341.
M’interrompant dans mon spleen
Sur une petite pelouse clergyman
Une jolie figure entre doucement dans ma propriété !
Venez sans permission, tout bonnement
Et prenez le chemin des échantillons nouveaux
(Francis Picabia)
342.
Mais chaque jour le beau matin
Comme un œuf tombe dans la main
(Robert Desnos)
343.
L'eau de la rivière a tant lavé son lit
que même la lumière glisse sur l'onde lisse
et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres
(Tristan Tzara)
344.
Attardée
une dernière étoile
moribonde
écoute le pipeau du petit-duc
(Frédéric Jacques Temple)
345.
On avance peu à peu
comme un colporteur
d'une aube à l'autre
(Philippe Jaccottet)
346.
Des petits et des grands scrutent l’horizon :
un vent favorable leur emmènera-t-il la caravelle emplumée...
(Hans Jean Arp)
347.
La belle ombre patiente et courbe fait le tour des pavés
Les fenêtres vénitiennes s'ouvrent et se ferment sur la place
(André Breton)
348.
Tout sera consommé, tout sera pardonné,
La peine sera fraîche et la forêt nouvelle,
Et peut-être qu’un jour, pour de nouveaux amis,
Dieu tiendra ce bonheur qu’il nous avait promis.
(Léon-Paul Fargue)
349.
La joie si difficile à dire
Pourquoi ne l'as-tu pas chantée ?
Le chemin qui mène à mourir
Pourquoi ne l'as-tu pas dansé ?
(Henry Bauchau)
350.
Le sang est plus voyant que le souffle
Mais ne peut danser aussi bien.
Emily Dickinson
(The blood is more showy than breath
But cannot dance as well.)