Par le terme colostrum, on définit l'immunité passive produite par les glandes mammaires et accumulées par le corps durant la parturition pour être distribuée durant les premières heures de la naissance de la portée.
L'ingestion du colostrum est cruciale pour offrir aux bébés une protection contre les agressions de micro-organismes infectieux. En effet, une fois sorti du placenta le bébé ne possède plus aucune immunité. Le colostrum est riche en immunoglobines G, en nutriments essentiels, en facteurs de croissance et ergogénique (aide du travail musculaire). En plus d'être anti-microbien, le colostrum aura un effet immuno-stimulateur sur l'organisme des bébés.
Parmi les causes de non-ingestion du colostrum causant un transfert de l’immunité incomplet, on peut noter par exemple les tétées tardives, les mammites, le décès de la mère, ainsi qu'une perte prématurée du colostrum.
Une femelle primipare (ayant sa première portée) aura un taux d'anticorps moins élevé dans son colostrum.
Il est important de savoir que le colostrum n'a qu'une durée de vie très limitée. En effet, dès la seconde sécrétion de lait, la mère produit un lait de transition qui se rapproche déjà du lait "normal". De plus, on constate que les bébés absorbent de moins en moins facilement le colostrum. Si l’absorption des anticorps est maximale à la naissance (soit en moyenne 24% des immunoglobines chez le veau), le taux chute très rapidement (8 heures après la naissance: 16% des immunoglobines ingérées sont absorbées par le veau et seulement 8% après 16 heures de vie).
Chez le veau, 50% des décès durant la naissance et le sevrage sont directement liés à l'immunité. Plus la quantité de colostrum ingéré par le petit est importante et plus celui-ci verra sa mortalité infantile réduire significativement.
Les bébés n'ayant peu ou pas ingéré le colostrum (ou dans le cas d'un colostrum naturellement trop pauvre) prennent le risque de morts néonatales (maladies entériques, systémiques et respiratoires principalement), ainsi que des retards de croissance importants. Les effets sur la mortalité peuvent être ressentis sur les veaux près de 2 mois plus tard.
Nous l'avons vu, l'échec ou la mauvaise transmission de l'immunité passive peut avoir plusieurs causes.
On peut noter les facteurs maternels, les facteurs associé au bébé, les facteurs liés à la gestation et ceux liés à l'environnement.
Ainsi, les caractéristiques individuelles de la mère ont une influence non négligeable. On peut noter par exemple son âge mais ce n'est pas tout. La nourriture a aussi une part très importante: en effet une femelle gestante ayant eu une mauvaise alimentation pauvre en protéines et en nutriments aura un colostrum de qualité médiocre.
Tout dépends aussi principalement de la capacité du bébé à absorber correctement le colostrum grâce aux cellules épithéliales de son intestin. De plus, comme les immunoglobines G sont distribuées dans le volume plasmatique et ce dernier étant lié au poids corporel, plus le bébé serra gros et plus son besoin de colostrum serra élevé.
Assurer une alimentation saine et équilibrée à la mère est primordiale. Elle devra être complémentée en protéines et en vitamines (la vitamine A joue un rôle dans la lactation par exemple).
Bien sûr, il faut sélectionner uniquement des femelles en bonne santé et exempte de parasites pour la reproduction. La femelle ne devrait pas être trop grasse, trop maigre, trop jeune ou au contraire trop âgée ou issue d'une famille ou les dystocies (difficultés de mise-bas) sont courantes: en effet, il a été prouvé sur les bovins que les veaux ayant souffert à la mise-base absorbent moins bien le colostrum.
Source:
Lactalisfeed
Médecine vétérinaire des grands animaux: rondes cliniques. Décembre 2003
DLP Nutrition: le site dédié à l'élevage
Animal santé&bien-être: n°36