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I. Economie, fiscalité et budget
A. La fiscalité d’Ancien Régime
La fiscalité française se divise en une fiscalité royale, une fiscalité d’Eglise, et une fiscalité seigneuriale. Celle-ci repose principalement sur le Tiers-Etat et plus particulièrement sur les paysans. La période moderne correspond à un renforcement du pouvoir royal : le roi doit contrôler son territoire pour organiser la levée des impôts. La première justification de l’impôt est la guerre et celui-ci est considéré comme une charge exceptionnelle. Or, depuis le 15ème siècle, la pression fiscale ne cesse de s'alourdir, même en temps de paix, du fait de la situation des finances du royaume. Cela donne lieu à de nombreuses révoltes fiscales comme la révolte des va-nu-pieds de 1639 en Normandie, réprimée par le pouvoir royal.
La situation face à l'impôt est non seulement inégalitaire mais aussi très hétérogène. Les sujets sont soumis à une pression fiscale différente selon qu'ils habitent en pays d'Etats, pays d'Elections ou pays d'impositions. De même, le montant de la gabelle (impôt sur le sel) est extrêmement variable.
B. Des tentatives de réforme
Turgot est nommé contrôleur des finances par Louis XVI en 1774. Influencé par les physiocrates, il souhaite rétablir l’équilibre du budget sans recourir à l’emprunt ni à une augmentation d’impôts. Il préconise la suppression des barrières douanières intérieures et souhaite une libre circulation des grains.
En 1774 et en 1775, les récoltes sont particulièrement mauvaises et la libre circulation des grains n’a pas les effets escomptés. Le peuple a faim et des spéculations font augmenter le prix des grains. S’en suivent des émeutes de la faim nommées « la guerre des farines ».
Turgot propose aussi de supprimer les corvées royales pour les remplacer par un impôt pour les propriétaires qui ne toucherait pas seulement le Tiers-Etat mais aussi la noblesse. Le parlement s’y oppose en arguant de la société d’ordres qui implique des classes privilégiées et s’attaque à ces velléités d’égalité.
C. Le pain et la faim : le rôle du Roi mis en doute
Il existe un contrat social entre le roi et son peuple. Celui-ci accepte de se plier à son autorité politique, à l’impôt, aux différentes taxes et contraintes en échange de son bien-être alimentaire. Une famine et cet équilibre est fragilisé. Le roi intervient dans ces moments de crises alimentaires et subventionne l’achat de grains afin de rétablir la paix sociale.
Le prix du pain n’a cessé d’augmenter depuis 1786 et le prix du pain n’a jamais été aussi élevé que le 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille.
II. Une société complexe
A. Une société d’ordres
La société d’ordre est héritée de la période médiévale qui partageait la population et son importance selon leur utilité dans la société.
La société d’Ancien Régime est composée de 3 ordres : le clergé qui a pour rôle de prier pour le salut du Royaume et de ses habitants, la noblesse qui a pour mission de protéger militairement le Royaume et enfin le Tiers-Etat qui a pour fonction de nourrir la population du Royaume. Le clergé et la noblesse sont des ordres privilégiés qui sont exemptés d’impôts.
Cependant, ce découpage schématique est plus complexe dans la réalité. Tout d’abord, la société est partagée entre les ruraux qui représentent 80% de la population et les urbains. Les activités sont différentes selon que l’on habite en ville ou à la campagne.
Cette structure n’est pas sclérosée dans la mesure où une élévation est toujours possible au sein de la hiérarchie établie, y compris entre les ordres. Cependant, des plafonds de verre empêchent toute élévation possible
B. Riches et pauvres
A l’intérieur des villes, on note une ségrégation sociale par quartiers, ainsi qu’une ségrégation verticale. Lorsque les familles pauvres s’entassent dans une seule pièce et partagent un même couchage, les aristocrates vivent quant à eux dans des hôtels particuliers. La bourgeoisie urbaine a pour ambition d’imiter les valeurs de la noblesse.
Les conditions de vie sont dramatiquement différentes selon son ordre et son niveau de richesse. Louis-Sébastien Mercier dans son « Tableau de Paris », nous décrit ces disparités socio-économiques. « (Le faubourg Saint-Marcel) est le quartier où habite la population la plus pauvre, la plus remuante et la plus indisciplinable. Il y a plus d’argent dans une seule maison du faubourg Saint-Honoré que dans tout le faubourg Saint-Marcel [...]. Une famille entière occupe une seule chambre (…). Les meubles en totalité ne valent pas 20 écus. (…) On ne voit point de souliers dans ces demeures ; (…) Les enfants y sont nus et couchent pêle-mêle. »
C. Un salon au XVIIIème siècle
Les idées nouvelles se diffusent au sein de divers lieux intellectuels ou de sociabilité : Académie, salons, café…
Un salon est tenu par une femme de l’aristocratie qui reçoit certains jours chez elles des représentants de la communauté intellectuelle, scientifique et mais aussi politique.