ParticipantsEncadrantNils FERRAND
Adresse mail : nils.ferrand@irstea.fr Présentation oral :Voici le lien pour accéder à notre prezi. https://prezi.com/o-z8a4jmdm9m/le-lez/ Les sources seront marquées en blanc ou en noir suivant l'image de fond Membres du groupe de travail
Présentation généraleLe Lez est un fleuve côtier du département de l'Hérault, long de 29,6km, de sa source à résurgence karstique sur la commune de Saint-Clément-de-Rivière à son embouchure dans la Méditerranée au niveau de Palavas-les-Flots, et traversant notamment la ville de Montpellier. Parmi ses affluents se trouvent le Lirou, le Terrieu, le Verdanson (en partie enterré et fortement endigué) ou encore la Mosson (bien que cette dernière ne soit connectée qu’en aval par un des bras de son delta). Son débit moyen est de 2,5m3/s ; avec de fortes variations selon la saisonnalité puisque pouvant aller de 0,03m3/s à l’étiage l’été jusqu’à 900m3/s estimé pour une crue centennale d’après des experts lors de la conférence scientifique de 2007 sur l’estimation du débit centennale du Lez. A noter que lors des périodes estivales de sécheresse, le Lez est alimenté par les eaux du Rhône via un canal du BRL installé sur le site de Lavalette au nord de Montpellier. L'eau alimentant les communes provient de prélèvements à la source du Lez et non du débit du cours d'eau en lui-même, bien que nous ayons simplifié la situation par volonté de clarifier notre modèle. Le Lez est soumis à de fortes pressions anthropiques tout au long de son parcours, sujets de multiples usages, il est la principale source d’eau potable de Montpellier. C’est d’ailleurs dans cette optique de fleuve urbain que nous étudierons le Lez dans ce présent exposé. En effet l’urbanisation, au-delà de la question du peuplement et de la consommation en ressource hydrique, impacte fortement le fleuve lors d’épisodes météorologiques intenses. Si le bassin versant du Lez possède un régime pluvial méridional (750mm par an sur la commune de Montpellier en moyenne d’après des données pondérées de Météo France), il est important de souligner l’occurrence de phénomènes exceptionnels tels que les épisodes orageux méditerranéens (cellule orageuse « en V » de type convectif) causant des crues significatives en milieu urbain du fait de l’imperméabilisation des sols et de la modification de la transparence hydraulique. De plus l’attractivité démographique du département de l’Hérault et surtout de la ville de Montpellier entraîne une économie à dominante présentielle (secteur tertiaire) accroissant à la fois la demande en eau et les vulnérabilités face aux risques naturels, et concurrençant les activités traditionnelles comme la viticulture et le maraîchage. Nous nous attacherons donc à détailler la gestion multi-usage de l’eau sur ce fleuve, des inondations à la pollution en passant par la consommation, selon les divers acteurs en présence sur ce territoire.
Le bassin versant du Lez en quelques chiffres (selon le Syndicat du Bassin du Lez) : - 536km² (746km² pour l’ensemble du BV Lez-Mosson-Étangs palavasiens) - 12% de la surface du département de l’Hérault - 25% de sa surface en site classés (Natura 2000, ZICO, ZNIEFF) - 7éme plus grosse source par résurgence de France - 340 000 habitants - 6% de la population exposée directement aux inondations - 1 SAGE approuvé en 2003 par le Préfet - 1 PAPI avec un budget d’actions de 55 millions d’euros pour le plan 2007-2013 Carte de référenceSchéma spatialVoici la représentation de notre plateau de jeu, issue du schéma spatial, qui est la base du développement de notre exposé et de notre modèle : Analyse des enjeuxExemple d’une crue et de
ses conséquences sur le bassin du Lez à travers le retour sur la situation de
la nuit entre le 29 et le 30 Septembre 2014 : Hydrogramme de crue du Lez à Montferrier – Vigicrues Pour cet épisode du 29 et 30 Septembre 2014, l’observatoire français des tornades et orages violents Keraunos, nous dit que : « débuté dans la nuit du 28 au 29 septembre entre Pyrénées-Orientales et Aude, un épisode pluvio-orageux intense a concerné l'Hérault le 29 septembre 2014. Des orages diluviens ont frappé le centre du département en matinée et milieu de journée avant de gagner la région de Montpellier et le Vidourle dans l'après-midi. Les lames d'eau observées sur Montpellier sont exceptionnelles et battent tous les records depuis l'ouverture de la station après-guerre. Cet épisode relève dès lors de la catégorie R4 et peut ainsi être considéré comme sévère sur la région de Montpellier.». Les photos qui suivent correspondent à l'inondation qui a frappé Montpellier et toute son agglomération le 29 septembre 2014 : Inondations consécutives aux orages diluviens du 29 septembre 2014 à Montpellier. © Marie GOLDSTEIN / Midi Libre Inondation du Verdanson dans le centre de Montpellier, ici vue devant Domino's Pizza. http://www.midilibre.fr/2014/09/29/intemperies-dans-l-herault-vos-images,1057998.php Inondation des quais du port de Palavas-les-Flots. http://www.midilibre.fr/2014/09/29/intemperies-dans-l-herault-vos-images,1057998.php Pour expliquer cette inondation éclaire nous pouvons voir ci-dessous la carte des cumuls de pluie observés sur
