !
![]() descente je-ne-sais-plus-où
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![]() juste avant le Château de Tournoël
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Château de Tournoël, arrivée :
Je ressens un immense soulagement à la vue des ruines du château, dominant la ville de Volvic : l’arrivée est proche, il reste un petit faux-plat en balcon et une ultime descente pour rallier l’arrivée. 700m, 300m, 100m… et me voilà dans la salle des fêtes, où se dresse la ligne d’arrivée. Ouf ! Rémi arrive un peu plus tard et conserve sa 4ème place, apparemment aussi las que moi.
Douche chaude, repas copieux à base de truffade et fromages auvergnats... miam ! de quoi se requinquer et reprendre les kg perdus.
La remise des récompenses est un peu retardée, mais je l’attends bien volontiers, et avoue une certaine fierté à avoir obtenu ma place sur le podium « au jarret » (cela n’a pas toujours été le cas – cf. CpdP 2011), aux côtés de deux illustres figures du trail français.
Sur la troisième marche du podium du 45km, on retrouve l'ancien champion du monde cycliste Laurent Brochard, qui suscite toujours autant d'admiration.
![]() à l'arrivée
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Au-delà du résultat inespéré, que c’était beau… bravo aux organisateurs pour les moyens mis en œuvre, les kilomètres de rubalise disposés, et ce nouveau parcours sauvage mais savamment équilibré. Il est trop tôt pour songer à 2013, mais j’y retournerais bien ! Allez, si je puis me permettre, deux suggestions : un ravito en plus sur la fin, et quelques panneaux aux changements de directions les moins évidents.