351.
Je ne suis plus qu'herbes dans pré
sans mémoire ni science
où glisse l'être, heureux à peine
d'errer, d'écrire un rêve.
(Marie-Claire Bancquart)
352.
Je n’ai cessé de me dire
Va voir là-bas si j’y suis
D’y aller d’en revenir
D’y retourner jour et nuit
(Jean Rousselot)
353.
Le clairon du colza
sur la colline en fête
sonne à l'assaut du vent
qui ne répondra pas.
(André Frénaud)
354.
Une patrouille de moustiques danse parfois sur notre tête, comme une petite
chevelure triste, comme un feu Saint-Elme à la pointe d'un mât nocturne.
(Léon-Paul Fargue)
355.
Il fait beau comme jamais
C'est un temps contre nature
Comme le ciel des peintures
(Louis Aragon)
356.
Ô la splendeur de notre joie,
Tissée en or dans l’air de soie !
(Émile Verhaeren)
357.
Et tandis qu’ils mangeaient les pommes, Maria Callas chanta pour la Pêche à la truite en Amérique
(And Maria Callas sang to Trout Fishing in America as they ate their apples together.)
(Richard Brautigan)
358.
Veux-tu connaître le monde ?
Ferme les yeux, Rosemonde.
(Jean Giraudoux)
359.
Patience, patience,
Patience dans l’azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d’un fruit mûr.
(Paul Valéry)
360.
Si ça me chante : arbre le cheval
Si ça m'enchante, roche la fleur
Et paquebot son parfum,
Et cachalot le cavalier.
(Georges-Emmanuel Clancier)
361.
Le tilleul aime le silence
Le bruit renverse son parfum
Immobile, une branche vibre
Du seul départ de mon regard.
(Pierre Torreilles)
362.
Tendres mes doigts pour effeuiller le monde
Et tendre aussi l’aile du lentement.
(Robert Sabatier)
363.
Moi je reste en cet or léger où la douceur fraîchit.
(Georges-Emmanuel Clancier)
364.
Les collines en syllabes pourpres
Content les aventures du jour
Emily Dickinson
(The Hills in Purple syllabes
The Day’s adventures tell)
365.
Cette vie avait-elle un sens ou n’était-elle qu’une danse
(Louis Aragon)