l'épisode - (Données Météo-France & Hydroreel) : De fait les enjeux du Lez sont principalement liés aux phénomènes précipitant pouvant induire des crues importantes et des inondations dommageables pour les activités humaines. C’est pourquoi notre modèle inclus des évènements modifiant profondément la dynamique de jeu, en adéquation avec des données antérieures de crues survenues sur le Lez. Toutefois il ne faut pas oublier les situations de sècheresse estivale que connaît ce bassin (débit d’étiage sévère amenant à des apports du Rhône comme dit précédemment), couplé aux forts flux de tourisme durant cette période.
De plus, ce bassin versant reste également soumis à des problématiques et des enjeux d’urbanisation et d’occupation foncière du sol. Dans cette optique de prégnance démographique nous avons intégré au modèle des principes d’espaces du sol à occuper en fonction de divers types d’habitat dans la logique de périurbanisation et développement durable (notion « d'éco-quartier » notamment) que connaît l’agglomération de Montpellier. La question de la préservation et protection de certains milieux comme les zones humides et espaces verts divers selon les nouvelles législations comme la Loi sur l’Eau des Milieux Aquatiques de 2008 est à souligner. Enfin, nous avons également voulu prendre en compte, dans un souci d’analyse globale du territoire, les questions de consommation de l’eau et de sa pollution par les activités présentes sur celui-ci. Analyse sociale et politique - ActeursSchéma fonctionnel Acteurs / Enjeux / Ressources Vous trouverez dans cette partie les interdépendances qu'il y a entre les acteurs, mais aussi entre les acteurs et les ressources. Nous avons choisi de représenter cela sous la forme d'un schéma avec la version 5.06 de CmapTools. Les acteurs sont représentés par des rectangles et les ressources par des ellipses. Exemple de sens de lecture : - Si on part de l'Habitant, et qu'on suit la flèche "Taxé" alors il faut comprendre : l'Habitant est taxé par le Maire. Ressources considéréesPour la réalisation et la pratique de notre modèle de jeu nous avons opté pour l’utilisation de 5 ressources, tels que : -L’eau = ressource vitale aux activités et aux habitants, elle circule le long du cours du Lez sous forme de « bille » bleue pour l’eau dite propre, et rouge pour l’eau qualifiée de polluée. Sa quantité est déterminée initialement par les évènements météorologiques . - Le sol = ressource qui représente à la fois les terrains d’activités en eux-mêmes, le fond et les berges du cours d’eau aménageables et les cases d’occupation liées aux habitations au sein des milieux urbains. - L’argent = ressource économique reliant chaque acteurs selon des transactions, des échanges, subventions et autres taxes. Cette ressource implique des investissements selon les activités et terrains. Elle circule dans le jeu sous forme de « bille » jaune, nommée WAG. - Le bonus écologique = ressource conceptuelle représentant la bonne tenue des écosystèmes sur le bassin du Lez selon leur gestion et leur usages par les acteurs adéquats. Est également pris en compte l’urbanisme écologique avec la création d’habitats à faible consommation d’énergie. Elle apparait sous forme de « smiley » sur les cartes d’action. Modèle des acteurs - rôlesCi-dessous la présentation des rôles des acteurs lors du déroulement de notre jeu. Nous avons tenté de respecter la réalité territoriale, économique, social et politique tout en simplifiant certains aspects pour une clarification et un dynamisme du jeu. C'est pourquoi par exemple, le rôle du représentant des espaces verts et du tourisme qui n'existe pas réellement tel quel a été conçu, permettant de fait une meilleur fluidité du jeu tout en conservant les logiques de problématiques en accointance avec la vision que notre jeu exprime sur le bassin versant du Lez. Enfin il a volontairement été choisi que les rôles ne soient pas trop restrictifs et ciblés dans leurs objectifs pour laisser la prise de conscience des enjeux et des solutions aux joueurs directement au travers des erreurs personnelles qu'ils pourraient effectuer.
