Date de publication : 4 mai 2017 18:39:37
Depuis quand fait-on des statistiques ? Comment en est-on venu à en faire ? Les statistiques reflètent-elles réellement le monde ? Quels sont les biais que l'on rencontre quand on fait des statistiques ? Est-il impossible d'évaluer sans chiffrer ? A l'inverse, peut-on tout quantifier ?
Ils ont beau se tromper, ne pas voir venir les résultats d’élections cruciales, les sondages restent en ces périodes électorales la girouette de l’opinion publique, le moyen indépassable de prévoir l’imprévisible. A grands renforts de cartes électorales comparatives, de courbes qui s’inversent à tout crin, les statistiques restent le moyen pour l’Etat de percer à jour les mystères de la société. Pourtant, dès le 19ème siècle, un économiste français soulignait le côté purement descriptif de la statistique qui ne saurait indiquer l’origine et les conséquences des faits qu’elle consigne, et arrivait à cette conclusion : « aux faits bruts, on peut faire dire tout et son contraire ».
Statistiques, la loi des grands de ce nombre. C’est le problème qui va occuper La Méthode scientifique dans l’heure qui vient.
Et pour évoquer ce régime prévisionnel qui est devenu l’alpha et l’oméga de toute décision publique, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Olivier Rey, mathématicien, philosophe, chargé de recherche à l’Institut d’Histoire et de philosophie des sciences et des techniques « Quand le monde s’est fait nombre » aux éditions Stock.