sources Enseignement Agricole

L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE

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mise à jour : lundi 17 février 2014 [CDI admin / Wyse session utilisateur]

« L’enseignement agricole, notre fierté »

Tribune de Stéphane Le Foll

17/02/2014 | par Stéphane Le Foll | Terre-net Média

La mobilisation de la formation initiale et continue est une condition nécessaire à la réussite d’un changement substantiel des pratiques et des systèmes agricoles. Aussi les missions de l’enseignement agricole, tant technique que supérieur, sont mises en adéquation avec les nouveaux défis du monde agricole et rural. Une tribune extraite de Terre-net Magazine n°33

Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture

©Cheick Saidou/Minagri.fr

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et ancien professeur en Bts Acse, entouré de plusieurs élèves du lycée agricole Louis Pasteur de Marmilhat (Puy-de-Dôme). Depuis 21 ans, les jeunes qui y sont scolarisés participent à l’organisation du Sommet de l’élevage (montage et démontage, soin aux animaux…). C’est ça aussi l’enseignement agricole !

« L’enseignement agricole, deuxième réseau d’enseignement de France, est une chance pour notre agriculture, pour notre jeunesse, pour notre pays. A un moment où notre énergie est toute entière engagée dans la bataille pour l’emploi, quelle fierté pour nous tous de pouvoir compter sur cet enseignement qui forme et délivre des diplômes à des jeunes qui ont quasiment l’assurance de trouver un emploi à la sortie.

Car c’est bien là la force de l’enseignement agricole que son exceptionnel taux d’insertion professionnelle : plus de 85 % des élèves trouvent un emploi dans les deux ans suivant l’obtention de leur diplôme, un résultat qui monte même à 93 % pour les titulaires d’un Bts agricole.

Combinant formation initiale scolaire, par apprentissage et continue, il ouvre à plus de 450.000 élèves, étudiants, apprentis, stagiaires, la possibilité de se former aux métiers de l’agriculture, de la nature et de la forêt, de s’insérer professionnellement et de trouver leur voie.

Se dépasser par la formation

Oui nous pouvons être fiers de l’enseignement agricole français, qui permet à nos jeunes de s’accomplir. Du certificat d'aptitude professionnelle (Cap) jusqu’au doctorat, il ouvre la perspective non seulement d’un débouché mais aussi celle d’une progression dans l’acquisition des savoirs et la possibilité pour chaque élève de se dépasser par la formation.

Cette capacité de promotion sociale constitue justement l’Adn de l’enseignement agricole, la loi d’avenir la renforcera. Ce sera ainsi le cas par des modes d’acquisition de diplômes et de formation au plus près des besoins des jeunes et des attentes du secteur, comme par exemple le nouveau dispositif de validation des compétences permettant une obtention progressive des diplômes.

De la même façon, toujours dans une logique de justice sociale, j’ai souhaité que la loi d’avenir permette de diversifier le recrutement dans les écoles d’agronomie et d’ingénieur tout en garantissant leur excellence. De nouvelles perspectives s’ouvriront donc désormais aux élèves issus de baccalauréat professionnel et de Btsa pour que les choix faits en début de formation puissent bénéficier à chacun différemment selon ses envies et ses compétences.

L’enseignement agricole est avant tout au service de notre politique agricole, qui doit relever un défi majeur : celui du renouvellement des générations. La loi d’avenir répond donc à notre ambition forte en matière d’installation. Pour cela, l’accès à la responsabilité de chef d’exploitation est facilité par un dispositif d’installation progressive sur trois ans. Une couverture sociale est également apportée aux personnes en cours de formation, afin de sécuriser leur installation agricole. Enfin, nous ouvrons le contrat de génération à l’agriculture pour les installations hors cadre familial. La priorité donnée à la jeunesse et à l’emploi est une réalité concrète.

L’enseignement agricole a toujours accompagné les mutations du secteur et les a même souvent devancées. Il est à cet égard un élément du rayonnement de notre agriculture dans le monde et un formidable levier de croissance pour notre économie et nos territoires. Aujourd’hui, ce défi s’appelle l’agro-écologie : faire de l’environnement une opportunité économique pour nos agriculteurs et pour le redressement de notre pays, tout autant qu’il est un impératif que nous devons aux générations futures et à la société toute entière. L’enseignement agricole y prendra toute sa place.

Le défi de l’agro-écologie

Développer des pratiques innovantes, à la fois économes et performantes, cela prend du temps, mais cela s’apprend. Des premiers pionniers qui ont fait leurs preuves, nous passons aujourd’hui à une nouvelle échelle, celle d’agriculteurs de plus en plus nombreux à s’engager dans cette voie. La formation et la recherche sont indispensables à cette montée en puissance. Les référentiels de formation agricole rénovés accorderont désormais une place à l’acquisition de ces nouveaux savoirs. Les exploitations des établissements agricoles ont elles aussi vocation à accompagner davantage cette mutation des pratiques. Elles constituent de formidables espaces d’expérimentation et d’innovation, pour donner à voir concrètement la performance de cette nouvelle voie.

L’enseignement agricole que je veux pour demain confortera dans le même esprit son rôle au service du rapprochement entre biologie, écologie et santé, sciences de l’environnement et technologies du vivant. Il dépassera ainsi les frontières des disciplines historiquement tournées vers la production (agronomie, sciences forestières, zootechnie) pour proposer une offre de formations combinée à de nouvelles compétences (ingénierie environnementale et agro-écologique, procédés et produits, recherches cliniques…).

Mais cette mutation repose aussi sur notre aptitude à envisager l’avenir avec audace, ainsi que sur notre capacité d’innovation qui est une clef de notre compétitivité. L’enseignement supérieur et la recherche en constituent un pilier essentiel, et il nous faut approfondir les synergies existantes. La mise en place par la loi d’avenir d’une structure nationale, l’Institut agronomique et vétérinaire de France, fédérant les écoles d’enseignement supérieur agricole et les instituts de recherche, aboutira ainsi la mise en œuvre de stratégies de recherche et de formations communes aux différents établissements au niveau national, européen et international. Elle apportera au ministère une expertise en matière de formation, de recherche et de développement, permettant d’en renforcer la lisibilité, l’efficacité et la coordination, pour toujours plus d’excellence.

Encourager l’ouverture internationale

Notre ambition agro-écologique pour la France a vocation à essaimer au-delà des frontières, pour continuer à faire de notre pays un leader agricole. C’est un enjeu stratégique. Dès lors, c’est cette autre facette de l’enseignement agricole que je souhaite encourager : celle de l’ouverture internationale. La promotion des échanges de savoirs, de l’expérience à l’étranger, du partage des innovations, est une dimension essentielle de l’excellence agricole française. Là aussi, la loi d’avenir l’encouragera. L’ensemble des réseaux en matière de coopération, de recherche, d’échanges participeront ainsi à ce rayonnement, avec un effort particulier pour que les échanges internationaux s’ouvrent davantage aux élèves en apprentissage. La dimension européenne et internationale de l’agriculture est une évidence, ce doit être une part indissociable de l’enseignement agricole.

La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt est une occasion unique de réaffirmer la force du lien qui existe depuis toujours entre agriculture, recherche et enseignement agricole. La formation, qu’elle soit initiale ou continue, et la recherche sont partie intégrante du parcours professionnel des métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’agroéquipement, du vivant, du paysage, de la forêt et du secteur vétérinaire. Aujourd’hui comme demain, nous avons de quoi en être fiers, et en faire un levier d’avenir. »

source : http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/l-enseignement-agricole-notre-fierte-205-98230.html