Maire agglomération
Représentant des espaces verts et du tourisme
Agriculteurs
Habitants
Pour conclure cette partie nous pouvons rajouter que les acteurs étant représentés par des joueurs à travers notre modèle de jeu, des discussions et échanges peuvent avoir lieu pour déterminer des politiques à mener, des gestions et partages spécifiques de la ressource. Ce sont aux joueurs de prendre en main leur territoire. Modèle des actions Il y aura autant de carte action que de terrain possédé par le joueur.
Structure du modèle et du jeuLa structure de notre jeu comprend :
Scénarios Les différents scénarios qui
se joueront pendant un tour de jeu (représentant 1 année), sont appelés
cartes évènements. Ces cartes seront tirées chaque tour, après
les investissements et par le Maire (ou un joueur tiers). Sur chaque carte est référencée la
quantité de goutte d'eau que les usagers pourront utiliser pendant ce tour de
jeu. De plus pour les cartes crues, est marqué quelles conséquences elles
auront sur les acteurs. Nos différents scénarios révèlent donc ainsi l'aspect aléatoire des contextes climatiques et conditions météorologiques. Ceci conditionne les actions des acteurs en fonction des règlementations en vigueur mais le scénario n'est pas tracé laissant de fait un libre-arbitre pour que chaque joueur se rende compte par lui-même des enjeux et des conséquences de ces actes. Il y a au total 10 cartes évènements :
CalibrationSelon le fascicule de « Montpellier Agglomération » pour le salon Hydrogaïa 2014 les prélèvements à la source du Lez sont de 33 millions de m3, c'est pourquoi nous avons choisi de représenter une année normale par 33 billes. Nous savons également qu'à l'embouchure du bassin du Lez s'évacuent 9 millions de m3 après toutes les utilisations et usages sur son territoire, ce qui équivaudra donc à 9 gouttes dans le modèle. De fait, nous avons décidé de calibrer notre jeu en fonction de ces données en amont et en aval pour statuer les valeurs de consommation des activités. Pour les villes nous avons calculé cette
consommation au prorata du nombre d'habitants, sur la base de 300 000 habitants
pour la ville de Montpellier et sa couronne périurbaine proche
(Castelnau-le-Lez, Clapiers) équivalent à 17 billes, soit 50% des besoins.
D'après le Schéma directeur d'alimentation en potable de l'agglomération
de Montpellier la consommation moyenne par habitant est de 54.7 m3 par
jour soit 150 litres par jour. On a alors : 54,7*300 000 = 16,5 millions de m3,
que nous avons ramené à 17 billes. Par analogie nous avons obtenu une bille
pour chacun des centres urbains restant :
« St-Clément-Prades-Montferrier », « Lattes » (15 000*54,7 = 0,9 million de m3 arrondis
à une goutte pour simplifier). Pour Palavas nous avons considéré l'afflux touristique important à la saison estivale pour faire une moyenne pondérée. D'après les données de l'INSEE, la population de Palavas est de 100 000 habitants pendant les mois de Mai, Juin, Juillet, Août, tandis que la population communale est de 5 000 environ le reste de l'année, on obtient ainsi une moyenne annuelle de 36 000, ce qui équivaut à 2 billes de consommation dans le jeu. Les autres années étant interprétées par analogie selon le contexte climatique (on a considéré qu'une forte pluviométrie amenée une augmentation de la disponibilité en ressource et inversement pour un déficit). Ainsi on se retrouve avec 25 billes pour une année sèche, 36 pour une année dite humide, 38 pour une crue et 40 pour une crue décennale (une chance sur 10 d’occurrence chaque année). Concernant l'argent, ne pouvant avoir à notre disposition des données sur les budgets de chaque acteurs nous avons opté pour une calibration par « ranking » en fonction de leurs besoins et devoirs spécifiques. Selon le même principe nous avons déterminé les ressources « sol » et « bonus écologique ». Pour le sol, les cases d’occupation représentent l’espace encore disponible à l’étalement urbain et notamment la construction de logements, c’est pourquoi sur une base de 8 pour Montpellier nous avons choisi les valeurs de 4 pour « St-Clément-Prades-Montferrier » et 2 pour Lattes où nous avons considéré que l’expansion pour cette dernière était relativement limité du fait de la présence de zones environnementales à protéger notamment. Pour le bonus écologique ont été sélectionnées les activités améliorant la qualité environnementale comme les villas écologiques ou encore les espaces verts, chacune de ces activités rapportant un point de bonus. Les consommations et rentabilités des activités ont été fortement assujetties à notre subjectivité et à une logique de « ranking », suivant la calibration amont-aval expliquée précédemment (rapport de 33 à 9 le long du cours du Lez). Ainsi par exemple un camping va consommer deux fois plus d’eau qu’une forêt et va même polluer la ressource là où la forêt aura un rôle de dépolluant naturel.
