Juin a trente jours, c’est le sixième mois de l’année. Elle entre dans l’été.
Le soleil mûrit les blés ; ensuite les jours déclinent. L’orgueilleuse Junon présidait ces splendeurs. Au moment des jours les plus longs qu’on appelle le solstice d’été, à la Saint-Jean, on allume des feux sur la montagne.
La caille carcaille, toute la nuit. Le moissonneur ahane. Le vent moire la surface des seigles. Le merle et le loriot chantent le temps des cerises. Les reposoirs sentent la rose fanée (…)
Tout fait silence. Le ciel est bleu. Les belles ont la folie en tête, les amoureux ont du soleil au cœur.
La bicyclette du facteur reste longtemps devant l’ »Hôtel de la Poste et de l’Univers réunis ».
(Almanach des quatre saisons – Almanach de juin)
Pour jouir des plaisirs de juin, il sied de se retirer sur une montagne élevée.
J’y vis de la chair des mammifères, des fruits du sol, de racines pivotantes. Quelquefois d’un rongeur travaillé à la flamme. D’acanthoptères et de salmonidés. De loin en loin d’un arthropode, accommodé avec des œufs d’oiseau (c’est ce que le jargon de l’hôtellerie appelle le « homard mayonnaise »).
Car il faut s’habituer à tout, l’homme ne peut vivre sans manger ; mais cette vie simple me contente.
L’eau des sources nettoie l’essentiel de mes membres. Le soleil l’évapore, ce qui fait que je vis bien sec.
(Almanach des quatre saisons – Almanach de juin)