Date de publication : 20 janv. 2013 19:54:30
Sur France Culture, à "podcaster" ou à écouter en ligne...
« La vraie science est une ignorance qui se sait », selon la célèbre phrase de Montaigne. Certains élèves du secondaire pourraient se retrouver, paradoxalement, dans la formule… Si nous reparlerons prochainement, dans Science publique du fameux illettrisme scientifique qui sévit dans l’ensemble de la société à l’occasion de la sortie d’un ouvrage sur ce thème, nous allons nous attacher, aujourd’hui, à l’enseignement des sciences en général et de la physique en particulier. Et, surtout, au langage utilisé. De l’époque lointaine de mes cours de physique, il me reste le souvenir de tableaux couverts de formules mathématiques. Très peu de texte. Et ce texte, dans les manuels, regorgeaient de terminologies obscures. Ces termes, ces gros mots comme nous les qualifions, que nous tentons, dans Science publique, d’éviter le plus possible ou d’expliquer.
Au collège et au lycée, l’enseignement des matières scientifiques a beaucoup évolué. Trop évolué, jugeront certains. Mais nous trouvons toujours dans les manuels scolaires, des formulations de ce type : « Lors d'une chute, un objet conserve son énergie mécanique : l'énergie cinétique acquise se traduit par une diminution de son énergie de position ». La question est de savoir si, dans les classes du secondaire en particulier, l’initiation à la science passe forcément par un vocabulaire distinct de celui de la langue ordinaire, du vocabulaire courant. Si, donc, l’apprentissage de la science s’apparente à celui d’une langue étrangère. Une de plus. Et donc, parfois, une de trop pour les élèves…
Est-il possible de traduire la science, en particulier la physique qui traite des phénomènes qui nous entoure, dans la langue courante ?
Ce faisant, risquons-nous une perte majeure de savoir et de compréhension ?
Ou bien, gagnons-nous une meilleure attention des élèves ?
Les sciences dans le secondaire doivent-elles préparer à l’enseignement supérieur ou avoir pour principal objectif d’inculquer la culture scientifique nécessaire ou même indispensable à un honnête homme du 21ème siècle ?