Règles spécifiques du jeuRègles spécifiques à chaque acteur: -
Agriculteurs : 1) possibilité de laisser des terrains sans culture. 2) possibilité de changer les terrains posés de base sur le plateau de jeu 2) impôt de 1W par activité ayant fonctionné au cours de l'année. 3) 5W de départ. -
Maire : 1) peut jouer sur toutes les villes sauf Palavas. 2) les
constructions (digue/ STEP) sont efficaces de facto. 3) peut placer des équipements sur tous les tronçons. 4) choisi les montants des subventions qu'il peut accorder (ou non) aux autres acteurs. 5) 8W de départ. -
Habitant : 1) ne joue pas sur Palavas. 2) impôt de 1W par activité ayant fonctionné au cours de l'année. 3) 6W de départ. -
Représentant de tourisme et espaces vert : 1) possibilité de changer les terrains posés de base sur le plateau de jeu 2) Ne paye pas d'impôts sur les activités "espaces verts" 3) 4W de départ.
Règles générales: 1 tour = 1 an
Autres règles:
Résultats du testL’expérience
de la création d’un modèle de jeu rendant compte d’une réalité territoriale sur
les questions de la gestion de la ressource en eau fut intéressante bien que
compliquée à mettre en place. En effet les différents choix à prendre sur les
acteurs, les activités, la disposition ou encore la calibration étaient soumis
à une forte partialité se couplant à certains manques de données fiables et
précises. Dans notre système de jeu on remarque que l'agriculteur s'enrichit considérablement par rapport aux autres acteurs et notamment l'habitant qui peine à dégager des revenus.
Toutefois notre modèle de jeu a su répondre à l’objectif principal qui était de mettre en lumière les problématiques de crues et d'inondations dans la région, ainsi que les pressions urbaines et périurbaines dans l’agglomération de Montpellier. Quant à la pollution des divers acteurs sur le bassin, les problèmes apparaissent de manière évidente notamment vis-à-vis de l'agriculture. Cependant cela est loin d'être exhaustif puisque nous avons négligé les rejets d'eaux usagées des populations des villes. Le modèle apparaît alors comme intuitif avec une dynamique de jeu permettant à chaque joueur de s'imprégner de son rôle pour mieux comprendre et analyser le territoire et les enjeux en question. Actions stratégiques complémentairesÀ la fin de la construction de notre jeu, certaines idées complémentaires sont apparues comme judicieuses à intégrer. C’est notamment le cas de la notion de « catastrophe naturelle » déclarée par l’État lors de situations exceptionnelles de crue et permettant des indemnisations aux habitants et agriculteurs de la part des assurances.
D’après http://www.ffsa.fr/, aux termes de la loi, sont considérés comme effets des catastrophes naturelles « les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n'ont pu empêcher leur survenance ou n'ont pu être prises » (Article L. 125-1 alinéa 3 du Code des assurances).
De plus d’autres actions auraient pu être mises en place mais auraient eu tendance à complexifier le jeu comme le fait que les étangs palavasiens soient utiles pour le stockage du surplus d'eau pendant les inondations (écrêtage de crue agissant comme des bassins de rétention naturels), la mise en place d'un système d'élection pour le maire de l'agglomération (mandat électif de 6 ans), l'intégration de prêts avec intérêts, la création de crues vicennale, cinquantennale voire centennale ou encore l’instauration de système de Plan de Prévention des Risques contre les Inondations (PPRI) venant légiférer les constructions urbaines selon un zonage spécifique. Proposition de stratégie COOPLAN (ES)Test COOPLAN dans le jeuBilanDocuments supports (types)- carte générale - usages du sol - hydrographie - données hydro / pluvio - distrib de populations - activités économiques - productivité des activités agricoles - données tourisme quand c'est le cas - données conso urbaine (type SONEDE) si dispo - tous rapports sur le cas - des photos éventuellement |
Cas d'étude / groupes > M1 Eau 2014 >