- Fragments

Une odeur de gazon écrasé traîne sur la pelouse, non fauchée, épaisse, que les jeux, comme une lourde grêle, ont versée en tous sens

(La maison de Claudine)

D’une danse involontaire et chaque jour ralentie, je saluerai la lumière qui me fit belle et qui me vit aimée.

(Les vrilles de la vigne)

Tante Alicia leva ses mains que le soleil, ricochant sur ses bagues, éclaboussa de bluettes.

(Gigi)

Echauffée, l’étrangère fleurait le bois mordu par la flamme, le bouleau, la violette, tout un bouquet de douces odeurs sombres et tenaces, qui demeuraient longtemps attachées aux paumes.

(La chatte)

Nous sommes, presque tous, trop peu soigneux des biens immatériels dont notre mémoire déborde. Nous ne balayons pas dans les coins.

(De ma fenêtre)

Demain j’aurai la paisible aurore brumeuse et le tournoi d’hirondelle.

(Le fanal bleu)

Il me reste l’avidité. C’est la seule force qui ne se fasse pas humble avec le temps.

(Le fanal bleu))

Tout l’après-midi est devant moi comme une terrasse inclinée, rayonnante en haut et qui plonge, là-bas, dans le soir indistinct, couleur d’étang.

(Le voyage égoïste)